OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La révolution des hackers http://owni.fr/2012/04/17/enfin-une-revolution-cool/ http://owni.fr/2012/04/17/enfin-une-revolution-cool/#comments Tue, 17 Apr 2012 15:37:45 +0000 Thierry Keller (Usbek & Rica) http://owni.fr/?p=106436 Uzbek & Rica organisent à la Gaîté lyrique à Paris un Tribunal pour les générations futures avec, à la barre, la révolution qui vient. Celle d'une société de l'information libre et gratuite, en opposition à une société construite par des industries dites culturelles. Thème du procès de ce soir: "la culture doit-elle être libre et gratuite ?" Dès à présent, récit de la genèse de cette cooool révolution.]]>

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Les hackers sont en train de réussir là où les marxistes avaient échoué : bâtir une société fondée sur le partage. À tout point de vue, cette révolution est vraiment plus sympa que la précédente.

Pour la première fois dans l’Histoire, il est donné aux hommes l’occasion de réussir quelque chose de grand, et sans faire de morts. Grâce à Internet et à ses bons génies, les hackers, une nouvelle civilisation est à portée de vie : la civilisation du partage. Soyons francs : la grande affaire des XIXe et XXe siècles, c’est la révolution. Parvenus à un stade de développement tel que les inégalités devenaient insupportables, les hommes, guidés par une élite intellectuelle nourrie à la philosophie grecque et à la Révolution française, n’ont eu de cesse de vouloir bâtir une société idéale.

« À chacun selon ses besoins », écrit Marx dans Critique du programme de Gotha (1875). C’était le credo : une société où chaque être humain pourrait se réaliser, briser ses chaînes, s’élever. Cette quête fut un combustible ravageur. Combien d’individus sont morts pour la cause ? Combien sont morts assassinés par la cause ? Du haut de notre millénaire flambant neuf, nous avons tendance à l’oublier : la révolution, jusqu’en 1989, fut la seule chose importante dans la vie de centaines de millions de gens. Pour le pire et pour le meilleur. Souvent pour le pire.

De toute façon, la révolution a échoué

Elle a échoué parce que la pureté qu’elle réclame a conduit ses soldats à pratiquer l’anathème, le sectarisme, et à répandre la terreur à l’encontre de tout récalcitrant. Parce que, au nom de l’émancipation, elle a nié la dignité absolue de l’individu. Enfin, parce qu’elle a voulu étendre le champ de la politique à la vie entière. Mais la beauté, l’amour, l’amitié, l’art ne sont pas réductibles à la politique.
Trotski croyait que la révolution avait été « trahie ». Par la bureaucratie, par Staline et ses nervis, qui avaient transformé le rêve en cauchemar. Il avait tort. Le ver était déjà dans le fruit. On ne fait pas le bonheur des gens à leur place. Une révolution dirigée par Trotski aurait-elle été plus douce ? Pas sûr.
Résultat, le capitalisme a gagné à plate couture. Quoi de plus normal ? Le capitalisme est un fantasme puissant. Personne n’a jamais rêvé de franchir le rideau de fer d’ouest en est. Où a-t-on jamais vu que la liberté et le bien-être matériel s’épanouissaient à l’ombre d’un autre système ? À Cuba ? En Chine ? Allons ! Sauf qu’aujourd’hui le système est à bout de souffle.

Un spectre hante le monde : le partage

Oui, à bout de souffle. L’économie est vampirisée par la finance. Elle organise la plus extraordinaire captation de richesses de tous les temps, au profit de quelques sales gosses déguisés en gentlemen, et au détriment de tous les autres. Quant au système politique, assis sur l’État-nation et la démocratie représentative, il fait semblant d’être en vie, mais il est en état de mort clinique. Et ce n’est pas le simulacre de joute auquel nous assistons en ces temps électoraux qui le ranimera. Le capitalisme est mort, la politique est morte. Tant mieux : il faut tout réinventer.

Tout réinventer à condition de savoir piocher dans la boîte à outils que, depuis quelques décennies, des congénères bien intentionnés préparent pour nous. Dans le langage officiel, on les appelle « hackers ». Ils font la une de quelques magazines, sont l’objet de documentaires. Le grand public connaît le plus célèbre d’entre eux, un Australien à cheveux blancs accusé de viol, nommé Assange. Dans le langage marxiste, on les appellerait des « camarades ». Jadis, les possédants les désignaient sous le vocable méprisant de « partageux ». En langue usbekienne, appelons-les plutôt des « anges gardiens », ou des « amis ». À l’origine, rien ne les prédisposait à enfiler le costume de justicier.

Les hackers (bidouilleurs, en français) étaient de simples amoureux de technologie qui ne comprenaient pas pourquoi les firmes gardaient pour elles les codes sources de banales machines. Selon eux, le savoir et le progrès technique devaient être partagés. Ce n’était pas une vision du monde idéologique (l’horrible mot), mais pragmatique. Depuis, les choses ont changé. Les voici à la tête d’un mouvement qui les dépasse. Ils sont devenus des militants, un peu bon gré mal gré ; c’est pourquoi on dit aussi d’eux que ce sont des « hacktivistes ». Peut-être même que si Trotski était vivant, il serait l’un d’entre eux ! Leur job ? Ridiculiser les puissants, rendre visible ce qui est caché et accessible ce qui est confisqué.
Bien sûr, comme ceux qui ont raison avant les autres, ils sont pourchassés. Leur obsession du partage, ça passe mal chez les gardiens du temple. Quand on détient l’information, l’autorité ou le capital, on détient le pouvoir. En être dépossédés, c’est un renoncement auquel peu sont prêts. Criminalisés aujourd’hui, les hackers risquent pourtant bien d’être célébrés demain comme bienfaiteurs. Aujourd’hui underground (on parlait avant d’« avant-garde »), la révolution hacker va vite devenir mainstream (on disait les « masses »). Quand les hackers deviendront mainstream, la révolution aura gagné. Vraiment ? Oui, parce que ce sera une révolution cool.

Humour, humanisme et ego-altruisme

Si elle vise aux mêmes buts que la précédente (une humanité fraternelle), la révolution en cours propose une méthode plus fun (c’est un peu ça, le fun, après tout, qui manquait à Lénine et à ses amis), une méthode qui s’appuie sur quelques principes simples.
L’ego-altruisme, d’abord : une culture qui réconcilie le « nous » des communistes et le « je » des libéraux. L’humanisme, ensuite : un retour bienvenu au récit à « hauteur d’homme », où chacun ne serait pas simplement le jouet de la Grande Histoire, ce qui serait désolant, dessinant les contours du nouvel « humanisme numérique » prôné par le philosophe Milad Doueihi. L’humour, enfin. Une capacité naturelle à entreprendre des choses sérieuses (faire tomber une dictature ou mettre en ligne les plans d’une moissonneuse-batteuse) sans se prendre au sérieux, là où le second degré et l’insolence étaient totalement étrangers à la révolution 1.0.

