OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Parlement en open source http://owni.fr/2012/04/11/le-parlement-de-lopen-source/ http://owni.fr/2012/04/11/le-parlement-de-lopen-source/#comments Wed, 11 Apr 2012 15:58:23 +0000 Rodolphe Baron http://owni.fr/?p=105384 OWNI, la culture de l'open source est entrée au Parlement. À l'Assemblée nationale se déroulait en France le premier GouvCamp. Un projet citoyen qui vise à fabriquer le droit en mutualisant toutes les compétences de la société civile.]]>

De la salle Lamartine de l’Assemblée Nationale, s’échappe un parfum de démocratie directe. Ce mardi 10 avril, les sièges disposés en cercles concentriques n’accueillent pas les parlementaires, qui occupent habituellement la salle de débat, mais des citoyens. Français, belges, suisses, tunisiens, syriens et même une délégation québécoise ont répondu présent pour ce GouvCamp à la française. Grande manifestation citoyenne – et francophone- le GouvCamp avait pour but de définir et d’améliorer le projet Parlement et Citoyens qui souhaite associer de façon directe le peuple à l’élaboration de la loi.

Dans ce but, une plateforme web open source a été élaborée. Elle permet «aux élus de collaborer avec les parties prenantes». L’objectif est de donner «de la visibilité aux propositions de lois déposées devant le parlement tout en leur assurant le soutien de la société civile».

Si l’initiative reste encore à un stade embryonnaire en Europe, dans l’hexagone le projet avance à grand pas. En quelques mois seulement, l’équipe de Démocratie Ouverte, qui porte le projet francophone, a réussi à sensibiliser les élus du Parlement au concept de “Gouvernement Ouvert” et organisé un barcamp avec  une centaine de participants politiques, citoyens, développeurs, chercheurs…

Un pari ambitieux pour ces citoyens, jeunes pour la plupart et possédant une culture et des pratiques numériques avancées qui espèrent obtenir le même résultat que nos voisins d’outre-Atlantique. Le concept d’OpenGov est déjà sur les rails au Canada mais également aux Etats-Unis sous l’impulsion de l’administration Obama, pionnière en la matière.

La France, elle, fait figure de retardataire dans ce domaine. Le processus législatif y est parfois long et la mise en place d’un tel système suppose un bouleversement du paysage politique français ainsi qu’une refonte des pratiques parlementaires.

C’est pour répondre à ces problématiques méthodologiques mais également logistiques qu’acteurs et curieux se sont rassemblés hier. Au programme, débats et coups de projecteur sur les projet amis comme PropX, MeetingVoxe ou Voxe.org dont nous vous parlions il y a quelques semaines.

Débattues en ateliers avant d’être partagées, les propositions de définition, de financement et de choix techniques ont fait l’objet d’une notation par l’ensemble des participants à l’aide d’un système de cartons de couleur. Tous se sont accordés pour approuver Cyrille Béraud, Président de la Fédération québécoise des communautés et industries du libre, lorsqu’il déclarait :

Il ne peut y avoir de gouvernement ouvert sans une appropriation collective des logiciels libres.

En revanche, la question de l’attraction des citoyens vers la plateforme puis de les “fidéliser” a soulevé plusieurs réactions chez les participants dont beaucoup ont estimé qu’il ne s’agissait pas “de considérer le citoyen comme un client” et de réduire le projet à un objet marketing.

De la même manière, la réflexion sur le financement divise les participants. Si certains défendent le devoir pour les pouvoirs publics de mettre la main au portefeuille, d’autres ont fait valoir la nécessité d’indépendance qui devait entourer, de manière permanente, le processus vers un gouvernement ouvert.

À l’heure actuelle, le chiffrage du projet est difficile car les sources de financement n’ont pas encore été clairement définies. Cependant, à titre d’exemple, un membre de la délégation québécoise faisait remarquer que son pays s’était doté du matériel informatique approprié en reprenant les bases posées par les Américains pour un coût total de 75 000 dollars. Une contrainte budgétaire qui n’en est pas une quand on sait qu’un candidat à l’élection présidentielle française peut dépenser avant le premier tour jusqu’à 16,8 millions d’euros…

La suite du GouvCamp, devrait avoir lieu le 16 mai prochain et sera diffusée en streaming ou ” web-diffusion en direct” comme le disent nos cousins québécois. D’ici là, les militants citoyens de l’OpenGov espèrent une convergence avec la Francophonie au moment du sommet de Kinshasa en octobre, et l’arrivée de bras supplémentaires comme nous le confiait Cyril Lage, l’un des organisateurs :

Le projet est debout depuis seulement quelques mois. Tout est à construire [mais] venez, il y a du boulot pour tout le monde.


