OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Hacker la vie (pour la changer) http://owni.fr/2012/06/17/hacker-la-vie-pour-la-changer/ http://owni.fr/2012/06/17/hacker-la-vie-pour-la-changer/#comments Sat, 16 Jun 2012 23:58:45 +0000 Ophelia Noor et Pierre Alonso http://owni.fr/?p=113679

La Cantine fait salle comble pour cette 3ème journée du festival hackers Pas Sage en Seine - (cc) Ophelia Noor

Elle était pleine à craquer La Cantine. Réactive, boute-en-train, concentrée selon les heures et les interventions. Du monde a défilé du matin au soir de la troisième journée de Pas Sage en Seine, festival de hackers et des internets polissons organisés depuis jeudi dans ce haut lieu parisien des cultures numériques. Sécurité, DIY, et aussi politique, un mot avec lequel les geeks sont souvent fâchés…

C’est en tout cas ce qu’affirme d’emblée Stéphane Bortzmeyer, ingénieur à l’Afnic (l’association en charge d’attribuer les noms de domaine en .fr) et dernièrement engagé dans l’équipe de campagne du Front de gauche :

Je vais parler de politique. La moitié d’entre vous va partir au bar boire des coups, je sais. Mais je vais vraiment parler de politique.

Et ruer dans les brancards : non, les responsables politiques ne sont pas des crétins ; non, le possible contournement technique de la loi ne l’invalide pas ; oui, la loi doit être la même pour tous quelques soient les compétences des uns et des autres ; non, la qualification technique ne suffit pas à faire de bonnes législations. Oui, Stéphane Bortzmeyer veut réhabiliter la politique, celle qu’il définit comme “ce qui concerne tous les choix fondamentaux de la vie de la cité”. Il a même une formule qui sonne comme un slogan : “Hacker la politique”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Décentralisation

Ce n’est pas le frétillant porte-parole de La Quadrature du Net, Jérémy Zimmermann, qui le contredirait sur ce point:

L’heure est grave. Nous sommes face à un choix entre deux sociétés : l’une repose sur l’interconnexion des technologies pour surveiller et punir ; l’autre sur la décentralisation, le partage, la diversité et l’ouverture.

Jérémie Zimmermann (La Quadrature du Net) pendant sa conférence "Citoyenneté en ligne dans un monde post-ACTA" Sur l'écran, Richard Stallman, programmateur, militant, fondateur de la licence GNU et président de la Free Software Foundation - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Autant dire qu’il ne penche pas pour la combinaison drones-biométrie-datamining-lois d’exception. Hacker la politique donc, en se mobilisant quand il le faut (contre Pipa, Sopa et Acta), tout en restant force de proposition, mantra de l’association de défense des libertés qu’il a cofondée, et abondamment défendue lors de son intervention.

Ouverture

Olivier Gendrin, artisan du Fab Lab récent ouvert à l’université de Cergy-Pontoise et baptisé Fac Lab, se reconnaîtrait sans doute dans la description d’une société fondée sur ces valeurs. Le Fac Lab, ce laboratoire où les outils – parfois de hautes technologies – et savoirs – parfois très pointus – sont mutualisés, a adopté sa sainte trinité : participer, documenter, partager. Tout en restant ouvert à tous :

Des juristes viennent, des ingénieurs et des physiciens aussi. Des professions qui ne se rencontrent pas sur le campus habituellement. Il y a des étudiants bien sûr, mais aussi des chômeurs, des mères de familles, des collégiens…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un enthousiasme pour le Do It Yourself que certains questionnent. Le nom de Serge Humpich est revenu à deux reprises dans la journée de samedi. Une première fois, parce qu’il a été condamné après avoir rendu publique une faille dans les distributeurs automatiques de billet. Le tout en bidouillant une carte à puce. C’était il y a 12 ans.

Hier, Serge Humpich portrait un regard critique sur l’open hardware (le matériel libre), non sans provoquer quelques remous dans l’assemblée, certains lui reprochant de calquer les schémas de l’industrie sur le DIY.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni
Interview de Serge Humpich préparée par Sabine Blanc, grande prêtresse du petit Minitel /-)

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Juste fais le. http://owni.fr/2012/06/16/pses-juste-fais-le/ http://owni.fr/2012/06/16/pses-juste-fais-le/#comments Sat, 16 Jun 2012 08:00:43 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=113638

Seconde journée du festival Pas Sage En Seine, l’évènement qui réunit hackers, geeks de tous poils et partisans de l’Internet polisson, du côté de la Cantine, à Paris. Après une journée en forme de rappel des fondamentaux, les intervenants sont entrés dans le dur. Ou plutôt, dans le faire.

