OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Gainsbarre revisited by OWNI http://owni.fr/2011/03/01/gainsbarre-revisited-by-ownis/ http://owni.fr/2011/03/01/gainsbarre-revisited-by-ownis/#comments Tue, 01 Mar 2011 21:18:18 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=49042

La Javanaise, Je t’aime, moi non plus, Aux armes, etc… Alors que l’on célèbre les vingt ans de la mort de Serge Gainsbourg, on peut parier sans risquer gros que les chefs-d’oeuvre habituels qui font les délices des compilations vont tourner en boucle. On nous refera aussi le coup du Gainsbourg devenu Gainsbarre, période 80’s si controversée sur le mode “Gainsbourg n’est plus ce qu’il était.”

Cette période est en fait plus complexe. S’il est vrai que l’artiste a produit un certain nombre de chansons douteuses, il a aussi écrit ses derniers chefs-d’œuvre. Des compositions dont la sensibilité vaut bien celle du Gainsbourg “présentable” de la période rive gauche ou du culte Melody Nelson. Il a aussi continué à creuser sa veine “porno oui mais avec les formes” (littéraires). Le tout malheureusement noyé sous des sonorités 80’s assez imbitables qui ont mal vieilli. OWNImusic a donc proposé à ses “poulains” de reprendre des titres de cette période, après un premier tri effectué par notre Gainsbourg Lover Sabine Blanc.

Hommage pas cher ? Faire un clip…

Comme vous le savez peut-être déjà, les droits d’auteurs, c’est toute une histoire. Donc, avant de s’engager dans une production trop coûteuse, nous nous sommes rapprochés des éditeurs du catalogue de Serge Gainsbourg afin de ne pas infliger à notre média des redevances trop lourdes. Après plusieurs coups de fil, nous nous rendons déjà compte de la disparité des critères de facturation. Chaque maison a sa politique et interprète le projet à sa manière. Si certains, en cette période où le back catalogue est largement sollicité, ne sont pas décidés à faciliter l’hommage, d’autres sont plus arrangeants et nous trouvons finalement la formule adéquate afin de pouvoir célébrer cette mort sans en provoquer une seconde (cf. Nicolas Voisin, notre boss).

On nous donne l’astuce : faire des clips. En raison de sa qualité promotionnelle des compositions originales, le clip est le seul usage autorisé sans que l’éditeur ne perçoive une redevance d’exploitation, dont le montant aurait pu monter à plusieurs centaines d’euros par titre pour une exploitation d’un an !  Nous avons donc dû imposer à nos interprètes de faire une vidéo, un jeu auquel ils se sont adonnés chacun à leur manière, avec les moyens du bord. Un exercice de style que chacun a présenté en quelques lignes.

Depression au-dessus du jardin par Olivier Samouillan feat. Charlotte Defourny

Il y a dix jours, je recevais un e-mail d’OWNImusic.com, il était question d’enregistrer le plus « rapidement possible » une chanson de Gainsbourg avec un clip à la clef… Je me suis tout de suite dit que les journalistes n’étaient que des gens complètement à côté de la plaque qui s’imaginent qu’on peut leur pondre des morceaux et des vidéos clips comme ça, dans l’urgence, comme eux le font avec leurs petits papiers inspirés de dépêches de l’AFP…

Me déranger alors que j’étais peinard dans ma cuisine à éplucher mes carottes en écoutant l’étude n°10 en Fa mineur opus 9 de Chopin !

Puis mes pensées erraient… de mes carottes à « l’homme à la tête de chou »… de Chopin à Dépression au dessus du jardin… Quelle belle chanson pour déprimer en beauté.

Je passais un coup de fil à Franck Leblond (assistant réalisateur), Bertrand Guillou (mon copain peintre qui fait des très belle toiles même que je viens de lui en acheter une) , David Poirier pour le son et le mix et enfin Charlotte Defourny, violoniste et chanteuse de talent avec qui j’avais déjà bossé sur des chansons de Gainsbourg que l’on peut écouter ici.

Nous nous retrouvâmes donc à 1 heure du matin dans ma cuisine (seul moment où tout le monde était disponible) et travaillâmes jusqu’au petit matin.

Je profite de ce billet pour m’excuser auprès de Katerina ma voisine allemande du dessous avec qui pourtant, jusqu’à ce fameux tournage, j’entretenais d’excellents rapports.

Cette chanson me hante depuis longtemps, je ne suis jamais aussi triste que quand le gain se barre…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Love on the Beat par The Randy Mandys

Il y a 10 jours, nous recevions un mail d’OWni Music  ayant pour objet “[URGENT] reprises Gainsbourg”. Il y était proposé un liste de morceaux du Gainsbourg des années 80, à revisiter. Une sorte de défi à relever pour nous, vu les délais de livraison, d’autant qu’à la base, qui aurait pu penser que Randy Mandys reprendrait un jour du Gainsbourg? Pas nous en tout cas.
Nous ne sommes pas des érudits de Gainsbourg mais l’idée de sa nonchalance affichée dans les 80′ qui fait mouche et qui touche nous a plu.