Illustration par armel.lecoz (cc) et – avec autorisation  -  emergent007 (@Emergent007)

]]>
http://owni.fr/2012/04/11/le-parlement-de-lopen-source/feed/ 21
Vous n’habitez pas chez vous http://owni.fr/2011/12/09/vous-nhabitez-pas-chez-vous/ http://owni.fr/2011/12/09/vous-nhabitez-pas-chez-vous/#comments Fri, 09 Dec 2011 10:42:44 +0000 Marie Coussin http://owni.fr/?p=89872 Entrez votre code postal dans l’application ci-dessus et faites le test pour découvrir que vous n’habitez pas chez vous…

S’interroger sur la perception de son territoire, se dire que, finalement, même en pleine mégapole on habite à la campagne, le tout pour promouvoir l’Open Data – l’ouverture des données, en français. Drôle d’idée. OWNI a travaillé sur ce projet avec le laboratoire de sciences humaines d’OrangeLabs, la Fondation Internet nouvelle génération (FING) et Everydatalab.

Ce questionnaire interroge le citoyen sur sa connaissance des données publiques de son territoire : pense-t-il vivre dans une ville de personnes âgées ? Pense-t-il que sa ville est riche ? Pense-t-il que son territoire fait des efforts en termes de financement d’équipements publics ?

Pour chacune des 16 questions, nous évaluons s’il a “raison”, si sa perception correspond à ce que les données publiques décrivent de son territoire. Pour ajouter un aspect ludique, nous calculons quel département correspond le plus aux réponses qu’il a réellement données. D’où le titre de notre application “Où habitez-vous vraiment ?”… Dans le Puy-de-Dôme au lieu de Paris par exemple.

Notre but : démontrer la différence qui existe entre cette perception et la réalité. Un écart plutôt important et généralisé : la note moyenne du quiz actuellement – plus de 7 600 participations en 10 jours – se situe à 4,8/10. Et de fait, dégager en creux l’apport potentiel d’une ouverture large des données publiques, qui permettra au citoyen d’améliorer sa connaissance sur son territoire.

Les dessous des données publiques

En soi, raconter comment nous avons sélectionné et récupéré les données n’auraient pas grand intérêt, c’est notre cuisine interne.

Sauf que les questions et difficultés auxquelles nous avons fait face sont révélatrices des obstacles auxquels sont confrontés les journalistes, les chercheurs, les citoyens qui cherchent à obtenir des données publiques. Et qui plaident donc en faveur d’une simplification de l’ouverture des données… CQFD.

Nous avions décidé de nous limiter aux données ouvertes, ne nécessitant pas de travail d’agrégation (donc déjà disponibles, dans un format tableur, pour l’ensemble des communes françaises). Pas seulement pour nous demander moins de travail, mais pour nous mettre le plus possible dans la peau d’un utilisateur lambda, qui n’a pas forcément le temps ou les compétences pour récupérer, au sein d’un tableau régional, les données pour chaque département puis de les réinsérer dans un tableur global.

L’INSEE a donc été notre source principale. Nous avons cependant rapidement déchanté sur les données disponibles par commune. Il en existe beaucoup mais par forcément sur des indicateurs pertinents pour caractériser un territoire. Nous sommes donc régulièrement remontés à l’échelle du département : sur 16 questions, seules 4 portent sur la commune.

Au niveau des indicateurs sélectionnés, nous avons également dû revoir nos prétentions. Par exemple, nous voulions obtenir la consommation d’alcool par commune, du moins par département. Sur l’INSEE, les données – agrégées – ne sont disponibles que par région. Sur le site de l’OFDT, Observatoire français des drogues et des toxicomanies, certaines données par département sont disponibles, mais selon des indicateurs plus précis (usage régulier alcool à 17 ans en %, accidents corporels avec alcool, décès avant 65 ans par alcoolisme et cirrose,…) et des bases de données plus ou moins complètes selon les indicateurs.

Les données ont été ensuite ramenées à la population de la ville et du département pour obtenir un ratio par habitant, qui nous a semblé plus pertinent pour comparer des données. Chaque ville, département a fait l’objet d’un classement en catégorie « + », « ++ », « - », « = », « - - » selon sa position par rapport à la moyenne nationale.