Osons un sacrilège : la révolution va triompher parce qu’elle sera – elle est déjà – une révolution apolitique. Elle change le monde tranquillement, sans tambour ni trompette, sans excommunications, et sans Grand Soir. Elle obtient des résultats, ne se contente pas de pureté idéologique ni d’incantations. Elle a commencé dans des bureaux d’université occupés par des informaticiens barbus, elle finira dans l’école de nos enfants, dans les rues de nos villes, dans les contrées les plus reculées du monde. La révolution hacker va dessiner une nouvelle civilisation, où tout sera réinventé : l’argent, le pouvoir, l’instruction, la propriété, les frontières, l’identité, la famille… Elle ne fera pas de morts parce qu’elle ne sera pas décrétée d’en haut par un Politburo. C’est cette histoire que nous avons voulu partager avec vous dans les pages qui précèdent. Et qu’Usbek & Rica continuera à raconter dans les prochains épisodes.

Choisis ton camp, ami !

Bien sûr, veillons à ne pas sombrer dans la technophilie béate. L’ère numérique ne recèle pas que des bienfaits.
Il ne faut pas confondre les outils et les buts. Les terroristes islamistes sont des sortes de hackers aux visées macabres. Techniquement, ce sont des contemporains ; politiquement, ce sont des fascistes. Cette civilisation émergente n’affleure pas partout. Quoique mondiale, elle passe encore au-dessus du quart-monde, mais aussi du tiers-monde. Des pauvres d’ici et des pauvres de là-bas, ceux qui n’ont pas les codes pour en goûter les fruits.

Les marxistes avant nous pensaient que la chute du capitalisme était inéluctable. La civilisation du partage a des ennemis : les dictatures, et, chez nous, en vrac, la raison d’État, Acta, Hadopi, les fournisseurs d’accès à Internet qui veulent continuer à s’enrichir et rêvent d’un réseau truffé de péages comme une autoroute.
La nouvelle bataille oppose non plus les révolutionnaires aux bourgeois, mais les altruistes aux égoïstes. Jeremy Rifkin :

« Il semble qu’un nouvel état d’esprit émerge chez les responsables politiques des jeunes générations socialisées sur Internet. Leur politique se structure moins en termes de “droite” et de “gauche” qu’autour d’un nouveau clivage : “centralisé et autoritaire” contre “distribué et coopératif” »

Rifkin n’est pas la Bible, mais, enfin, il a parfois de bonnes intuitions. En ce qui nous concerne, nous avons choisi notre camp. Nous ne jetterons pas l’anathème sur les ennemis de la révolution, nous ne les enverrons pas en camp de rééducation idéologique. Mieux : chacun sera le bienvenu dans la grande aventure de la civilisation du partage, même les capitalistes. Les autres, nous les combattrons.


Design par Almasty pour Usbek & Rica
Adaptation pour Owni par Ophelia Noor

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Et si Bobby Kennedy n’avait pas été assassiné ? http://owni.fr/2010/09/03/et-si-bobby-kennedy-n%e2%80%99avait-pas-ete-assassine/ http://owni.fr/2010/09/03/et-si-bobby-kennedy-n%e2%80%99avait-pas-ete-assassine/#comments Fri, 03 Sep 2010 17:33:29 +0000 Thierry Keller (Usbek & Rica) http://owni.fr/?p=26955 Qu’est-ce qu’une uchronie ? L’uchronie est un genre littéraire, souvent au service de la réflexion politique. Il consiste en la réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un événement passé. L’uchronie est donc la création d’une histoire alternative qui part à la recherche des possibles. C’est un instrument d’imagination politique qui démarre souvent par ce fameux : « Et si… ? »

La vraie histoire de Bobby Kennedy

Frère cadet de John Fitzgerald Kennedy, Robert Francis Kennedy, dit Bobby, est nommé ministre de la Justice par son frère en 1961. Il a 35 ans. Marié à Ethel et père de onze enfants, Bobby est un homme tourmenté et profondément marqué par l’assassinat de son frère en 1963. Alors qu’il incarne la bien-pensance blanche et catholique de la côte Est, Bobby opère dans la seconde moitié des années 1960 un spectaculaire virage à gauche. Opposé fermement à la guerre du Vietnam, farouche partisan du droit des minorités et porte-parole des pauvres, il brigue la candidature démocrate lors des primaires de 1968. Alors qu’il a de fortes chances de l’emporter, il est assassiné à l’hôtel Ambassador, à Los Angeles, le 5 juin 1968. Des millions d’Américains accompagnent sa dépouille le long du chemin de fer qui relie New York à Washington. Son nom restera à jamais gravé dans la mémoire collective comme celui qui aurait pu donner à l’Amérique un autre destin. À l’opposé des années Nixon ou Reagan. « Seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement réussiront brillamment », Bobby Kennedy.

1-Le miraculé

Le jour où Bobby Kennedy a survécu

Extrait de Mon journal d’Amérique, de Jeff Pomerol de Launac

« Los Angeles, hôtel Ambassador, 5 juin 1968.
On se croirait au Shea Stadium. Mêmes filles prises de délire, même indescriptible ferveur, même électricité dans l’air. Et même sentiment profond d’être au centre du monde. Mais ce ne sont pas aux Beatles que s’adressent les hurlements fanatiques de ces jolies Américaines en robe blanche. C’est au sénateur Robert Francis Kennedy, dit Bobby. Celui-ci vient de remporter les primaires démocrates de Californie. Et ce n’est pas non plus la joie qui provoque leurs convulsions et fait jaillir leurs larmes. C’est l’effroi. Car elles ont tout vu. Elles étaient là, au premier rang, avec leur canotier « Kennedy for President », quand l’individu a fait feu. Un membre du staff monte à la tribune, celle-là même où quelques instants plus tôt le frère du défunt président avait prononcé, aux côtés de sa femme Ethel, la mère de leurs onze enfants, le discours de la victoire. Il s’empare du micro et déclare, la voix blanche : « Senator Kennedy was shot. »

Dès lors, c’est la confusion. Les salons de l’hôtel Ambassador, en liesse cinq minutes plus tôt, se métamorphosent en scène de crime. Les rares effectifs de police sont débordés. Excitées par l’odeur du sang, les caméras se fraient un chemin vers l’ombre gisante du sénateur. On entend crier : « A doctor, we need a doctor ! » Ils sont trois, penchés sur le corps inerte. L’un d’eux tente de lui parler mais, déjà, il est inconscient. Une tache sombre se répand sur le sol. Cela dure un temps fou. « Dix minutes, quinze peut-être », dira un témoin à la télévision. Enfin, Robert Kennedy est évacué. Par les cuisines…

Quelques instants plus tard, encore sous le choc, les anonymes massés devant l’hôpital où il subit les premiers soins voient défiler des camions de pompiers. À deux pas, un incendie ravage un block entier. Information prise, il n’y a pas de rapport avec l’attentat. À la télé, les flashs spéciaux évoquent les thèses les plus contradictoires. Que s’est-il passé exactement à l’Ambassador ? Combien de personnes ont été fauchées ? Bobby Kennedy a-t-il une chance de survivre ?

La nuit est longue. Le peuple américain est tenu dans une insupportable expectative. Il paraît impossible, tout simplement impensable, que le sort s’abatte une seconde fois sur un Kennedy. Non plus le gendre idéal mais, cette fois, le fils rebelle, le héros des classes populaires, le porte-parole des minorités, des jeunes, l’opposant radical à la guerre du Vietnam, l’infatigable défenseur des droits civiques, celui que la mort de John, dont il fut jadis l’attorney général, a conduit aux marges les plus radicales de la famille progressiste, l’espoir de l’Amérique des laissés-pour-compte.