Pour un Internet polisson !

Pour un Internet polisson !

Contre un Internet policé, choisissons l'Internet polisson ! C'est en gros le message de Pas sage en Seine, festival de ...

Car si l’intérêt d’un Internet libre et ouvert a été décliné sous toutes les formes au cours de la journée d’introduction, il s’agit de démontrer comment, concrètement, l’application des théories pouvait contribuer à créer de multiples projets. De l’inévitable encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia aux monnaies alternatives, en passant par de petits robots dirigés par des lignes de code.

La palme du do it yourself le plus ardu du jour revenant sans doute à l’atelier “reverse engeneering” : un cours interactif pour apprendre à dépecer un malware, ce genre de petit programme qui peut pourrir votre ordinateur de bien des manières, afin de le comprendre et, éventuellement, de l’anéantir. Une conférence d’utilité publique, à destination d’un auditoire averti, susceptible de décrypter (pardon, déchiffrer) des phrases telles que “voilà un snapshot de la machine” ou “on a des batchs qui tournent.”

La carte et le territoire

C’est Gaël Musquet, d’Open Street Map, qui a inauguré cette journée travaux pratiques. Afin d’indiquer aux enfants terribles de Pas sage en Seine comment participer au mieux à ce projet d’envergure internationale, qui ambitionne depuis 2004 “de créer une carte libre du monde.” Une initiative rendue possible par le pouvoir du Net :

Longtemps réservée aux élites, la cartographie s’est vulgarisée grâce à Internet. Google a révolutionné, il y a quelques années, avec ses logiciels, la possibilité de voir des photos aériennes de son quartier, de sa maison… Open Street Map et sa communauté permet de prolonger l’expérience de ces utilisateurs, qui ne sont plus des consommateurs, mais qui deviennent des producteurs.

Gael Musquet (Open Street Map) // Pas sage en Seine 2012 (avec Bluetouff en guest) from Owni on Vimeo.

Une appropriation du territoire par les cartes qui a visiblement séduit les trublions de Pas sage, qui n’ont tout de même pas manqué de demander si on pouvait “repérer les putes sur une carte”. En s’inquiétant au passage de voir Gaël Musquet porter une chemise : ”c’est la DCRI ?”

Okhin pendant la séance de questions à la fin de son intervention sur le MEATSPACE - (cc) Ophelia Noor

La DCRI, ou direction centrale du renseignement intérieure, qui a récemment pris langue avec un certain Okhin, membre de Telecomix et intervenant survolté autour des questions de meatspace, cyberspace et autres questions d’identité, d’intimité et de territorialité. Questions qui résonnent avec les pratiques des habitants d’Internet. Et qu’il développe ici pour nous :

Okhin (Telecomix) et le “meatspace” // Pas sage en Seine 2012 from Owni on Vimeo.

Fin de journée sous le signe du hack appliqué au journalisme. Premier volet, Kitetoa et Bluetouff de Reflets.info, ainsi que Jean-Marc Manach sont revenus en longueur sur la cybersurveillance et les fameuses barbouzeries d’Amesys en Libye. Second exemple, Alexandre Léchenet, du Monde.fr, a rejoint les trois intervenants précédents pour montrer les apports du hacking au journalisme. Illustration à l’appui avec l’enquête sur les dépassements d’honoraires des médecins en Ile-en-France. Alexandre Léchenet a aspiré la base de donnée Ameli. Le résultat est assez surprenant. Et ne nécessitait pas d’intrusion, ni talents de hacking hors du commun.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni


Retrouvez tous les jours :

- le live de Silicon Maniacs

- les vidéos des conférences sur le site de la Cantine

- merci à Maël des Maniacs pour le matériel /-)

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[Dataviz] Dessine-moi un hacker http://owni.fr/2011/08/09/dataviz-infographie-hackerspaces-dessine-moi-un-hacker/ http://owni.fr/2011/08/09/dataviz-infographie-hackerspaces-dessine-moi-un-hacker/#comments Tue, 09 Aug 2011 14:08:15 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=74367 Le cliché représente le hacker comme un jeune nerd blanc planqué derrière son ordinateur, occupé à quelque activité malfaisante du type “pirater la carte bancaire de cette pauvre Mme Michu“. Au mieux, affairé à coder jour et (surtout) nuit, une pizza tiède sur les genoux.