Le plan fixe révèle cela aussi puisqu’au delà de l’inertie ambiante, quelques détails du salon (Un paquet de Gitane, quelques vinyles bien placés…) qui nous rappellent le bonhomme, les pads et la boucle electro (Le charley qui tourne) qui sont typiquement du vintage 80 peuvent nous questionner sur cette nonchalance “gainsbourienne”. Jouée ou naturelle?

Pourquoi Love on the Beat ? On manquait de temps, encore, pour passer en revue tous les morceaux proposés, dont beaucoup qu’on ne connaissait pas. On s’est rabattus sur l’un des plus gros tubes de la liste, une compo très eighties, relativement simple à rejouer et donc ouverte aux expérimentations et orientations artistiques en tout genre. Love on the Beat est d’un goût très contestable, aussi classe que vulgaire… du pain béni pour nous.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Amour des Feintes par Paul École

J’ai toujours connu cette chanson, mais j’évitais soigneusement de l’écouter. Tout jeune, elle me donnait un cafard monstrueux, sans que je sache pourquoi… Aujourd’hui je pense que c’était essentiellement dû aux arrangements glacés de 1990. Et puis quand on est tout jeune, le texte ne peut pas nous toucher. Il faut avoir vécu des choses pour comprendre ces jolies phrases.

Cette chanson représente vraiment Gainsbourg pour moi : la rigueur absolue des rimes, le découpage des phrases, voire des mots, pour respecter strictement cette rigueur qu’il s’imposait. Et puis la musique… On sent dans cette chanson tout l’impact qu’a eu sur lui la musique classique (ici on reconnaitra nettement l’influence de Schubert et de Chopin).

J’ai voulu enregistrer ma version en une seule prise, pour tenter de conserver l’émotion du texte. J’ai été filmé de loin, et dans un miroir poussiéreux. J’ai du mal avec le fait d’être “vu”, et de me voir. Alors en utilisant ce biais du miroir, c’était plus facile.  À peine est-on filmé ou photographié, qu’on a déjà vieilli ou décliné. Je n’aime pas du tout…  Ça ne sert à rien. Comme le dit la chanson, “jamais ne serai comme avant”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sorry Angel par Puss In Boots

Pourquoi Sorry Angel ?

Universel
Mélancolique
Un des plus beaux textes sur l’érosion sentimentale
Un texte d’urgence et de détresse

Un souvenir contextuel :

Nos premiers pas sur la scène du Bataclan que nous avons partagé avec Aston Villa et Suzanne Combo.

Pourquoi Gainsbourg ?

Une référence incontournable pour nous, aussi bien dans la véracité et justesse des propos que dans la technicité et qualité mélodique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Images CC Flickr yoyolabellut

Explorez notre app sur les influences musicales et littéraires de Gainsbourg et taguer le 5 bis, rue de Verneuil

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OWNImusic présente Olivier Samouillan et Don Guido http://owni.fr/2010/09/21/ownimusic-presente-olivier-samouillan-et-don-guido/ http://owni.fr/2010/09/21/ownimusic-presente-olivier-samouillan-et-don-guido/#comments Tue, 21 Sep 2010 08:54:59 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=26647 Cette semaine, nous vous présentons “Some Kind of butterfly”. Cette œuvre est née de la rencontre de deux êtres aux parcours exceptionnels. Don Guido, le Tom Waits de Sarajevo et Olivier Samoullian, un artiste engagé aux multiples talents ayant compris depuis longtemps déjà la puissance du web. Le texte de la chanson est emprunté à Teona Mitevska, une réalisatrice macédonienne de renommée internationale, amie proche des deux compagnons. Et c’est comme toujours à prix libre et en Creative Commons.

Si vous êtes allé à Sarajevo, vous aurez probablement rencontré ou aperçu Don Guido, a.k.a Vlado Kajevic, chantant en hurlant, jouant son blues sur sa guitare dans les clubs de la ville.
Entre 1992 et 1996, Sarajevo, et le pays entier, sont pris d’assaut par une guerre. Don Guido, se bat pour défendre sa ville natale et sa famille tout en continuant à jouer dans les clubs undergrounds entre deux combats.

Durant cette guerre, Bill Carter, réalisateur du documentaire Miss Sarajevo et auteur du livre Fools Rush In dans lesquels Don Guido est le personnage principal. Bill Carter et Bono, leader du groupe U2, se sont beaucoup investis pour défendre les assiégés de Sarajevo et informer le monde de l’injustice de ce massacre.

Il rencontre à cette période Malcom Burn, un musicien producteur canadien, qui passait à Sarajevo juste après la guerre avec lequel il enregistre Don Guido’s Blues.

Il rencontre les Project Zlust avec Olivier Samouillan en Macédoine, en 2003. Ils enregistrent aux Chicken Madness Arts Studios à Skopje l’album intitulé The Bosnian Blues Album -  From Sarajevo with Love. L’album est produit par Malcom Burn à Kingston, New York en mai 2005.

