Notre Père qui êtes I-Phone…

Le 20 juillet 2009

Que ton règne vienne, que ta censure garantisse la pérennité d’un produit totalement indispensable dans les mains de tous. Connecte-toi par Apple et délivre nous de la tentation Nokia. Amène… des contenus propres à la pensée unique. Louons I-Phone ! Le tactile ergonomique par excellence, les applications si diverses et tellement riches en contenus (ça ne va [...]

Que ton règne vienne, que ta censure garantisse la pérennité d’un produit totalement indispensable dans les mains de tous. Connecte-toi par Apple et délivre nous de la tentation Nokia. Amène… des contenus propres à la pensée unique.

Louons I-Phone ! Le tactile ergonomique par excellence, les applications si diverses et tellement riches en contenus (ça ne va pas durer !)… il ne lui manque que le toit ouvrant !  De plus en plus présent dans les poches de tout un chacun en les vidant, quel que soit l’âge, une troisième génération vient de débarquer pour notre plus grand ex-plaisir : l’I-phone 3G « S »… L’actualité du célèbre tactile n’en finit pas de s’enrichir.

Louangeons le charismatique Steve Jobs, divin créateur de la marque à la pomme rongée.

Mais le péché est un veau d’or dans la maison à l’aura sans tâche. Mais la pomme est rongée de l’intérieur. De plus en plus rongée même. Les vers moralistes en sortent, toutes dents dehors. I-Phone se doit de plus en plus d’être évangélique, à la morale irréprochable. Les applications doivent être sex-free. « Pas de sexe. » Ce n’est pas correct. Pas de mots grossiers, pas d’injures, ce n’est pas moral.

pub-iphone

slogan prophétique : Touching is believing.. No comment !

F**k la censure ?

Pour nettoyer les contenus prétendus illicites consultables sur I-Phone, Apple utilise l’App Store censé permettre et garantir un accès à tous les programmes, applications et autres arguments commerciaux ou technologiques développés pour l’indispensable téléphone.

Le problème tient malheureusement en ceci que l’App Store permet aussi à la maison mère de l’I-Phone de ne pas accepter toutes les « Apps ». Le règne de l’arbitraire évangélique et moral règne en Californie, terres pourtant connues pour leur indélicatesse à l’égard desdites mÅ“urs. Grandeurs et décadences locales ?

Poursuivons cette odyssée liberticide dans l’application « uncensored ». Tout ce qui de près ou de très près touche au « fuck » se voit de plus en plus nettoyé. Iboobs, application permettant de voir des poitrines s’agiter : supprimée. Un livre contenant le mot « fuck » : censuré. Le contenu à dû être réécrit par son auteur. Une appli lexicale fut également censurée : on ne se rend pas compte à quel point un dictionnaire est pernicieux. On y trouve des noms d’oiseaux et autres curiosités ayant trait au sexe (ave maria), à l’injure (pater noster) et au péché (bras en croix dans la cathédrale Notre-Dame pour expier).

I-porn ? Repens-Toi !

Il ne faut pas rêver non plus ! Alors que l’on sait que le minitel peut remercier Ulla et ses consoeurs (je pense qu’il y a une racine latine proche de l’insulte là) dans son développement exponentiel, que plus d’un tiers des contenus web consultés ne tournent pas autour du pot et vont droit au but, non vers l’OM, mais vers la chair dénudée…. On s’étonne que l’I-Phone se voit nettoyé de certaines applications « outrancières ». Privé quelque utilisateur que ce soit d’un dictionnaire participe à lui interdire à un accès à un élément culturel essentiel… Préfère-t-on des générations de con-sommateurs ? Cette dernière question est rhétorique… elle n’appelle malheureusement guère de réponse…

De plus, les livres libres de droit tels le kama-sutra ont été hors de portée des mobinautes. Le projet Gutenberg y donnait accès. Fin de l’application Eucalyptus. Fort heureusement, il s’agit aussi de culture, Apple à donc fait machine arrière. On peut donc apprendre à faire des nÅ“uds dans le déduit… mais en aucun cas à savoir comment cela s’appelle  hormis dans la poésie  des auteurs de ces sutras,  puisque le dictionnaire est toujours inaccessible.. le gymkhana ne rendra pas plus ouvert…. d’esprit.

Mais il n’en reste pas moins vrai que les filles dénudées auront donc visiblement du mal à subir les assauts des adeptes du clavier tactile. A leur grand dam vraisemblablement et à celui des mobinautes érotomanes qui pouvaient enfin toucher du doigt l’objet de leur désir. Terminé tout cela. A la messe. Téléphone éteint svp !

Brassens aurait l’Å“il triste : les pornocrates de l’I-Phone, les polissons du mobile ne peuvent plus avoir la liberté d’antan. R-I-Phone.

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés