OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Voilà à quoi pourrait ressembler la commande d’une pizza en 2015… http://owni.fr/2011/02/05/voila-a-quoi-pourrait-ressembler-la-commande-dune-pizza-en-2015/ http://owni.fr/2011/02/05/voila-a-quoi-pourrait-ressembler-la-commande-dune-pizza-en-2015/#comments Sat, 05 Feb 2011 09:30:22 +0000 Humeurs http://owni.fr/?p=44764 Billet initialement publié sur Humeurs, qui a reçu cette contribution d’un de ses lecteurs, avec ce texte de présentation :

Je ne résiste pas au fait de vous faire  suivre cette “dérive”, certes très noire, connue aussi ; mais il n’est pas inutile de faire une piqûre de rappel par ces temps sarkozés parsemés d’une foultitude de lois liberticides… C’est exagéré ? Vraiment ? Allez, bonne lecture. Et avec le sourire, nous sommes sûrement filmé(e)s !…

Marissé

L’auteur original de ce texte est difficilement identifiable. Un de nos lecteurs nous a signalé qu’il ressemble fortement au scénario du court-métrage ci-dessous “Pizza 2015″ produit par Atmosphère Production (qui nous a donné l’autorisation de le publier). Mais d’autres l’on aussi trouvé dans des mailing-lists de 2003 et 2005.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

… suite aux dérives de l’interconnexion des données informatiques.

Standardiste : Speed-Pizza, bonjour.

Client : Bonjour, je souhaite passer une commande s’il vous plaît.

Standardiste : Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ?

Client : Mon Numéro d’Identification National ? Oui, un instant, voilà, c’est le 6102049998-45-54610.

Standardiste : Je me présente, je suis Noa Legarrec-Garcia. Merci M. Jacques Lavoie. Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 174, avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro  de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. C’est bien ça, Monsieur Lavoie ?

Client (timidement) : Oui !

Standardiste : Je vois que vous appelez d’un autre numéro qui correspond au domicile de Melle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. Sachant qu’il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Melle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp+88.

Client : Bon, je le fais, mais d’où sortez-vous toutes ces  informations ?

Standardiste : Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur Lavoie.

Client (soupir) : Ah bon ! Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines.

Standardiste : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie.

Client : Comment ça ???…

Standardiste : Votre contrat d’assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d’hypertension et d’un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D’autre part, Melle Denoix ayant été médicalement traitée il y a trois mois pour hémorroïdes, le piment est  fortement déconseillé. Si la commande est maintenue, la société qui l’assure risque d’appliquer une surprime.

Client : Aie ! Qu’est-ce que vous me proposez alors ?

Standardiste : Vous pouvez essayer notre pizza allégée au yaourt de soja, je suis sûre que vous l’adorerez…

Client : Qu’est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza  ?

Standardiste : Vous avez consulté les “Recettes gourmandes au soja” à  la bibliothèque de votre comité d’entreprise la semaine dernière,  Monsieur Lavoie et Melle Denoix a fait, avant-hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur “booglle2.con” avec comme mots clés “soja”  et “alimentation”. D’où ma suggestion.

Client : Bon d’accord. Donnez-m’en deux, format familial. 

Standardiste : Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et  que Melle Denoix prend depuis deux mois du Ziprovac à la dose de trois comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de sept minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. En revanche, j’ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini.

Client : Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon  numéro de carte de crédit.

Standardiste : Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne  soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit Visa dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C’est ce qu’indique le Credicard Satellis Tracer.

Client : J’irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n’arrive.

Standardiste : Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous  avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client : Mais, ce n’est pas vos oignons ! Contentez-vous de m’envoyer les pizzas ! J’aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

Standardiste : Compte tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ quarante-cinq minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner dix minutes en venant les chercher, mais transporter  des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client : Comment diable pouvez-vous savoir que j’ai un scooter ?

Standardiste : Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de  l’Avenir, en revanche, votre scooter est en bon état puisqu’il a passé le contrôle technique hier et qu’il est actuellement stationné devant le domicile de Melle Denoix. Par ailleurs j’attire votre attention sur les risques liés à votre taux d’alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il y a quarante-cinq minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos  caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Melle Denoix n’êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

Client : @#/$@& ?# !