La dernière balle a touché la moelle épinière, mais il est vivant

Depuis près de quarante-huit heures, ils ont retenu leur souffle. Ils ont campé sur le trottoir. Ils ont prié. Ils n’ont pas voulu s’en aller. La résignation gagne. On parle déjà de lui au passé. On promet de venger sa mort. Le tireur, un individu isolé répondant au nom de Sirhan Sirhan, a été immédiatement interpellé, mais on parle d’un second tireur : un policier. Complot ? Comment savoir ? Les traits sont tirés. Un désir de vengeance gronde chez les âmes meurtries. Pas lui ! D’abord son frère, ensuite le révérend King, assassiné deux mois plus tôt. Qu’ils aillent tuer Nixon, ou même le faux démocrate Johnson, tant qu’à faire… Mais pas lui !

Soudain, une mère de famille, qui n’a pas dormi depuis deux jours, désigne la porte en verre. Elle voudrait crier, mais aucun son ne s’échappe de sa bouche. Ce qu’elle vient de voir n’est pas une hallucination. Difficilement, le malade tient à actionner les roues de sa chaise roulante sans l’aide des deux infirmières ; il n’est que douleur, même si les yeux sont encore emprunts de cette douceur extravagante. Il ne marchera plus jamais. Plus jamais il ne se tiendra debout sur de vieux tonneaux, en plein ghetto, devant des foules ardentes. La dernière balle a touché la moelle épinière, mais il est vivant. La clameur qui accompagne la sortie du miraculé en atteste. En réponse, un faible sourire se dessine alors sur son visage d’éternel étudiant de la Nouvelle-Angleterre. »

Dans l’après-midi, Humphrey, McCarthy et McGovern jettent l’éponge. Le 5 novembre 1968,
Bobby Kennedy devient le 37e président des États-Unis, écrasant le républicain Richard
Nixon. Quatre ans plus tard, sa réélection est une formalité. Très affaibli néanmoins, il meurt
en février 1974. Jusqu’en 2008, tous les présidents seront des démocrates. C’est après que les
choses se gâtent… (ndlr)


2-La gauche caviar, une invention américaine

À Woodstock, on a assisté à la naissance d’une culture officielle. La subversion n’est plus ce qu’elle était.

Récit paru dans Le Monde, édition du 20 août 1969. Par Sophie Planchet.

16 août 1969. Festival de Woodstock, État de New York.

Des quatre coins du pays, les jeunes à cheveux longs affluent pour assister au concert géant. Les organisateurs sont débordés, mais les étudiants de Berkeley, fers de lance de l’avant-garde démocrate, veillent au bon déroulement de la manifestation. Pas question que des gauchistes du Socialist Workers Party hostiles au régime ou des Black Panthers aigris viennent perturber le week-end. On a planté des tentes et apporté assez d’herbe pour défoncer la totalité des États-Unis. Janis, Jimi, Joe, Pete… se relaient sur la scène géante. Ils chantent les louanges de RFK au lieu des diatribes anti-guerre auxquelles on se serait attendu en cas de maintien des hostilités. Mais le nouveau président, Bobby Kennedy, a rappelé les boys de la jungle vietnamienne, rompant ainsi nettement avec la politique proguerre de son prédécesseur, Lyndon Johnson, ce « beauf texan » soutenu par l’armée. Les derniers régiments ont quitté Hanoi, ils ont été accueillis en héros à leur retour. D’ailleurs, les voici qui se pavanent par grappes, uniforme ouvert jusqu’au nombril, sur la vaste plaine de Bethel, à une soixantaine de kilomètres de Woodstock. Ce sont les invités d’honneur d’un festival marqué du sceau d’un patriotisme tout neuf. Pour les stratèges démocrates, ils sont aussi la garantie que l’état-major se tiendra tranquille. Qui s’en prend aux soldats se heurte à l’opinion. Et l’opinion préfère ses gars au pays, plutôt qu’à 10 000 miles de là, zigouillés par les Vietcongs.

Et tandis que le ciel se noircit, menaçant les centaines de milliers de festivaliers d’un orage dantesque, une onde orgasmique parcourt l’échine des organisateurs, dont l’intrépide Michael Lang, qui a négocié en douce la venue d’un special guest. Il se pourrait – cela est à prendre au conditionnel – il se pourrait que le président honore le festival de sa venue ! Quand les premières gouttes de pluie inondent le campement géant, le murmure devient réalité. L’hélicoptère présidentiel se pose là où les artistes ont eux-mêmes atterri dans la journée. Un quart d’heure plus tard, Bobby est sur la grande scène. Il y prononce, le buste droit sur sa chaise roulante, stupéfiante réincarnation de Franklin Delano Roosevelt, le plus beau discours de son mandat devant un public recueilli. « Vous êtes l’avenir. Vous êtes l’Amérique. God bless you, God bless America ! », conclut-il. On pleure, on s’embrasse. On n’est plus dans un concert rock, on est à la messe !

Dans le carré VIP, Ethel Kennedy est pareille à une première communiante. Quand Jimi Hendrix lui tend un pétard gros comme ça, elle accepte, polie, et manque de s’étouffer en ricanant. L’homme du « Star-Spangled Banner » n’insiste pas. On parle de lui comme conseiller spécial à la Maison-Blanche chargé des Affaires culturelles, alors autant ne pas transformer d’emblée la première dame en junkie. Bobby, lui, est en grande conversation avec les Who. Santana se joint au petit groupe, tandis que Crosby, Stills & Nash ne perdent pas un mot de ce qui se dit. Le chef suprême évoque le nouveau visage de l’Amérique, cette « troisième voie vers le socialisme » qu’il promeut depuis son élection. On hoche la tête religieusement en signe d’approbation. Graham Nash glisse à l’oreille de son compère Stephen Stills : « Fuck ! Si on m’avait dit qu’on passerait en un an de la contre-culture à la culture d’État… » Stills, hilare : « Ça sert à ça de s’être battus ! »

Sur scène, Joan Baez chante : « We pray for you, Mister President. » C’est certain, le festival de Woodstock restera dans les annales comme la revanche de l’Amérique libérale. Les beatniks ont bien bossé : voici leurs héritiers passés du bon côté de la respectabilité. Un joli paradoxe…

3-Les États-Unis socialistes d’Amérique

Bobby et le « socialisme à visage humain »

Extraits du discours du président Robert Francis Kennedy sur l’état de l’Union, janvier 1974. (Dernier discours prononcé par Bobby Kennedy avant sa mort.)

« (…) Les États-Unis d’Amérique se sont désormais engagés dans une nouvelle voie, celle du socialisme démocratique. Pour cela, je veux avant tout rendre hommage à vous tous, senators, congressmen, qui avez rendu cela possible. Je m’adresse aussi à l’opposition républicaine, qui nous a permis de mener à bien ce bouleversement sans heurts ni violence. La vie d’une grande nation apaisée est à ce prix. (…)

Qu’on ne s’y trompe pas : ce socialisme à visage humain n’est en rien comparable à celui qui asservit des centaines de millions de nos frères à l’Est. Il refuse l’abolition des libertés individuelles comme préalable à l’égalité. Il condamne la société sans Dieu que les théoriciens du marxisme construisent avec haine derrière le rideau de fer. Il s’indigne de voir l’utopie d’une société sans classes trahie par les zélotes de Moscou. À cause d’eux, l’idée même de révolution contre l’ordre inégalitaire capitaliste devient suspecte, alors qu’il s’agit de la seule grande idée que nous autres, pauvres pécheurs, avons su retenir de l’enseignement divin.