Partir de l’utilisateur

Cette application a fait l’objet d’une longue maturation.
En janvier dernier, deux chercheurs sociologues du labo R&D OrangeLabs, Valérie Peugeot et Dominique Cardon, qui s’intéressent à l’Open Data depuis maintenant trois ans, nous ont proposé de construire une application web qui permette d’évaluer l’impact de l’ouverture des données publiques (Open Data) sur celui qui est souvent le grand oublié des débats sur la question, le citoyen utilisateur final.

On observe beaucoup ceux qui libèrent leurs données (la puissance publique), ceux qui s’en saisissent (les développeurs, les civic hackers, les entreprises…) mais on ne sait rien du bénéficiaire ultime de cette ouverture (l’habitant, l’usager de service public, le consommateur…).

Pour l’heure les partisans de l’ouverture affirment de façon très normative que l’Open Data changera la vie : autorisant d’exercer un contrôle sur la manière dont une mairie conduit les affaires publiques, de participer à la vie démocratique, de choisir un restaurant bien côté par les autorités de contrôle sanitaire, ou encore de se déplacer facilement dans sa ville en fauteuil roulant. Projection idéalisée ou véritable possibilité ? C’est la grande question.

Les préoccupations de ses deux chercheurs ont rejoint un point d’intérêt grandissant chez OWNI, en particulier chez ses journalistes de données. L’Open Data fait ses premiers pas. Le phénomène s’est limité ces derniers mois à une forme très spécifique : celle de la libération “massive” des données par les administrations (municipalités, conseils généraux, régions…) dans une plate-forme, avec souvent l’organisation d’un concours visant à inciter le développement d’applications pratiques. Une formule qui a connu un succès réel (l’initiative de Rennes, par exemple), et fait de nombreux petits (9 plates-formes actuellement, dont la dernière très attendue, celle de l’État français).

L’Open Data ne se limite pourtant pas à cela : c’est aussi un concept, un idéal porteur de valeurs politiques très larges (Open Government, transparence, amélioration des politiques publiques). Des notions qui n’ont pour l’instant pas été intégrées dans les réalisations. Comme si l’Open Data se limitait pour l’instant à la “publication massive en ligne de séries de données” comme l’exprimait Claire Gallon de LiberTIC lors du Personal Democracy Forum du 6 décembre dernier.

Quelle réutilisation réelle en sera faite ? Comment les journalistes, non spécialisés en données, peuvent-ils se saisir de cet objet ? Quel impact pour les citoyens ? Quelle vision politique, quel projet derrière l’ouverture des données, à l’échelle d’un territoire, d’un pays ?

Cette réflexion, cette prise de recul commence à émerger et être exprimée par des chercheurs (ceux d’OrangeLabs mais aussi Sylvain Parasie, Stéphanie Wojcik,…), évaluée par des associations (LiberTIC, Regards Citoyens…).

Deux partenaires nous ont rapidement rejoint dans la boucle : la FING et Everydatalab. Il fallait ensuite trouver un concept. Comme le résument Valérie Peugeot et Dominique Cardon :

L’utilisateur final est assez insaisissable, d’autant que la plupart du temps il utilise l’Open Data sans en avoir vraiment conscience. Aller à sa rencontre par des entretiens pour lui demander en quoi l’Open Data “change sa vie” est une impasse méthodologique.

Nous avons donc pris le problème dans l’autre sens : partir de l’utilisateur pour arriver à l’Open Data. L’interroger sur ses propres perceptions et connaissances pour lui démontrer l’intérêt de l’ouverture des données publiques.

Une app et basta ?

Cette application se situe dans le cadre d’un projet de recherche. Elle aura donc une vie et un but après que vous ayez répondu au quiz ;)

C’est pourquoi un certain nombre de données personnelles (année de naissance, sexe, CSP) sont demandées à l’issue de ce quiz : afin de catégoriser les résultats du test.

Ce traitement des données sera réalisé par l’équipe de Valérie Peugeot et Dominique Cardon :

Notre travail va constituer à analyser les écarts de perception évalués par l’application en fonction de différents critères : le lieu de résidence bien entendu, mais aussi l’âge, le genre ou encore la satisfaction à vivre sur le territoire… Il sera intéressant également de voir si ce sont sur les critères les plus « légers » comme l’ensoleillement ou plus « graves » comme la pauvreté des enfants, que les écarts sont les plus importants. Ou encore si les écarts portent sur des sujets pour lesquels les pouvoirs publics locaux ont une relative marge de manœuvre pour changer le cas échéant un manque, un problème ou non.

