OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le CNN ne fait pas de fleur http://owni.fr/2012/07/06/le-cnn-ne-fait-pas-de-fleur/ http://owni.fr/2012/07/06/le-cnn-ne-fait-pas-de-fleur/#comments Fri, 06 Jul 2012 10:42:54 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=115577

Ça n’avait pas très bien commencé. Et risque de se finir en queue de poisson : la quasi totalité du Conseil national du numérique (CNN) a annoncé hier soir sa démission. Ou presque.

PKM: “Faire du CNN un aiguillon de la politique numérique”

PKM: “Faire du CNN un aiguillon de la politique numérique”

Entretien avec Pierre Kosciusko-Morizet, boss de PriceMinister en charge de donner forme au Conseil national du numérique, ...

Plus diplomatiquement, les membres de cette instance consultative mise en place par Nicolas Sarkozy, ont décidé “de remettre leur mandat à la disposition du Président de la République et du gouvernement”, peut-on lire dans le communiqué officiel. Mais sur le compte Twitter de Marie-Laure Sauty de Chalon (à la tête d’Aufeminin.com), il est bel et bien question de démission.

Plus tôt dans la journée, on apprenait via Twitter que Jean-Baptiste Soufron, conseiller de Fleur Pellerin, la ministre en charge des questions numériques, s’apprêtait à migrer de Bercy au CNN. Une information d’abord démentie, puis confirmée dans un communiqué officiel : l’ancien directeur du think tank numérique Cap Digital prendra la place de secrétaire général du cénacle. Il remplace Benoit Tabaka, juriste de formation aujourd’hui lobbyiste chez Google.

Plus qu’un simple parachutage, la décision du gouvernement se double d’une “réflexion sur la gouvernance du numérique, notamment sur le rôle du Conseil National du Numérique”, peut-on lire sur le communiqué. Une “mission” précisément confiée à Jean-Baptiste Soufron. En clair, les choses vont bouger et c’est Bercy qui est à la manœuvre.

Un désir d’ingérence manifeste qui n’a visiblement pas plu aux entrepreneurs du Conseil national du numérique. Seul Gilles Babinet, son ancien président, n’a pas suivi le mouvement. Il y a quelques semaines, Bercy le nommait “digital champion auprès de la Commission européenne.” De nouvelles fonctions qui n’ont rien à voir avec sa décision, assure-t-il à La Tribune :

Je n’ai pas démissionné car il me semblait tout à fait anormal de prendre une décision aussi extrême sans même une conversation avec Fleur Pellerin.

Dès le départ, le CNN a été frappé du sceau politique. Envisagée dans le Plan France numérique 2012, l’idée a finalement été oubliée au fond d’un tiroir, avant d’être récupérée par Nicolas Sarkozy aux alentours de fin 2010. Pour finalement se concrétiser en avril 2011, sous l’égide de l’Élysée. Et dans un format allégé : circonscrit aux seuls entrepreneurs du secteur sélectionnés par le chef de l’État, le CNN a rapidement été perçu comme le “Medef du numérique”, sorte de vaisseau amiral de l’e-sarkozysme.

L’Élysée drague le numérique

L’Élysée drague le numérique

Nicolas Sarkozy a présenté ce midi le CNN, ou Conseil national du numérique, nouvelle instance de 18 sages appelée à ...

C’est peu dire que dans ces conditions, ses membres ont eu à cœur de démontrer leur indépendance tout au long de ces derniers mois. Et le départ de Nicolas Sarkozy n’y changera rien.

Une chose est sûre, les intentions du gouvernement sur le numérique semblent enfin se préciser. Jusqu’alors, l’avenir du CNN restait incertain : suppression pure et simple ou ravalement de façade ? François Hollande s’était montré peu prolixe en matière d’Internet alors qu’il était encore candidat au fauteuil présidentiel. “Aucune ligne définitive” n’était tranchée selon Fleur Pellerin, déjà responsable du dossier lors de la campagne. Mais la ministre ne cachait pas alors son intention de rompre avec le Conseil, dont elle se disait insatisfaite. Sans toutefois nier l’utilité d’une telle instance, comme elle l’indiquait sur Rue89 :

Mais dans l’absolu, je ne trouve pas idiot qu’il existe un comité d’experts.

Finalement, la rénovation semble être préférée à la destruction de fond en combles. Reste à savoir sous quelles formes le CNN renaîtra de ses cendres. Du côté du cabinet de Fleur Pellerin, on assure que la décision épidermique des actuels membres du CNN facilite la tâche de rénovation, peut-on lire dans La Tribune. Côté Conseil en revanche, on redoute que le gouvernement n’ait aucune idée de ce qu’il veut en matière de numérique. Sentiment de “gâchis”, lisible en filigrane dans la déclaration du CNN :

Le numérique est une chance pour la France, si nous savons la saisir…

Trois petits points qui en disent long.