Depuis six ans, nous avons mis fin à la guerre stupide au Vietnam. Nous avons institué un système de sécurité sociale pour tous. Nous avons renforcé la législation pour l’égalité entre les citoyens, quelles que soient leurs origines ethniques, leurs croyances religieuses, leurs inclinations sexuelles. Nous avons puni les exploiteurs, donné des droits aux travailleurs, aux femmes. Nous avons pris aux riches pour donner aux pauvres.

À l’extérieur de nos frontières aussi, nous avons choisi le camp de la justice. (…) Je suis fier que le Congrès ait répondu favorablement à l’appel déchirant du peuple chilien, en finançant la lutte héroïque des partisans de mon ami Salvador Allende contre les visées rétrogrades du général Pinochet. Sans vous, Pinochet serait au pouvoir à Santiago au lieu de purger une peine de prison à vie.

Mais notre bilan est infime, au regard de la tâche qui nous reste à accomplir. Mes forces me quittent, mais je sais pouvoir compter sur une nouvelle génération de responsables dévouée au bien commun, une génération qui transformera nos rêves en réalité pour changer la vie de millions d’hommes et de femmes. Abolir la pauvreté. Pourfendre les injustices. Transformer nos villes en havres de douceur, bannir la violence qui ronge encore nos ghettos. Rechercher la paix en toutes circonstances et partout dans le monde. Comprendre nos ennemis tout en gardant la certitude que, un jour, ce sont eux qui nous suivront. Œuvrer, enfin, en vue du seul but digne de toute action politique : unir les hommes dans une société démocratique planétaire, où seul devra régner l’amour de son prochain. (…) »

4-« Beijing strikes California »

La présidente Palin annonce une riposte sans précédent

Interview de Sarah Palin par Diane Sawyer, en direct sur CBS, 13 septembre 2009.

Madame la présidente, merci de nous recevoir dans le bureau ovale alors que l’Amérique connaît les heures les plus tragiques de son histoire. Sans détour, ma première question : qu’allez-vous faire maintenant ?
La guerre. Les États-Unis d’Amérique ont été sauvagement agressés. Nous allons riposter. Vite, fort et sans aucune espèce de scrupule. 2 500 Américains innocents sont morts dans ces attentats. Il est temps que notre grande nation réagisse au lieu d’observer avec lâcheté nos adversaires nous piétiner. Depuis quarante ans, nous n’avons opposé que des mains tendues à des crachats. Cette ère est révolue. Le sang réclame le sang.

Mais ce n’est pas n’importe quel pays. Nous nous attaquons à près d’un milliard et demi
d’habitants !

Nous avons les moyens militaires de remporter cette guerre.

Tous les Chinois ne sont pas en cause !
Nous n’avons rien contre le peuple chinois. Tous ceux qui voudront collaborer avec nous auront la vie sauve. Les autres seront punis.

Permettez ? Avons-nous la preuve irréfutable que le gouvernement chinois est impliqué dans les attentats ? Pékin a démenti.
À 9 heures du matin, ce 11 septembre, deux avions de ligne ont percuté les tours jumelles du World Trade Center. Nos services de renseignements sont formels : les cinq terroristes chinois montés à bord de ces appareils étaient membres du Parti communiste chinois. Vous faut-il une preuve supplémentaire ?

Que voulez-vous dire ? Que nous sommes un peuple de dégonflés ?
Quarante années d’administration démocrate ont dévitalisé les forces de notre pays. Les démocrates ont abandonné le Vietnam. Ils ont voulu faire la paix avec l’URSS. Ils ont encouragé sur notre continent des régimes qui ont piétiné la liberté et la propriété. Ils ont, chez nous, découragé le travail et incité à l’assistanat. Ils ont, en 1984, fait élire un Noir à la Maison-Blanche. Je n’ai rien contre les gens de couleur en général ni contre le révérend Jackson en particulier, mais il y a tout simplement des choses qui ne se font pas. Et qui donnent un très mauvais exemple au monde. Comment s’étonner d’être attaqués, dès lors que nous n’avons cessé d’étaler nos faiblesses ?

Le leader de l’opposition démocrate au Sénat réclame une enquête parlementaire sur les
circonstances de l’attentat…

Vous voulez parler de l’islamophile prochinois Hussein Obama ? Je pense qu’il aurait dû rester social worker dans les bas-fonds de Chicago. C’est là qu’il est le plus utile à son peuple. Par leur histoire, les Noirs ne peuvent être des patriotes. On peut le déplorer, mais c’est ainsi. Allez demander aux familles des pompiers morts dans les tours s’il leur faut une enquête. Les faits parlent d’eux-mêmes.

Cette guerre contre la Chine n’est-elle pas un moyen de remobiliser les Américains ?

C’est d’abord un moyen de nous défendre. Mais aussi, c’est vrai, une occasion inespérée de lutter contre le poison de la décadence, instillé dans l’âme américaine depuis 1968. Il faut réparer le crime originel de la présidence Bobby Kennedy. Cela fait quarante ans que nous attendons ce moment. Et je peux vous dire que nous n’allons pas laisser passer cette chance.

5-« Carla et Cécilia : “Ensemble tout devient possible.” »

La revanche des premières dames

Paru dans Voici du 12 avril 2010 (reprise en pages intérieures de la photo de couverture, où l’on voit, floues mais reconnaissables, Cécilia Attias – ex-Sarkozy – et Carla Bruni-Sarkozy s’embrasser à pleine bouche).

C’est un véritable vaudeville qui agite la planète ! Depuis que nous avons révélé l’idylle fougueuse entre un Nicolas Sarkozy complètement free-minded et la belle Sarah Palin (Voici du 5 janvier), c’est la débandade (sic).

Tout a commencé en décembre au sommet de l’OTAN. Sarah et Nicolas se tiennent discrètement par la main lors du dîner officiel, suite à un entretien en « tête à tête ». Un baiser volé quelques jours plus tard à Washington… On connaît la suite. D’un simple « moment d’égarement » (selon les termes du communiqué commun de la Maison-Blanche et de l’Élysée), on est carrément passé à la love story, où les affaires du monde se traitent sur l’oreiller : la France vient d’annoncer l’envoi de 10 000 soldats sur le front californien. Un Débarquement, mais à l’envers ! Persuasive, la Palin…

Le brave Todd Palin n’en peut plus d’être la risée des humoristes. Il s’est entouré d’une batterie d’avocats et compte bien obtenir un divorce pour faute. En pleine Troisième Guerre mondiale, il faut oser. Quant à Carla Bruni-Sarkozy, elle ne s’est pas embarrassée de telles procédures : elle file le parfait amour – à l’italienne – avec une revenante : Cécilia Attias. L’ex-Mme Sarkozy s’est dit « toute contente » de s’être à la fois délestée de son « gros lourd de mari » et de montrer au monde qu’être une femme libérée, « c’est pas si difficile ». Ah, Nicolas, on t’avait pourtant bien prévenu : « No zob at job ! »

Rapide chronologie récapitulative

1969 : Diffusion à la Maison-Blanche du film promotionnel Easy Rider, où deux militants du Parti démocrate sillonnent les États-Unis à moto pour expliquer les réformes de l’administration RFK à des paysans réfractaires. Naissance du concept de « conduite du changement ».
1970 : Réforme Medicare offrant la sécurité sociale à tous les Américains, y compris en cas d’avortement.
1971 : Abolition de la peine de mort dans toute l’Union. Tollé à droite.
1972 : Manifestation monstre du camp républicain pour protester contre la poignée de main entre Kennedy et Mao Tsé-Toung à Pékin.