Cette application est un des éléments de l’enquête de ses chercheurs, qui vise aussi à déterminer l’impact durable de l’Open Data sur le citoyen :

Si les perspectives ouvertes par l’Open Data visent souvent l’idée individualisante de rendre des services pratiques à chacun, elles peuvent aussi nous aider à mieux comprendre comment nous faisons société en faisant apparaître des différences, des inégalités ou des proximités qui bousculent parfois nos représentations ordinaires.

En imaginant que demain les données ouvertes permettent de construire une vision riche de la qualité de vie dans les territoires (ce qui est loin d’être le cas pour l’heure), jusqu’à quel point leurs habitants modifieront-ils leur regard sur leur lieu de vie, s’impliqueront-ils plus dans la vie démocratique locale, infléchiront-ils leurs choix de résidence ? Voilà quelques unes des questions prospectives que nous nous posons. Qui nous intéressent nous en tant que chercheurs mais qui peuvent aussi intéresser notamment les collectivités locales.

Open Data et citoyens, affaire à suivre…


Application réalisée par James Lafa (développement), Cezary Ziemlicki (pour le script calculant le département dans lequel vous devriez habiter), Elsa Secco et Marion Boucharlat (design).

]]>
http://owni.fr/2011/12/09/vous-nhabitez-pas-chez-vous/feed/ 43
Libérons les bureaux de votes ! http://owni.fr/2010/03/04/liberons-les-bureaux-de-votes/ http://owni.fr/2010/03/04/liberons-les-bureaux-de-votes/#comments Thu, 04 Mar 2010 11:31:48 +0000 Regards Citoyens http://owni.fr/?p=9397 468379788_d62d4b31f9_o

Le sésame pour aller voter

Il est très difficile de connaître l’emplacement de tous les bureaux de vote. Nous nous en sommes aperçus lors de notre travail sur l’étude du redécoupage électoral. Le ministère de l’intérieur ne centralise pas ces données. Il s’agit pourtant d’informations nécessaires à notre travail citoyen. Le seul moyen de les obtenir : contacter les 36 000 mairies ou les 100 préfectures départementales. Nous avions donc décroché nos téléphones, et contacté une quarantaine de villes et préfectures pour obtenir les adresses des 1 400 bureaux de vote impliqués dans le redécoupage.

Une fois le bon interlocuteur identifié, le défi consiste à obtenir le document recensant les adresses des différents bureaux de vote. De la liste manuscrite dictée par téléphone au document scanné de travers, les cas de figure sont nombreux ! Et il faut ensuite tirer des documents ainsi obtenus les données utiles dans un format structuré : extraire les adresses et les identifiants, positionner les adresses sur une carte, et associer les bureaux de vote aux résultats électoraux.

En parlant de ce travail, nous avons découvert que des acteurs comme 22mars, La Netscouade ou BureauDeVote.fr rencontraient les mêmes problèmes. Parmi eux, Nicolas Kayser-Bril de 22mars avait déjà contacté toutes les préfectures. Plutôt que de travailler chacun seul dans son coin, nous avons décidé d’unir nos forces pour reconstituer ces informations qui devraient être accessible à tous.

Grâce au travail de NKB de 22mars, 88% des documents ont été réunis. Seules quelques préfectures ne nous ont toujours pas fait parvenir les documents définissant leurs bureaux de vote, et la poursuite des efforts de chacun finira certainement par payer.

Mais le travail n’est pas fini ! Il reste désormais à convertir l’ensemble de ces documents en données exploitables. Là encore nous tentons d’innover : reconnaissance de texte OCR, conversion automatique de PDF, conversion de tableurs, … Parfois avec succès, souvent beaucoup plus difficilement. La dernière expérience en date est une application de crowdsourcing permettant de faciliter et décentraliser la partie manuelle du travail. Grâce à cette plateforme participative, quiconque ayant ne serait-ce que 5 minutes pour nous aider peut participer à libérer ces informations.

