36 raisons de ne pas libérer des données d’un gouvernement

Le 1 décembre 2010

De bonne ou de mauvaise foi, parfois contradictoires, voici toute une série d'arguments opposés aux partisans de l'opendata. Des airs que l'on chante aussi en France...

En charge de la communication numérique du ministère australien de la Santé et des Personnes âgées, Craig Thomler revient dans son blog sur un atelier de la conférence CEBIT Gov 2.0 auquel il a participé. Une séance menée par Andrew Stott, directeur du “Digital Engagement” pour le gouvernement anglais, c’est-à-dire en charge de la stratégie de communication sur Internet.

Le premier exercice du jour a consisté à trouver les raisons qu’un gouvernement pourrait avancer pour justifier de ne pas libérer ses données en ligne. Je ne sais pas si je suis heureux ou déçu que notre table soit arrivée en tête, avec 36 raisons (la seconde table en avait 27).

Je les ai listées ci-dessous, en rajoutant une série qu’Andrew a indiquée avoir rencontré dans le cadre de sa fonction. Notez que cela n’implique pas de jugement de valeur quant à la validité de ces raisons dans des cas spécifiques.

Des raisons de ne pas libérer des données d’un gouvernement :
1. Cela coûte trop cher.
2. Ne possède pas de valeur marchande.
3. Possède une valeur marchande.
4. Cela pourrait enfreindre la vie privée.
5. C’est classé secret.
6. Ce ne sont pas les nôtres et nous ne savons pas à qui elles appartiennent.
7. Nous ne sommes pas certains de leur qualité.
8. Nous ne savons pas où elles sont.
9. Ce n’est pas notre boulot.
10. Elles ne sont pas dans un format exploitable.
11. Nous n’avons pas le droit.
12. Les gens s’en serviraient mal.
13. Le ministère perdra sa crédibilité.
14. Elles ne sont pas encore prêtes.
15. Le service perdra sa crédibilité.
16. Les fichiers sont trop gros.
17. Nous n’avons pas assez de bande passante.
18. C’est la face visible de l’iceberg.
19. On peut les trouver mais il est impossible d’y accéder.
20. Elles sont périmées/trop vieilles.
21. Elles sont seulement disponibles sur papier.
22. Nous ne savons pas si nous sommes autorisés à le faire.
23. Notre ministère refuse.
24. Nous ne l’avons jamais fait avant.
25. Nous ne savons pas pourquoi quelqu’un les demanderait.
26. Nous ne voyons pas la valeur ajoutée.
27. Nous n’avons pas le temps/les ressources.
28. Les gens peuvent y accéder au nom du FOI1.
29. Nous allons les libérer (mais 90% ont besoin d’être traitées).
30. Elles sont incomplètes.
31. Elles sont incorrectes.
32. Elles sont commercialement sensibles.
33. La théorie de la mosaïque – elles devraient être mises en relation  avec d’autres.
34. Les gens pourraient se focaliser sur les points négatifs.
35. Cela pourrait provoquer un débat public inutile.
36. Nous ne pouvons ni confirmer ni nier que nous les collectons.

Voici les raisons supplémentaires d’Andrew :

•    Nous savons que les données sont fausses, et les gens nous diront où sont les erreurs, et ensuite nous gaspillerions des ressources à corriger ces erreurs signalées par les gens.
•    Notre fournisseur d’accès nous fera payer une fortune pour extraire les données au bon format.
•    Notre site ne peut pas recevoir des fichiers aussi lourds.
•    Ce ne sont pas les nôtres et nous n’avons pas l’autorisation de leur propriétaire.
•    Nous avons déjà publié les données (mais elles sont introuvables/inutilisables).
•    Les gens téléchargeront les données et les stockeront peut-être, et elles seront périmées lorsqu’ils les réutiliseront.
•    Nous ne les collectons pas régulièrement.
•    Trop de personnes voudront les télécharger, ce qui fera tomber nos serveurs.
•    Les gens seraient en colère.

Article initialement publié sur OWNI.eu, repris de eGov AU

Image CC Flickr Choconancy1

  1. Freedom of Information Act []

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