1973 : Vote par le Congrès de crédits visant à soutenir le gouvernement du président chilien Salvador Allende contre les miliciens de Pinochet.

11 septembre 1973 : victoire des partisans d’Allende. Signature d’un traité de coopération américano-chilien.
1974 : Mort de Bobby Kennedy. Un million de personnes suivent le cortège funéraire de Washington à New York. Parmi les officiels, le tout nouveau président français, François Mitterrand. Le vice-président McGovern assure l’intérim jusqu’en 1976.
1975 : Fidel Castro déclare : « Cuba doit devenir le 51e État des États-Unis. »
1976 : McGovern élu pour de bon. Il lance la NEP, Nouvelle Politique économique.

1977 : L’aile droite du Parti démocrate est mise en minorité au congrès de Cincinnati. Jimmy Carter, un homme qui a fait fortune dans l’exploitation de l’arachide, en devient le secrétaire général.
1978 : Le ministre Harvey Milk échappe de peu à un attentat.
1979 : Le Tambour, unique Palme d’or au Festival de Cannes. Francis Ford Coppola repart bredouille avec son pensum : La guerre du Vietnam n’aura pas lieu.
1980 : Jimmy Carter élu président. Considéré comme mou et influençable, Carter va pourtant inscrire son nom dans l’histoire : il laisse sa place à un autre quatre ans plus tard !
1981 : Mitterrand réélu en France avec 54 % des voix, contre Raymond Barre.
1982 : Carter dément appartenir à la IVe Internationale.
1983 : Carter défend les mineurs de cuivre de Phelps Dodge (Arizona). C’est bien la preuve
qu’il est trotskiste.
1984 : Greenville, Caroline du Sud, d’où est originaire le pasteur Jesse Jackson, exulte à l’annonce des résultats. Jackson est le premier Noir élu à la présidence des États-Unis.
1985 : Libération de Nelson Mandela.
1986 : Victoire des sandinistes au Nicaragua, financés par les États-Unis.
1987 : Traité de Washington qui scelle la paix entre Palestiniens et Israéliens.

1988 : Le « Jesse Jackson français » Harlem Désir, au sommet de sa popularité, quitte la direction de SOS Racisme et brigue la magistrature suprême. Il est élu au second tour devant Raymond Barre – soutenu cette fois par le FN – le 8 mai.
1989 : En janvier, Jackson prête serment pour son deuxième mandat. Il promet de « débarrasser l’Amérique du cancer de la division raciale ». George Herbert Bush, challenger malheureux, déclare en privé en avoir assez de ces « Nègres qui dirigent l’Amérique ».


1990 : Jean Leloup chante 1990.
1991 : François Mitterrand, prix Pulitzer pour La Graine et le Mulet.
1992 : Jesse Jackson réélu de justesse. Forte poussée républicaine dans les États du Midwest.
1993 : Émeutes raciales dans East Los Angeles suite à l’affaire Rodney King.
1994 : Les États-Unis remportent la Coupe du monde de football, devant leur public, face à la France (Cantona exclu pour agression envers l’arbitre).
1995 : Désir réélu. Bertrand Delanoë à Matignon. « Un Noir et un pédé, où va la France ? », s’interroge le Professeur Choron.
1996 : Élection de Bill Clinton, ancien vice-président de Jackson.
1997 : Hillary Clinton, ministre de la Santé, revient sur les acquis de Medicare : 93 % des médicaments sont déremboursés. Les libéraux du parti crient au scandale.
1998 : La France est éliminée (1-0) par la Croatie en demi-finale de « sa » Coupe du monde, sous l’œil vexé du ministre des Sports, Lilian Thuram.
1999 : George W. Bush rechute : il sombre dans l’alcoolisme une bonne fois pour toutes.
2000 : Réélection de Bill Clinton, malgré le « Monicagate ».


2001 : Odyssée de l’espace.
2002 : Le président Clinton désigne la Chine et la Corée du Nord comme « l’axe du mal » dans son discours sur l’état de l’Union.
2003 : Les républicains se passionnent pour la nouvelle présentatrice de Fox News : Sarah Palin.
2004 : Élection truquée d’Al Gore, ancien vice-président de Clinton. Les démocrates, minoritaires, ont bourré les urnes dans le Tennessee. Ça sent la fin de règne.
2005 : Al Gore déclare que, lui vivant, les États-Unis ne ratifieront jamais les accords de Kyoto.
2006 : Jacques Chirac se baigne enfin dans la Seine.
2007 : Hu Jintao fait brûler la bannière étoilée sur la place Tian’anmen.
2008 : Élection de Sarah Palin. Début de la contre-révolution conservatrice.
2009 : 11 septembre : attentats contre le World Trade Center par des terroristes chinois.
15 septembre : premiers missiles américains tirés sur Pékin et Shanghai. L’ONU proteste.

C’est la première fois que deux membres permanents du Conseil de sécurité se font la guerre. 18 septembre : attaque des États-Unis par la Chine. La Californie est prise pour cible par les navires chinois. Couvre-feu à Los Angeles. Guerre des gangs. Pillages.
2010 : Le gouvernement des États-Unis signe l’Armistice de Canton, où il reconnaît sa défaite. « On l’a bien méritée », selon 74 % des Américains. Les États-Unis deviennent une province administrée par la Chine. Sarah Palin s’engage dans « la voie de la collaboration ». Avec Nicolas Sarkozy, elle adopte un fils, prénommé Hu.

Uchronies célèbres

Littérature
> Le Complot contre l’Amérique, de Philip Roth (Gallimard, 2006). Roosevelt est battu à
l’élection de 1940. Charles Lindbergh, républicain anti-interventionniste, devient président et
signe un traité de non-agression avec l’Allemagne nazie.
> Le Transport de AH, de George Steiner (Julliard, 1981). Hitler ne s’est pas suicidé. Il vit,
réfugié dans un recoin de l’Amazonie profonde. Un commando de Juifs l’a retrouvé et se
propose de le ramener à la civilisation pour le juger.
> Fatherland, de Robert Harris (Pocket, 1996). Berlin, 1964. Les nazis ont gagné la guerre.
Ils ont étendu leur pouvoir jusqu’aux confins de la Russie. Plus un seul Juif ne peut témoigner
de la Shoah.
Cinéma
> Jean-Philippe, de Laurent Tuel (2006). Jean-Philippe Smet n’est jamais devenu Johnny
Hallyday du fait de sa première audition ratée. Il est resté un brave type, prénommé Jean-
Philippe.
> On pourra aussi se référer à la trilogie Retour vers le futur, de Robert Zemeckis (1985-
1989-1990), qui plonge le jeune Marty (Michael J. Fox) dans les mythes fondateurs de son
histoire familiale.