“Save me (save yourself) and sleep like a baby at night!” (Don Guido)

Lire le texte complet en anglais (format PDF)

Qu’est qui vous a séduit chez Don GUIDO jusqu’à aboutir à une collaboration artistique ?

J’ai rencontré Don Guido en Macédoine pendant l’été 2002. Le pays sortait à peine d’une période de violences inter-ethniques. Ces périodes sont paradoxalement des moments où la vie semble devenir plus intense, où l’envie de bâtir prend le dessus sur  l’angoisse.

Je vivais en Macédoine, répétais à l’orchestre philharmonique tous les matins et passais le reste du temps  à enregistrer en studio. Le groupe était constitué de Macédoniens, de Tziganes, Bosniaques, Serbes… la diversité multi-ethnique des Balkans.

Don Guido venait nous voir de temps à autre et nous emmenait jouer à Sarajevo où il vivait. Le timbre si particulier de Don Guido et le parfum de Sarajevo m’ont inspiré la mélodie. Quant aux paroles, Teona Mitevska, réalisatrice de cinéma macédonienne avec qui je travaille passionnément, m’a fait lire un texte d’elle que j’aime beaucoup, A kind of Butterfly.

Nous préparons actuellement avec Don Guido un album de chansons d’amour décadentes.

Faites-vous un usage différencié des différentes plateformes à disposition (Myspace, Facebook, Soundcloud etc…) et considérez-vous que cela fait partie de votre travail en tant qu’artiste ?

J’ai suivi le même chemin que beaucoup de musiciens. Ma découverte des réseaux sociaux a commencé avec Myspace, j’avais la sensation de découvrir un outil fantastique. Je m’inscrivais sur d’autres sites de réseaux plus spécialisés, streaming , vente en ligne etc. Facebook est arrivé, j’ai peu à peu laissé Myspace somnoler.

Aujourd’hui j’ai pris beaucoup de recul. Cette activité est très chronophage pour les musiciens qui se retrouvent plus occupés à se construire une présence sur la toile qu’à composer, pratiquer leurs instruments, produire… Je me dis que le meilleur buzz, c’est la qualité. Celle qui demande du temps, de la concentration, de l’isolement et du talent.

Je me dis aussi que l’édition, le journalisme, le marketing, l’organisation de tournées etc. sont des métiers à part entière et qu’il est difficile d’assumer tout cela pour un musicien. D’autant plus que les écoles de musiques et les conservatoires en France, contrairement aux États-Unis,  ne préparent pas les futurs professionnels à maîtriser les outils dont ils auront besoin pour gérer leur carrière.

Je travaille également pour un éditeur, Frédéric Leibovitz et son label Cezame. Il occupe une place importante dans l’édition musicale et a su à plusieurs reprises proposer des solutions innovantes face à l’évolution de l’industrie musicale. Une personne dont j’apprécie l’écoute et les conseils.

Parlez-nous des activités que vous menez en parallèle de votre carrière de musicien.

En 2004 j’ai créé une société avec un ami, Publicmusic, qui a connu ses moments de gloire. Nous proposions un catalogue de musiques “libres de droit” spécialisé dans la musique “illustrative”. Nous avions comme clients des maisons de productions TV, radio, jeux vidéo, agences web etc. le catalogue était alimenté par une vingtaine de compositeurs.

L’idée de générer un modèle économique en marge de la SACEM était assez excitante, il y avait de la demande. Seulement, la réalité est que les revenus générés par la gestion des droits d’auteurs et la protection de nos musiques sur le marché étaient plus rentables en passant par la SACEM.

Ceci dit l’aventure de Publicmusic a été très enrichissante à plusieurs niveaux. Je travaille à l’élaboration d’une plate-forme musicale en ligne qui donnerait plus de liberté  aux compositeurs : définir les modalités de leurs licences, la valeur de leurs œuvres tout en choisissant le mode de gestion de leurs droits. L’ambition de ce projet est de construire une passerelle entre les compositeurs et le milieu audiovisuel.

Je me réjouis qu’Ownimusic ait pour vocation, entre autres, d’être un think tank et une plateforme expérimentale de nouveaux modèles économique autour de l’industrie de la musique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Crédits photos : 2010 Vuk Mitevski & Loguy
En marge des nuits blanches, la galerie Hus propose la nuit du 2 octobre , de 21 h à 2 h, un temps de résistance aux gestes d’expulsion. Projections, performances et prises de parole. Avec Olivier Samouillan au violon, accompagné de ses amis Roms de Macédoine .
Programme détaillé sur www.husgallery.com le 2 octobre.
Galerie Hus (accrochage en cours de Guillaume Lebelle)
4 rue Aristide Bruant
75018 Paris
Tel : 0140180370
Contact Tristan Cormier : 0607787231 ; tristan.cormier@wanadoo.fr

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