Standardiste : Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je  vous informe que notre standard est doté d’un système anti-insulte en  ligne qui se déclenchera à la deuxième série d’insultes. Je vous  informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2014  pour outrage à agent.

Client (sans voix) : …

Standardiste : Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client : Non, rien. Ah si, n’oubliez pas le Coca gratuit avec les  pizzas, conformément à votre pub.

Standardiste : Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15% de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp, le contrat  de protection et d’assistance juridique de Speed assurance. Ce contrat  pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais  annexes liés au divorce… Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard, depuis le 15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Melle Denoix, ainsi que l’achat il y a une heure à la pharmacie du Canal  d’une boîte de quinze préservatifs et d’un flacon de lubrifiant à usage intime. À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 euros de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Parapharma. Toutefois, veuillez éviter les pratiques susceptibles d’irriter les hémorroïdes de Melle Denoix, pour lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité.

Bonsoir Monsieur et merci d’avoir fait appel à Speed-Pizza

Image CC Flickr Stéfan et joshfassbind.com

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#Hadopi2, #Loppsi2 > Viol au dessus d’un nid de coucou http://owni.fr/2009/07/12/hadopi2-loppsi2-viol-au-dessus-dun-nid-de-coucou/ http://owni.fr/2009/07/12/hadopi2-loppsi2-viol-au-dessus-dun-nid-de-coucou/#comments Sun, 12 Jul 2009 09:45:46 +0000 Nicolas Voisin http://owni.fr/?p=1887 Ils vous expliquent par amendements et saillis médiatiques interposés qu’ils luttent contre le piratage, qu’ils luttent contre la pédocriminalité, que leurs ennemis sont aussi les ennemis des artistes (ce qui fait rire jusqu’à St Germain des Près mais qui “en remue une sans faire bouger l’autre” à Monsieur Michu) et que ceux qui s’opposent aujourd’hui au filtrage du net sont, ni plus, ni moins, que les défenseurs des pédophiles ! Là, Monsieur Michu voit rouge. On ne touche pas aux petits enfants !

Oui mais… Quand demain tombera la première étude révélant que le taux de résolution dans les affaires de pédocriminalité a dramatiquement chuté depuis la mise en place de ces mesures (car les pédophiles sont ailleurs, devant, loin, et le combat technologique déjà perdu par les gouvernements) il sera bien trop tard : Vos mails seront filtrés, vos PC équipés de mouchards, la justice se fera sans juge et la présomption d’innocence tiendra du vieux souvenir poussiéreux.

Hadopi2 réintroduit le filtrage des “communications électroniques” faisant le pont avec le projet de loi Loppsi2 (ex Lopps sous Pasqua, puis Loppsi – une sorte de “NouveLopps” façon 1984, année symbole de tous les renoncements).

Relire Eben Moglen peut, à ce stade, s’avérer utile :

“Rien ne sert de s’énerver : il faut juste les ignorer, se battre pour qu’ils ne changent pas trop la loi, et continuer à programmer du code comme nous le faisons depuis 20 ans maintenant : nous avons le matériel, les logiciels, la bande passante, la culture, les talents…

Nous n’avons besoin de rien, ni de changer la loi, ni d’en faire adopter de nouvelles, ni de détruire ni de créer quoi que ce soit, ni de “venture capitalists“, ni de position monopolistique… La beauté de notre position tient au fait que de toute façon nous gagnerons, alors laissez-nous tranquille. La seule chose que nous demandons, à l’Etat, c’est d’éviter de créer des injustices au bénéfice de quelques-uns.” (texte intégral sur Owni, via ce billet de Jean-Marc Manhack)

Hadopi2 et Loppsi2 ne violent pas seulement nos libertés individuelles… Et à ce propos, qui en France aujourd’hui est près à se battre pour la défense de ses libertés ? Et si c’est bien un système totalitaire et dictatorial qui se met en place  peu à peu et à marche forcée sur la toile, nous ne sommes pas pour autant dans un pays dont on puisse dire qu’il tienne de la dictature, IRL… N’est-ce pas ?