Parce que nous estimons que l’accès à ces données est essentiel au bon fonctionnement de la démocratie et qu’elles devraient appartenir à tous les citoyens, nous avons décidé d’ouvrir également une plateforme de partage afin que chacun puisse s’approprier au fur et à mesure de notre avancement les documents et les données produits jusqu’à présent. N’hésitez donc pas à participer vous aussi à cette aventure ! Appelez les préfectures récalcitrantes ; téléchargez nos données et les documents préfectoraux, corrigez et complétez les ; participez à la transcription communautaire grace à l’interface de crowdsourcing ! Toutes les contributions sont les bienvenues pour illustrer les usages innovants qui peuvent émerger de données aussi centrales à notre démocratie.

Rendez-vous donc très vite sur http://elections.regardscitoyens.org/ !

» Article initialement publié sur Regards Citoyens

]]>
http://owni.fr/2010/03/04/liberons-les-bureaux-de-votes/feed/ 0
Paquet télécom : vagues de sensibilisation http://owni.fr/2010/02/05/paquet-telecom-vagues-de-sensibilisation/ http://owni.fr/2010/02/05/paquet-telecom-vagues-de-sensibilisation/#comments Fri, 05 Feb 2010 07:07:30 +0000 Peignois Aurore http://owni.fr/?p=7678 Dans le débat vigoureux au sujet du « paquet télécom », des nouveaux acteurs sont entrés en jeu. On les appelle les activistes. Parmi les plus dynamiques, on retrouve le collectif « La Quadrature du net ». Ce rassemblement online de citoyens vise à influencer les leaders politiques via des opérations de « mass mailing ».

« La Quadrature du Net appelle ses soutiens à se mobiliser afin que l’amendement 138 déposé sur le rapport Trautmann[1] soit voté et contribue à garantir que la « riposte graduée » ne puisse être mise en place en Europe », pouvait-on lire en septembre dernier, sur le site internet de la « La Quadrature du net ». « Il s’agit d’un collectif de citoyens qui informe sur des projets de lois que nous considérons dangereux pour les libertés individuelles mais aussi pour le développement socio-économique de l’internet », explique Jérémie Zimmermann, porte-parole et cofondateur de la plateforme, au journaliste Damien Van Achter. La mobilisation des citoyens est organisée sur un wiki, un site web dont la principale caractéristique est de permettre à ses utilisateurs d’éditer de façon simple et rapide n’importe laquelle de ses pages. Parmi les tâches proposées, les internautes peuvent contacter personnellement les députés pour les sensibiliser ou leur expliquer les tenants et aboutissants des projets sur lesquels ils travaillent. Pour ce faire, de nombreux outils sont à la disposition des citoyens. De la lettre type en passant par la liste exhaustive des moyens de contacter chaque politicien concerné, le citoyen a, entre les mains, tous les outils pour être un parfait activiste.

Vague de mails

Lorsque des telles opérations de sensibilisation sont mises en place, les boites mails des députés se retrouvent vite submergées. Philippe Lamberts, eurodéputé vert en témoigne : « avant le débat sur le « paquet télécom, on n’avait jamais connu un bombardement par emails en provenance de citoyens à titre personnel. Mais il faut bien se rendre compte qu’à un moment, on arrive au seuil de saturation et qu’on ne fait plus attention ». Pour le politicien belge, « la démocratie c’est un peu une série d’intermédiations entre les citoyens et la décision politique. Je trouve que les ONG y ont toute leur place mais je pense que parfois, elles scient la branche sur laquelle elles sont assises. Si elles venaient nous trouver en disant ; ‘‘voici un texte que nous avons soumis à la consultation populaire sur Internet et pour lequel nous avons 1 millions de signatures, quelle est votre réponse’’ ? Il faut bien se dire que les députés ont une bande passante limitée et qu’on ne va pas répondre à 10.000 mails… même si on sait que c’est important ».

De son côté, Christian Engström (VERT) dont la carrière politique a décollé grâce à ce type d’action en Suède, a une opinion tout à fait différente sur les opérations d’envois multiples, dites de « mass mailing » : « Je pense que c’était absolument central dans le débat. C’est uniquement grâce à la mobilisation des activistes qui se sont intéressés au Paquet télécom que nous avons pu trouver quelque chose qui allait dans la bonne direction ». L’eurodéputé reconnait tout de même que c’est son background d’activiste pour le parti suédois Pirate Bay qui l’en convint. Selon lui, il est central que les lettres écrites par les citoyens soient personnelles, « car personne n’apprécie recevoir à profusion une lettre unique sans personnalisation, c’est juste du spam », dit-il. « Mais si de nombreux citoyens envoient une lettre qu’ils ont écrite eux-mêmes, ça peut faire la différence. Je pense que cette action a eu un énorme impact pour les Parlementaires qui n’étaient pas convaincus au préalable de la nécessité de mettre en place certaines garanties », ajoute Christian Engstörm.