Illustration CC FlickR rsepulveda

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L’UMP travestie en geek http://owni.fr/2011/09/15/ump-internet-numerique/ http://owni.fr/2011/09/15/ump-internet-numerique/#comments Thu, 15 Sep 2011 15:09:34 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=79503 Mettre le numérique au cœur de la campagne présidentielle. Et ”entre les mains du candidat UMP”. Tel est le double objectif martelé ce matin par Laure de La Raudière, secrétaire nationale du parti en charge des médias et du numérique, à l’occasion d’un débat organisé à La Cantine, haut-lieu de rencontre des techno-branchés parisiens. Un exercice qui s’annonce laborieux, le sujet ne se déclarant pas particulièrement clivant dans la présidentielle à venir. L’UMP tient néanmoins à garder la main sur le sujet, face à un Parti Socialiste encore timide sur la question.

Présentées en juillet dernier lors de la Convention numérique de l’UMP, organisée en grande pompe dans les sous-sols du Palais Brongniart, les orientations du parti ont donc été de nouveau abordées dans un cadre plus intime et nettement plus geek. Exit le gratin – Jean-François Copé, Éric Besson, Franck Riester et, plus surprenant, Benjamin Lancar, manquant à l’appel-, la matinée s’articulant en une séance de questions/réponses autour du programme savamment intitulé ”Révolution numérique, le meilleur reste à venir”. Rien de neuf sur le fond donc, simplement un approfondissement des axes prioritaires déjà définis par l’UMP: ”un écosystème porteur”, ”des infrastructures puissantes accessibles partout”, ”formation et révolution pour tous”(sic), la défense du principe de neutralité des réseaux et le ”numérique au service du mieux vivre”. Déploiement de la fibre, utilisation concrète de l’open data, développement du télétravail ou place d’Internet dans l’éducation ont été rapidement discutés dans une ambiance studieuse.

Petite nouvelle sur le sujet, Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et sénatrice UMP, accompagne pour la première fois Laure de la Raudière pour mettre en avant ces questions. La remplaçante (temporaire?) de Benjamin Lancar a un profil plus politique et bénéficie d’une assise médiatique importante, bien qu’elle avoue “ne pas être perpétuellement plongée dans les écrans”.

Interrogée par OWNI sur les différences fondamentales du PS et de l’UMP en matière de numérique, Laure de La Raudière se démarque par une position mesurée:

La réflexion est plus approfondie à l’UMP. Mais c’est très certainement lié à une question de calendrier.

Fabienne Keller, Laure de la Raudière et Gilles Babinet (photo Marc Rees, PCInpact)

Le temps est pour le moment à la modération et non à l’attaque en règle, même si la député insiste sur l’importance que donne son parti à “l’autorégulation”, et aux industriels, quand le PS reste ”très largement cantonné au domaine de la culture”. Elle avoue avoir ”plein d’interrogations” sur la proposition socialiste qui vise à substituer Hadopi par une licence globale améliorée.

Propriété intellectuelle et boulet Hadopi dont l’équipe numérique UMP semble d’ailleurs vouloir se débarrasser: naturellement évoqué par l’assistance, le sujet a été renvoyé à la Convention Culture fixée au 27 septembre. Même réflexe sur le cas Loppsi, Laure de la Raudière tenant à préciser que la position officielle du parti majoritaire a changé:

Pas de blocage et pas de filtrage du net sans intervention du juge.

En attendant, toute mention du juge reste introuvable au Journal Officiel.

La seule surprise de cette nouvelle rencontre sur Internet vient de l’intervention du président du Conseil National du Numérique (CNN ). Gilles Babinet a commenté le programme de la majorité, rendant par exemple ”hommage à la loi Pécresse pour l’autonomie des universités” et insistant sur les efforts supplémentaires à fournir dans l’aide au développement des start-up, ou dans l’éducation et la santé. Le CNN, organe de réflexion sur Internet institué en avril dernier par Nicolas Sarkozy, met-il un pied dans la politique ? En indiquant que le Conseil se tenait à la disposition de ”tous les partis qui le souhaitent” pour une aide à la réalisation de leur programme numérique, Gilles Babinet confirme que le CNN sera aussi de la partie présidentielle.

Reste que le parti majoritaire, qui bénéficie d’un avantage sur un PS pris dans la primaire pour avancer ses pions dans le domaine du numérique, a toujours fort à faire pour se dépêtrer d’un bilan-boulet.


Illustration: montage OWNI via CC FlickR iprozac et nateone

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