C’est une démocratie, et seule une démocratie, qui peut permettre ce débat de fond
. Mais c’est une démocratie du renoncement et du cynisme qui peut, seule, laisser passer de tels projets de lois. Une ploucocratie de l’émotion.

Les libertés ou les petits enfants ? Les deux ! Et surtout pas l’un contre l’autre ! Loppsi déservira, tout comme Hadopi et bien plus dangereusement, les desseins qu’elle prétend servir.

“Quiconque est prêt à sacrifier sa liberté pour une sécurité provisoire ne mérite ni l’un ni l’autre” (Benjamin Franklin)

Notre société carbure à l’addiction. Nous sommes drogués au quotidien. Toutes les révolutions, avant de faire le tour d’elle même – pour ne pas aller, souvent, ni loin ni droit – sont avant cela insurrections, des jaillissements hors de nos accoutumances.

Les cyber-punks que nous sommes auront leurs propres insurrections. Celle qui vient a déjà entamé son ébullition.

Elle est révolte contre les restrictions des libertés et autres remises en cause de l’abondance ou de la neutralité, au pays HTML des bisounours numériques.

Ailleurs, “dans la vraie vie”, disent-ils, où ces combats ont de longue date étaient perdus, avancent inégalités croissantes et mollesse consumériste.

ça et là émergent des archipels de violence ou des fulgurances de lucidité, toujours chloroformés jusque-là par ceux qui ont aimé danser sur Abba et pleurent Bambi (…).

Le monde d’hier va à l’aumône une dernière fois sous nos yeux, en rien ébahis. “Ils” s’en sortent trop bien. “Ils” ne sont que nos abandons, nos renoncements.



Nous sommes le peuple du plastique et de la carte à puce.

Nous sommes les années du cynisme, des boursouflures des égos et de l’immense mensonge de la fin de l’histoire, de la lutte des glaces, des subprimes et du green-washing.

Nous avons défilé contre l’interventionnisme, voté contre la technocratie ou jamais voté, puisque blancs ou noirs nous ne sommes pas reconnus.

Nous ne sommes bannis d’aucun lieu, nous avons bannis les lieux pour les liens, et regardons “hier” avec le dos courbé quand nous fixons “demain” la tête droite et le majeur tendu.

La culture est une arme. l’entreprise est une arme. la rue est une arme. le net est une arme. Je suis contre le port d’arme. nous sommes tous déjà armés jusqu’aux dents. C’est le port du courage qu’il serait bon de remettre en vogue.

Face à ces lois iniques et à une politique absconce qui ne sait que créer dettes, inégalités sociales croissantes et régression des libertés, qui se lève ? Qui se soulève ? Qui contre-argumente ? Qui contre-enquête ? Qui, pour se battre ?!

“Plus nous accroitrons notre liberté, mieux nous communiquerons”
écrivait, en 1984 justement, Timothy Leary, reprenant Foucault (“les techniques du chaos”, texte rédigé pour le Digita Deli, depuis réédité et que je vous recommande fortement). Plus nous communiquerons, plus nos libertés seront remises en cause, pourrait-on lui répondre 25 ans plus tard…

“Ce n’est pas une crise, c’est une révélation. Ce n’est pas le chaos, c’est la revanche du réel. Ce n’est pas la fin, mais peut-être bien le début. Ils vont tenter de nous vendre au prix du sang leur monnaie de singe et leurs rêves de pierre, pour perpétuer le système. Le leur. Celui qui leur profite. La vraie révolution, c’est de cesser de les croire, ne plus avoir peur et passer à autre chose, maintenant, ici et partout. C’est pour cela que l’âge de la critique se termine ici et que commence enfin l’âge de faire” (Agnès Maillard, 8 octobre 2008)

Aujourd’hui est un jour ordinaire. Ceci n’est ni une crise, ni une séquence médiatique. Sir, c’est la naissance de bien pire…

[Article cross-posté depuis Nuesblog / Images : ‘toshops maison d’après Chaoxangel, Earlmadness et Bfsurfer94]

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