Article initialement publié dans Usbek & Rica (article sur OWNI à l’occasion de la sortie du #1)

Texte : Thierry Keller / Illustrations : Eleanor Wood.

À votre tour, réalisez des uchronies grâce à notre application

Vidéo de présentation d’Usbek & Rica

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http://owni.fr/2010/09/03/et-si-bobby-kennedy-n%e2%80%99avait-pas-ete-assassine/feed/ 26
[En] What if Bobby Kennedy had survived? http://owni.fr/2010/09/03/what-if-bobby-kennedy-had-survived/ http://owni.fr/2010/09/03/what-if-bobby-kennedy-had-survived/#comments Fri, 03 Sep 2010 17:33:01 +0000 Thierry Keller (Usbek & Rica) http://owni.fr/?p=26889

Bobby survives an assassination attempt

What is alternate history ?

Alternate history is a writing genre frequently used for political reflections. It consists in rewriting history starting from a particular history point modified by the author. Alternate history creates some kind of new history which shows what could have been. It’s a political imagination tool that begin most of time by : “what if… ?”

The true story of Bobby Kennedy

Younger brother of John Fitzgerald Kennedy, Robert Francis Kennedy, also known as Bobby, is nominated US attorney general by his brother in 1961. He is 35 years old. Married with Ethel and father of 11 children, Bobby is a tormented man and deeply marked by his brother’s assasination in 1963. Whereas he embodies the East coast’s White and catholic self-righteousness, Bobby manages a spectacular shift to the left in the second part of the 1960’s. Strongly opposed to the Vietnam war, a fervent proponent of minorities rights and a spokesperson for the poor, he took part in the Democratic primaries in prevision of the presidential election in 1968. Although he is set to win the race, he is assassinated at the Ambassador hotel in Los Angeles, on June 5, 1968. Millions of Americans accompany his remains all along the railway linking New-York to Washington. His name will remain forever stuck in collective memory as the one who might have given America another destiny. Just the opposite of what Nixon and Reagan did. “Only those who dare to fail greatly can ever achieve greatly”, said Bobby Kennedy.


What if Bobby Kennedy hadn’t been assasinated ?

Bobby Kennedy came through the Ambassador Hotel’s attack. He became president of the United States. A new era is coming for America. But watch out for the counter-revolution !


1-Miracle man

The day Bobby Kennedy survived

Booby is know in a wheelchair

Excerpts of “Mon journal d’Amerique” by Jeff Pomerol de Launac

“Los Angeles, Ambassador Hotel, June 5, 1968.

It looks like the Shea Stadium. The same mad girls, the same foolish enthusiasm, the same electricity in the air. And the same deep feeling to be at the center of the world. But all the fanatic howling from those beautiful white-dressed American girls are not for The Beatles. They’re for Robert Francis Kennedy, a.k.a. Bobby. He’s the one who just won the Californian Democratic primary. However, it is not joy that causes their convulsions and tears. It’s terror. Because they saw everything. They where there, at the first rank, with their “Kennedy for President” hats, when the man fired. A staff member jumped over the stage, this place where a few minutes ago the former President’s brother pronounced his victory speech, next to his wife Ethel, mother to their 11 children. He took the microphone and said, tonelessly : “Senator Kennedy was shot.”

Thereafter came confusion. The Ambassador hotel’s lounge, jubilant five minutes ago, turned into a crime scene. The few policemen were overwhelmed. Excited by the smell of blood, camera crews made their way to the motionless body of the senator. We heard someone shout : “A doctor, we need a doctor !” Three doctors arrived and leant over the dead-still body. One of them tried to talk to him but he was already unconscious. A dark stain spread on the floor. Time seemed to have stopped. “About 10 or 15 minutes maybe”, a witness later said on television. Finally, Robert Kennedy is evacuated.

A few moments later, still shocked, an anonymous crowd gathered in front of the hospital where he was given first-aid treatment. Fire-trucks passed by. Close to there, a whole block was on fire. After a rapid check, they were told that there was no link with the assassination attempt. On television, special editions spoke of conflicting theories. What happened  exactly at the Ambassador hotel? How many persons had been stricken? Could Bobby Kennedy survive?

All night long, Americans were held in a dreadful expectation. It seemed impossible, simply unbelievable, that fate had stuck the Kennedys again. This time it wasn’t the perfect son-in-law but the rebel son, hero of popular classes, spokesman for minorities, for the young, a radical opponent to the Vietnam war, tireless defender of civil rights, JFK’s former attorney general, the one that John’s death brought to the more extreme edges of the progressive family, the hope of America’s forgotten ones.

For nearly 48 hours, they held their breath. They stayed on the pavement. They prayed. They refused to leave, staying out of resignation. People talked about it like he were already dead. They promised to take revenge. The shooter, a lonely person called Sirhan Sirhan, had been instantly arrested but people talked about a second shooter: a policeman. A conspiracy? How could we know? Faces looked tired. Revenge was roaring in wounded souls. Not him! First his brother, then Reverend King, assassinated 2 month before. Kill Nixon or the fake Democrat Johnson, if you want… But not him!

Suddenly, a mother, who had not slept in two days, pointed at the glass door. She wanted to shout but she stayed speechless. She was not hallucinating. Despite the difficulties, the patient wanted to run himself out of his wheelchair without the nurses’ help; he was in pain even if there was still this eccentric gentleness sparkling from his eyes. He would never walk again. He would never stand up on old barrels, in the ghetto, facing fervent crowds. The last bullet touched his spinal cord but he was alive. The roar of the crowd when he left hospital could confirm that. As a kind of answer, a small smile appear on his eternal New-England student’s face.”

JPL.

In the afternoon, Humphrey, McCarthy et McGovern threw in the towel. On November 5, 1968, Bobby Kennedy became the 37th president of the United States of America, crushing Republican Richard Nixon. Four years later, he is easily reelected. But, really weakened, he died in February, 1974. Until 2008, all presidents will be Democrats. Things get bad thereafter… (Ed.)

2-Champagne socialist, an american invention

In Woodstock, we witness the birth of official culture. Subversion is no longer what it was.

Story published in french newspaper “Le Monde”, August 20th, 1969, by Sophie Planchet.

August 16th, 1969. Woodstock Festival, State of New-York.

From all over the country, the long-haired youth flocks here to see the huge show. Organizers are overflowed but Berkeley’s students, spearheads of the Democratic vanguard, ensure that everything goes well. There is no way Socialst Workers Party leftists opposing the government or embittered Black Panthers can come here to disturb this week-end. Participants set up their tents and brought enough weed for all of the United States to get high. Janis, Jimi, Joe, Pete… take the turns on the giant stage. They praise RFK when we would have expected them to criticize the goernment, had the war gone on much longer. But the new president, Bobby Kennedy, called the boys back from the Vietnamese jungle, breaking with the pro-war policy of his predecessor, Lyndon Johnson, the “Texan redneck” supported by the army. The last platoons left Hanoi and were welcomed back as heroes. Moreover, here they are, pouncing around, their uniform opened, showing their chest, on the wide plain of Bethel, 37 miles away from Woodstock. They are the guests of honor in the festival, where a brand-new form of patriotism is in the makings. For Democrats strategists, they’re also the guarantee that Army headquarters will remain quiet. Those who blame soldiers must count with a hostile public opinion. And the opinion prefers to see America’s kids at home rather than 10.000 miles away, being crushed by Vietcongs.