Les deux prochaines étapes pour les activistes consisteront à rappeler à leur propre gouvernement que les droits des citoyens par rapport à Internet doivent être respectés et que « la discussion n’est pas finie puisque la directive n’est pas parfaite », renchérit M. Enstörm. Il reste donc pas mal de pain sur la planche pour les collectifs citoyens.

> Article initialement publié sur le blog d’Aurore


]]>
http://owni.fr/2010/02/05/paquet-telecom-vagues-de-sensibilisation/feed/ 0
NosDéputés.fr : les députés sous observation citoyenne http://owni.fr/2009/09/09/nosdeputesfr-les-deputes-sous-observation-citoyenne/ http://owni.fr/2009/09/09/nosdeputesfr-les-deputes-sous-observation-citoyenne/#comments Wed, 09 Sep 2009 17:13:13 +0000 Admin http://owni.fr/?p=3428 NosDeputes.fr ouvrira le 14 septembre prochain, la veille du vote solennel de la loi Hadopi 2 à l’Assemblée Nationale. Fondé par le collectif RegardsCitoyens.org rejoint notamment par les animateurs du site DeputesGodillots.info, il propose de mettre en valeur l’activité des députés et d’analyser leurs prises de position. Une démocratie 2.0 ?

Mise à jour : nous avions publié par mégarde un lien vers la preview du site, retiré à la demande des créateurs. Nous leur adressons sincèrement toutes nos excuses. Par ailleurs l’article original pouvait laisser penser que le site était créé uniquement par les fondateurs de DeputésGodillots, nous avons donc éclairci ce point.

C’est Jack Lang qui ne va pas être content. Créé à l’occasion des débats sur le projet de loi Hadopi pour dénoncer les députés qui se contentent de voter selon les ordres de leur parti, le site des DéputésGodillots.info prend une tournure particulièrement réjouissante, qui prête à l’optimisme pour l’amélioration du fonctionnement de la démocratie en France. Les fondateurs du site ont en effet rejoint le collectif RegardsCitoyens.org, composé d’une dizaine de membres âgés de 17 à 32 ans (dont des forumeurs de Numerama), et préparé dans ce cadre une plateforme très prometteuse : NosDéputés.fr.

Alors que DeputésGodillots avait (à tort) une image poujadiste auprès des députés surveillés, ce nouveau site “vise à proposer un nouvel outil de médiation entre les citoyens et leurs représentants à l’Assemblée Nationale, d’une part en valorisant le travail parlementaire des députés et d’autre part en leur permettant le dialogue avec les citoyens“.

Ayant compilé la totalité des 300 000 interventions en commissions et en hémicycle, 50 000 questions écrites et 30 000 amendements de la 13ème législature, nous sommes aujourd’hui en mesure de proposer une vision synthétique de l’activité de chaque député. C’est également l’occasion de proposer aux citoyens d’observer, analyser et commenter ces travaux“, expliquent les fondateurs.

La base de données sera par ailleurs enrichie d’informations exclusives et jusque là inédites comme les relevés de présence en commission, ou le champ lexical de chaque député. Ce dernier outil doit permettre “d’évaluer son expertise“, estime NosDeputes.fr.

Enfin, sur le même mode de fonctionnement que DeputesGodillots.info (qui était animé par Roux et Teymour, deux observateurs de l’hémicycle munis d’un calepin et d’un trombinoscope), NosDeputes.fr permettra aux utilisateurs de publier leurs propres comptes-rendus et de partager leurs observations et leurs opinions sur l’activité de leurs députés. Ils pourront aussi commenter les débats parlementaires intervention par intervention, dans une interface dédiée.

Le site ouvrira le 14 septembre, la veille du vote solennel de la loi Hadopi 2.

Peut-être ce type d’initiative permettra-t-elle enfin d’éviter qu’à l’avenir un député opposé à la loi Hadopi se félicite publiquement de voter pour

> Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

]]>
http://owni.fr/2009/09/09/nosdeputesfr-les-deputes-sous-observation-citoyenne/feed/ 4