Numérique : investir aujourd’hui pour la croissance d’AUJOURD’HUI !

Le 12 septembre 2009

Et oui … j’y étais aussi. Je vous le dis, coté politique, je suis éclectique ou plutôt tendance numérique : je me démultiplie. Hier avec le #NouveauCentre pour parler de droits Numérique, aujourd’hui avec le gouvernement pour entendre parler de croissance et d’investissement “dans” le numérique. Il s’agissait donc d’une journée organisée de main de maître, [...]

Et oui … j’y étais aussi. Je vous le dis, coté politique, je suis éclectique ou plutôt tendance numérique : je me démultiplie. Hier avec le #NouveauCentre pour parler de droits Numérique, aujourd’hui avec le gouvernement pour entendre parler de croissance et d’investissement “dans” le numérique.

Il s’agissait donc d’une journée organisée de main de maître, (en ce qui concerne le pendant “non numérique”), par le secrétariat d’état au numérique, de @NK_M, la plus célèbre twitteuse, en vrai, du gouvernement. (c’est bien elle, j’ai des preuves)

Une grande partie du gratin twito-blogo-machin était là.  La première très bonne idée de la journée est venue de Nathalie qui a annoncée en introduction que l’on pourrait twitter à coeur joie, avec le Hashtag #emprunt. Ceci nous a permis de faire une conférence dans la conférence, que vous pouvez retrouver maintenant au travers de ce petit lien.
La tâche était rude car il fallait écouter d’une oreille, filmer d’une main, twitter de l’autre, prendre des notes avec ce qui restait … bref il fallait choisir. N’écoutant que mon courage et ma volonté de bien faire, j’ai choisi :

> de twitter … parce qu’à un moment, cela devenait trop énorme, impossible de rester impassible,

> de filmer … parce qu’à certains moment, cela devenait trop énorme, il fallait vraiment une mémoire numérique de l’instant. Je ferais passer quelques liens demain.

Habitué de ce genre de réunion, j’en ressors généralement frustré de tout ce que je n’ai pas entendu et contrarié par la distance entre les théories des adeptes du yakafokon et la réalité du quotidien d’un entrepreneur de la chose numérique qui développe un champion à l’international que la France entière espère de son souffle haletant …

Mais à vrai dire, je me rends compte qu’entamant ma 25ième saison, je ne suis certainement pas devenu blasé, mais un brin pragmatique réaliste … Je n’attends plus rien, sauf qu’on continue de nous laisser faire. J’essaye de me réjouir de ce que je vois et de ce que j’entends … sans forcement essayer de voir la petite bête. (je ne combats que les grosses, qui finissent en “i”).

Alors, mes meilleurs moments sont indéniablement :

> Michel Mercier que j’ai trouvé tout simplement bon, humain quoi … Pas forcement spécialiste du sujet, mais ouvert. Un rafraichissement dans un univers parfois un peu trop triste sérieux.

    > Michel Rocard. Là je ne pensais pas dire cela un jour et encore moins lors d’un sujet concernant le numérique. J’ai la vidéo. (en cours de montage … je négocie les droits avec LeMonde.fr et LCP en ce moment ;-)))). Elle vaut son pesant de cacahouètes. Un politique qui commence par “j’étais venu là pour écouter et apprendre” ne peux pas être foncièrement mauvais.
    Ceci dit, la brio de la prestation s’est, comme d’habitude, arrêté à l’introduction. Car comme je le disais, c’est généralement sur le développement et la conclusion que l’on attend Monsieur Rocard et où cela part en vrille. Cela n’a pas manqué et dès la 5ième minute j’ai décroché. On a eu le droit à Rocard imitant Rocard, c’était énorme, mais bel et bien bon.

    > Paul Hermelin, DG de Cap Gemini Sogeti. Je dois dire que je craignais cette intervention … je la redoutais publicitaire. En fait, pas trop. Les chiffres indiqués sont excellents et franchement se suffisaient à eux même pour faire comprendre l’importance du sujet aux politiques. Après cela je ne pense pas qu’il faudra que je mouille beaucoup ma chemise pour devoir expliquer que le numérique et l’infrastructure : cela créé des emplois et de la valeur !!!
    J’aimerais bien pouvoir vous indiquer un lien vers sa présentation, mais je n’ai que cela, pour le moment.

Pour le reste, que dire en quelques mots … tout d’abord qu’il fallait y être OU qu’il fallait pouvoir suivre ce qui se disait “on line”. C’est d’ailleurs ma plus grande surprise : RIEN EN LIGNE.
Le site officielle de la journée était Twitter, hashtag : #Emprunt.
J’ai particulièrement regretté l’abscence de streaming live et surtout (excellente suggestion de www.twitter.com/mathieuweill) l’absence de feedback avec la salle qui aurait pu se faire au travers de Twitter. Je confirme, cela twittait de partout. Si on avait projetté en temps réel les résultats de la recherche du mot clé #Emprunt, cela aurait peut être changé beaucoup de chose. On aurait déjà ramené un peu de “fun” chez certains intervenants (non Mandriva, le numérique, ce n’est pas si grave ;-)) et on aurait peut être pu les faire entrer dans le fond du sujet, réorienter leurs propos, bref PARTICIPER, sans déranger et à moindre coût.