As the sky glows darker, a severe storm threatens the hundred of thousand people who came. In spite of this, an orgasmic wave runs through the crowd as one organizer, the fearless Michael Lang, negotiated quietly the arrival of a special guest. It could be – we might use conditional tense – I could be true that the President honors the festival with his presence! When the first drops start falling on the giant camp, the whisper become reality. The presidential helicopter lands exactly where artists themselves landed earlier. A quarter of an hour later, Bobby is on stage. Straight on his wheelchair, like an amazing reincarnation of Franklin Delano Roosevelt, he delivers the most beautiful speech of his tenure in front of a silent crowd. He says to conclude : “Your are the future. You are America. God bless you, God bless America !” There are kisses and tears. We are no longer at a rock concert, we are attending mass!
In the VIP corner, Ethel Kennedy looks like a girl receiving her First Communion.

When Jimi Hendrix gives her a big joint, she takes it, politely, and she’s nearly suffocating in laughter. The “Star-Spangled Banner” man does not insist. Some talk about him as a special council at the White House, in charge of Cultural affairs, so it might be better not to transform the First Lady into a junkie. On his part, Bobby is holding a conversation  with the Who. Santana joins them while Crosby, Stills & Nash listen to every word. The President talks about America’s new face, this “third way to socialism” which he promotes since his election. Graham Nash whisper to Stephen Stills : “Fuck ! If I had been told that in one year we’d shift from counter-culture to state-culture…” Stills, hilarious: “That’s the reason why we fought !”

On the stage Joan Baez sings “We pray for you, Mister President.” For sure, the Woodstock festival will remain in History as the victory of liberal Americans. Well done, beatniks! Their hair are on the good side of respectability. Nice paradox…

3-The Union of Socialists States of America

Bobby and “socialism with a human face”

The Culture Minister

Excerpts of President Robert Francis Kennedy’s State of the Union address, January, 1974.
(Bobby Kennedy’s last speech)

“ (…) The United-States of America are now going into a new road, the road of democratic socialism. I would like to pay homage to you all, senators, congressmen, that made this possible. I also address the Republican opposition, which allowed us to bring this upheaval to a successful conclusion without violence. The life of a great nation at peace is at this cost (…)”

Make no mistake about it: this socialism with a human face is nothing compared to the one which enslave millions of our brothers in the East. It refuses to abolish individual freedoms in order to bring equality. It condemns the godless society that marxists theorists are building up on hatred behind the iron curtain. It is shocked to see that the utopia of a classless society has been betrayed by Moscow’s zealots. Because of them, the very idea of a revolution against the capitalist order is becoming supicious, while it is the only great idea that we, poor sinners, have been able to retain from God’s teaching.

In the past six years, we stoped the foolish war in Vietnam. We established a social security system for everyone. We enforced the legislation for equality between citizens, whatever their ethnic origins, religious beliefs or sexual inclinations. We punished exploiters, gave rights to workers and women. We took from the rich to give to the poor.

We chose justice abroad as well. (…) I’m proud that Congress heard the heart-breaking cry of the Chilian people by financing the heroic fight of those who follow my friend Salvador Allende against the backward goals of general Pinochet. Without you, Pinochet would still lead the government in power in Santiago instead of serving is life in prison sentence.

But all these outcomes are nothing compared to what we still have to accomplish. My strengths are leaving me, but I know I can count on a new generation of young leaders devoted to the idea of common good, a generation that will make our dreams come true in order to change the life of millions of men and women. Abolish poverty. Crush down injustice. Change our cities into sweet havens, banish violence from our ghettos. Seek peace in all circumstances and all around the world. Understand our ennemies while being assured that one day, they will follow our way. And finally strive to achieve the only valuable goal in all political action: unite men under a planetary democratic society, where love will reign (…)”

4-China attacks America!

President Palin announces massive retaliation

Five chinese terrorists attack the WTC

Interview of Sarah Palin by Diane Sawyer, live on CBS, September 13, 2009.

Madam President, thanks for having us in the Oval office at a time when America is living its the most tragic hours. My first question will be to-the-point: What are you going to do now?

War.The United States of America have been savagely attacked. We will retaliate. Quickly, strongly, and without any kind of hesitation. 2,500 innocent Americans perished in these attacks. It’s about time our great nation reacts instead of looking cowardly at our enemies crushing us. For the past forty years, we only opened our hands to those spitting at us. This era is over. Blood calls for blood.

But China is not a typical country. We are waging a war against almost 1,5 billion people!

We have the means to win the war.

Not all Chinese are guilty!

We have nothing against the Chinese people. All those ready to collaborate with us will be spared. Others will be punished.

Do we have irrefutable proof that the Chinese government is behind the attacks? Beijing denied any involvement.

At 9am, this 11th of September, two airliners struck the twin towers of the World Trade Center. Our intelligence services are clear on that: All 5 Chinese terrorists were members of the Chinese Communist Party. What other proof do you need?

What do you mean? Are you implying that America is made of cowards?

Forty years of Democrat administration let the vital energies of our country go dry. Democrats abandoned Vietnam. They wanted to make peace with the USSR. They encouraged regimes on our continent that had no respect for freedom and property rights. They have, at home, discouraged people from working and encouraged state charity. In 1984, they had a Negro elected at the White House. I have nothing against colored people in general and against rev. Jackson in particular, but there are things that simply should not be done. And that give a very bad example to the world. How can we be surprised to be attacked after we showed everyone our weaknesses?

The leader of the Democratic opposition asks for a Senate inquiry over the circumstances of the attack…

You are talking about the islamophile, pro-Chinese Hussein Obama? I think he should have stayed where he belongs: as a social worker in the slums of Chicago. That’s where he’ll be most useful for his people. Judging from their history, Blacks cannot be patriots. We can regret it, but that’s the way it is. Go ask the families of the dead firefighters if they need an inquiry. Facts speak for themselves.

Isn’t this war against China a way to rally Americans around an issue?

It is, first and foremost, a way to defend ourselves. But it is also an unexpected way to fight the poison of decadence that grows in the hearts and minds of Americans since 1968. We must repair the original sin of the Bobby Kennedy presidency. We have waited 40 years for this moment. I can tell you we’re not going to let this opportunity slip through our hands.

5-Carla and Cecilia: “Together, everything is possible”

The First Ladies’ revenge

Sarah Palin and Nicolas Sarkozy have an affair...

Published in Hello!, April 12, 2010 (the photograph in the inner pages is taken from the magazine cover, where we see – blurred – Cécilia Attias, Sarkozy’s former wife, and Carla Bruni-Sarkozy French kissing each other).

What a story! The whole planet is upside-down ever since we revealed that Nicolas Sarkozy was having an affair with Sarah Palin (Hello!, February 5).

