La crise grecque expliquée par les datas en 1′40
Du point de vue des statistiques, la crise grecque était prévisible. Démonstration à l'aide d'outils statistiques et des données disponibles.
La crise grecque, on la connait. De méchants spéculateurs anglo-saxons tentent de semer la zizanie dans la zone euro alors qu’ils n’ont rien à y faire.
Pourtant, quand on regarde de plus près les fondamentaux (déficits publics, dette, PIB), on constate que la situation de la Grèce est compréhensible du point de vue des marchés.
On a collecté 3000 points de données chez Eurostat et Standards & Poors pour montrer pourquoi la Grèce doit faire face à de tels taux d’intérêts sur sa dette.
Comme je le montre sur la vidéo (où j’ai mis un costard, pour faire sérieux !), on peut jouer avec l’application pour analyser l’évolution des fondamentaux de chaque pays de l’Union.
Les services statistiques grecs ayant eu une légère tendance à enjoliver leurs résultats, Eurostat ne dispose pas des données sur le déficit grec entre 1995 et 1998. Les chiffres présentés ici sont issus d’une enquête du quotidien grec Naftemboriki (voir sur The Independent).
Au final, la crise actuelle s’explique en grande partie par une dette et des déficits publics parmi les plus importants de l’Union à 27 depuis 1995. Ajoutez à ça un passif douteux sur la fiabilité des chiffres et le fait que la Grèce a été en défaut de paiement pendant près de la moitié de son existence (voir le livre This Time is Different) : on comprend mieux qu’on soit réticent à lui prêter de l’argent.
Comme le souligne Carmen Reinhart dans le Wall Street Journal, la crise grecque n’a rien d’exceptionnel. Encore une raison de se pencher davantage sur les fondamentaux.
Illustration CC Flickr: “Credit Crunch” par bitzcelt
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