Les bémols

Bien sûr que je n’étais pas d’accord avec tout ce qui était dit.  Mais la plupart des pistes évoquées autour des sujets liés à l’infrastructure méritent d’être creusés.
Bien sûr qu’il faut être pragmatique et arrêter la démagogie de la fracture numérique. On n’en est plus là, je l’ai écris à maintes reprises, nous sommes dans une fracture des usages et de l’éducation, pas dans une fracture numérique. La démagogie qui consiste à faire croire que l’on va déployer dès demain du très haut débit pour tous et partout est néfaste. Déjà, si on n’y arrive pas dans les zones denses, où l’économie du sujet n’en est justement pas un, il n’y a aucune raison que l’on y arrive ailleurs.

Bien sûr que j’ai apprécié 95% de ce qu’à dit mon collègue Marc Simoncini de Meetic. 1 pays, 250 millions de clients, 1 langue d’un coté et de l’autre notre “difficulté Européenne”, cela me parle. Je la vis tous les jours. Mais il y aurait tellement à dire. Par contre, je ne te suis pas Marc quand tu te fais applaudir trop facilement en opposant infrastructure et services. Tu le sais très bien, les autoroutes Françaises ne servent pas qu’à faire circuler des voitures allemandes …

Et pour le reste :

Vous remarquerez que je ne vous parle pas de l’après-midi … trop de place au con-tenu et surtout à un Monsieur que j’ai beaucoup soutenu (sisi … regardez mes anciens blogs / twittes). Bon d’accord, beaucoup est un doux euphémisme. Je n’ose même pas chercher ce qu’il a dit exactement. J’ai entendu twitter autour de portail d’accès unique à la culture et je ne sais quoi. Bref, passons, j’en ai assez parlé pour le moment.

Pour le reste, je laisse l’image de la fin à Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep …

Le Numérique, ça fait mal. Il faut rester dos au mur … sinon on a vite fait d’attraper un mauvais coup !

Et je me retiens de ne pas continuer dans le salace, tant la situation à la Cul-ture est désopilante … mais pas pour nous, comme d’habitude.

D’ailleurs dans la série des gens qui souffrent, j’ai essayé d’en rire, tellement la douleur de Monsieur Mandriva était perceptible (ici et jusqu’à l’extrême-onction, ici). Mais c’était difficile, car pour la première fois, je n’ai jamais croisé autant de gens déboussolés, désorientés et à terre ou bientôt à terre. Et là, cela ne me fait plus rire du tout.
Surtout qu’ils sont TOUS conscients que nous vivons à un moment unique, avec un champ des possibles incroyable et la plupart se souhaitent un destin Français d’abord !

Il s’agit d’entrepreneurs qui ont toutes les peines du monde à exister, à lever de l’argent, à se développer, à se faire payer, à passer à l’échelle internationale …

Il s’agit de journalistes qui tombent les uns après les autres et dont les rédactions passent de 100 à 20 à 2.

Hier, je me demandais si j’étais le seul à trouver qu’entreprendre dans le numérique en France TRES difficile. Je voyais tourner, autour de moi, tout le monde, hilare. Manifestement insensible à mes propres difficultés. Aujourd’hui, je suis encore là, par la force d’une volonté au service d’une grande idée, travaillée 24h sur 24, 365 jours par an, par une équipe fantastique, (Witbe) et portée par des clients qui ont su faire confiance à une “petite entreprise Française”, face à des géants Nord-Américains.
Je ne peux pas dire que nous sommes sortis d’affaire, car le sujet est ambitieux : créer un champion Français à l’international, mais on se développe plutôt très bien. Nous en sommes à 3 filiales : aux US, en Asie et au Maroc, des ventes dans 30 pays et encore un opérateur Tier1 (les plus difficiles à convaincre) en Asie qui vient juste de nous annoncer sa confiance en nos solutions.

Par contre, ce que je vois en ce moment, en France, autour de moi … c’est la catastrophe.

Suggestion :

Une simple et qui ne tient qu’à un coup de téléphone :
La prochaine fois, invitez nous (les entrepreneurs qui bloggent à temps partiel) à être créatif et donnez nous juste : une connexion Internet à très haut débit et un vidéo projecteur. On s’occupe du reste avec quelques camarades … si en plus vous avez un budget, cela ne peut pas nuire ;-)

Une plus complexe, mais qu’il faut déjà partager, pour se doter des moyens de ses ambitions :

Honnêtement, il va falloir faire VITE quelque chose pour le Numérique en France,
sinon, cela va être Waterloo … morne plaine !

Les points clefs sont simples :

  • L’infrastructure et son libre accès à tous, pour tous !
  • Les entrepreneurs

Le reste … c’est du détail et on y arrivera !

Crédit photo : moi ;-) et plus ici.

> Article initialement publié sur le blog de Jean-Michel Planche

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