Everything started at the Nato summit, in December last year. Sarah and Nicolas quietly held hands during the official dinner, following a ‘one-to-one’ conversation. A stolen kiss a few days later in Washington… we know the rest. From a simple ‘foolish moment’ (according to the press release from the Elysee Palace and the White House), we went to a full-blown love-story, where world affairs are being dealt with under the sheets. France just sent 10,000 additional troops on the Californian front! That’s how persuasive women can be…

Brave Todd Palin cannot stand to be laughed at anymore. He gathered around him an army of lawyers and is hoping to get a divorce at-fault. Right in the middle of the Thild World War, that’s cheeky. As for Carla Bruni-Sarkozy, she did not bother with all the judicial stuff. She is in the middle of her own – Italian – love story with what seems to be a ghost: Cécilia Attias. Sarkozy’s ex-wife said she was ‘very happy’ to have got rid of her ‘rather boring’ husband and to show the world that “it’s not so hard” to be a free woman. Ah, Nicolas, we had warned you: “No penis in the office!”


Select timeline

1969: The promotional movie Easy Rider premieres at the White House. In the film, two Democrats criss-cross the US to explain the reforms of the RFK administration to uncooperative peasants. The concept of “change driver” is born.

1970: Medicare reform gives every American comprehensive social benefits, even in case of an abortion.

1971: The death penalty is abolished throughout the US. The right tolerates the move.

1972: Massive demonstrations from the Republicans in protest of the handshake between Kennedy and Mao Zedong in Beijing.

Jimi Hendrix nominated

1973: Congress votes the budget for the US to support Chilean President Allende against the rebels of Pinochet. Sept 11, 1973: Victory of Allende. A military treaty is signed between Chile and the US.

1974: Bobby Kennedy dies. 1 million persons follow the funeral cortege from Washington to New-York. Among the officials present is the new French president, François Mitterand. Vice-president McGovern takes office until 1976.

1975: Fidel Castro declares that “Cuba must become the 51st state of America”.

1976: McGovern is elected. He launches the New Economic Policy (NEP).

1977: The right wing of the democratic party is marginalized at the Cincinnati convention. Jimmy Carter, a man who made a fortune growing peanuts, becomes general secretary.

1978: Defense Secretary Harvey Milk escapes a terrorist attack.

1979: The Tin Drum is the only Palme d’Or at the Cannes Festival. Francis Ford Coppola goes back empty-handed with his uninviting piece, The Vietnam War Will Not Take Place.

Woodstock turn into a democrats meeting

1980: Jimmy Carter elected president. Considered to be soft and easily influenced, he will remain in History for he remained only 4 years in office.

1981: François Mitterant is reelected with 54% of the vote in France, against Raymond Barre.

1982: Carter denies he belongs to the 4th International.

1983: Carter steps up for the copper miners in Phelps Dodge, AZ. That’s the best proof of his being a Trotskyist!

1984: Greenville, SC, hometown of rev. Jesse Jackson, cannot believe the election result. Jackson is the first African-American to be elected president of the United States.

1985: Nelson Mandela is freed.

1986: Sandinists win in Nicaragua, financed by the US.

1987: The Washington treaty puts an end to the Arab-Israeli wars.

1988: The “French Jesse Jackson”, Harlem Desir, acclaimed by public opinion, leaves his NGO and runs for president. He wins against Raymond Barre, who was running with far-right support, on May 8.

1989: In January, Jackson takes oath for his second term. He promises to “rid America of the cancer that is racial segregation”. Gearge H. Bush, his contender, declares privately that he is fed up with “these Niggers that run America”.

A new ideological model is born : The United Socialists States of America (USSA)

1990: Jean Leloup sings “1990″.

1991: Francois Mitterrand is awarded a Pulitzer prize for The Secret of the Grain.

1992: Jesse Jackson is reelected with a thin margin. Republicans strongly improved their standing in Midwest states.

1993: Race riots in Los Angeles following the Rodney King affair.

1994: The US win the Soccer World Cup at home, beating France in the finals (Cantona is given a red card after he beat up the referee).

1995: Desir is reelected in France. Bertrand Delanoe becomes prime minister. “A Negro and a fag, where is France headed for?” asks Prof. Choron.

1996: Bill Clinton, former Vice-president, is elected.

1997: Hillary Clinton, Health minister, revamps the Medicare system: 93% of all drugs will now have to be paid by the patient. The Democrats’ left wing are up in arms.

1998: France loses against Croatia (1-0) during the semi-finals of its World Cup. Sports minister Lilian Thuram is very upset.

1999: George W. Bush falls back into alcoholism and will not get over it.

2000: Clinton is reelected despite the “Monicagate”.

Chinese soldiers invade California

2001: A space odyssey.

2002: President Clinton talks of China and North Korea as the “Axis of Evil” in his State of the Union address.

2003: Republicans are crazy about an anchor on the Fox News channel: Sarah Palin.

2004: Al Gore is elected thanks to a fraudulent vote. Democrats, feeling the defeat, manipulate the votes in Tennessee. The end of the Democrat era nears.

2005: Al Gore declares that, while he remains alive, the US will never sign the Kyoto Protocol.

2006: Jacques Chirac bathes in the Seine river.

2007: Hu Jintao burns the Star-Spangled banner on Tienanmen Square.

2008: Sarah Palin wins the presidental election. Beginning of the conservative counter-revolution.

2009: Sept. 11: Chinese terrorists Attack the World Trade Center. Sept. 15: The US fire missiles against Beijing and Shanghai. The UN protests. For the first time, two members of the security council are at war. Sept. 18: China attacks the US. California is targeted by the Chinese Navy. A curfew law is passed in Los Angeles, leading to gang wars and plunders.

2010: The US government signs the armistice in Guangzhou and acknowledges defeat. For 74% of Americans, “we deserved it”. The United States become a province of China. Sarah Palin chooses to collaborate. Together with Nicolas sarkozy, they adopt a boy named ‘Hu’.

They adopt a young Hu

Famous alternate histories

Writings :
> The plot against America, by Philip Roth (Houghton Mifflin, 2004). Roosvelt lost the 1940 presidential election. Charles Lindberg, non-interventionist republican, became president and sign a non-agressive treaty with Nazi Germany.
> The Portage to San Cristobal of A.H., by George Steiner (Faber and Faber, 1981). Hitler did not commit suicide. He’s alive, hiding in the Amazon forest. A Jewish commando finds him and wants to bring him back to civilization to judge him.
> Fatherland, by Robert Harris (Hutchinson, 1992). Berlin, 1964. The Nazis won the war. They rule everything as far as east Russia. No Jews remain to testify of the Holocaust.

Movies :
> Jean-Philippe, by Laurent Tuel (2006). Jean-Philippe Smet never became Johnny Hallyday because he missed his first audition. He’s still a kind person named Jean-Philippe.
> There is also the “Back to the Future” trilogy, by Robert Zemeckis (1985-1989-1990) where the young Marty (Michael J. Fox) goes back in time and interferes in his parents’ romance.

First published in Usbek & Rica (article on OWNI when the #1 was published)

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Texte : Thierry Keller / Illustrations : Eleanor Wood.

À votre tour, réalisez des uchronies grâce à notre application

Vidéo de présentation d’Usbek & Rica

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