Une image à l’encontre de la diversité des profils que recouvre ce terme. Thésard en sciences de l’information à Tampere, en Finlande et fondateur du hackerspace 5w [fn], Jarkko Moilanen a réalisé une étude [en] pour cerner de façon plus juste cette communauté qu’il définit par le terme “peer-production” (production par les pairs).

La création de hacker/maker-spaces dans de nombreux pays a fourni une infrastructure qui peut être considérée comme un retour au hacking “old school“, où le logiciel n’est pas roi. Cette nouvelle culture “Do it yourself” est multiforme : hackerspace, makerspace, fablabs, 100k garage [en] pour n’en mentionner que quelques-uns. Vous pouvez en lire davantage dans l’article de Troxler [pdf , en].

Après une première étude en 2010, Jarkko a réitéré l’expérience, en la complétant. Les questionnaires ont été envoyés durant la deuxième quinzaine de juin, via des listes de discussion de hackers et hackerspaces, de groupe DIYbio (bio-hackers), afin d’éviter de biaiser les résultats comme cela aurait pu être le cas en passant par des réseaux sociaux, plus ouverts par nature. Il a reçu environ 250 réponses de 87 communautés dans 19 pays, soit un petit cinquième si l’on s’en réfère à la carte collaborative de hackerspace.org, qui en dénombre environ 500, contre 200 retours la première fois. En dépit d’un échantillon faible, les résultats valent la peine d’être observés, en attendant des études à plus vaste échelle. Jarkko exprime sa satisfaction globale :

“Les résultats reflètent les conclusions effectuées par d’autres chercheurs. J’ai reçu un email d’un autre chercheur, qui indiquait que nous avions tous les deux trouvés des résultats similaires en partie. Toutefois, ils doivent être regardés avec précaution et seulement comme préliminaires”.

Google pose question

Les limites principales concernent la forme même du questionnaire, qui en l’occurrence s’est avéré un choix philosophique sujet à caution :

“Comme l’année dernière, l’étude a été menée en utilisant des formulaires Google Docs. Cela a été critiqué et j’admets que la critique est fondée. Faire des études avec des outils que certains hackers considèrent au moins comme « injuste » et propriétaire n’est pas bon. Certains hackers n’ont pas répondu à l’étude pour cette raison. Dans le futur, de telles études devraient être conduites avec d’autres outils, de préférence des solutions open source. “

En outre, Google est difficilement accessible en Chine, entre autres, ce qui fausse les résultats sur l’origine géographique. Autre limite, le choix d’une langue unique, l’anglais, même si a priori, un hacker sait lire et écrire dans la langue de Shakespeare. Les résultats corroborent la carte collaborative des hackerspaces qui montre aussi une forte concentration en Amérique du Nord et en Europe. Ceci dit, les difficultés d’accès au Net dans certains pays valent aussi pour ce travail.

Selon Jarkko, la réception dans le milieu a été bonne : “J’ai eu des retours positifs. Un hacker parisien m’a invité en France pour faire une petite présentation et discuter des résultats. Apparemment, il n’existe pas de grosse résistance contre mes recherches, puisque hackerspaces.org/wiki contient encore des liens vers elles :) Le silence vaut acceptation.”

Voici la synthèse de son travail sous la forme d’un joli poster mitonné par Loguy, notre directeur artistique préféré, que vous pouvez télécharger en .pdf en cliquant dessus. Certains résultats étaient prévisibles, comme l’âge moyen des membres et la forte proportion d’hommes. Un seul est vraiment étonnant : 85% des hackers interrogés sont favorables à ce que les entreprises financent leur communauté sous la forme de dons en équipement, alors qu’a priori on pourrait penser qu’ils éprouveraient de la méfiance envers ces dernières. On notera aussi que les questions de sécurité, centre d’intérêt historique des hackers, n’apparaissent pas dans le trio de tête de leur centres d’intérêt, et c’est un signe des temps.

Infographie sur les hackerspaces

Retrouvez notre dossier sur le Chaos Communication Camp 2011 :

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Découvrez “This Time” par Jdiggz http://owni.fr/2011/01/25/decouvrez-this-time-par-jdiggz/ http://owni.fr/2011/01/25/decouvrez-this-time-par-jdiggz/#comments Tue, 25 Jan 2011 12:16:16 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=29864 Jdiggz appartient à cette génération Canadienne qui fait du bruit. Big Sean, Kid Cudi et Drake font partie de vos références, ne manquez pas cet énergumène dont le nom est déjà bien connu de ces supertars. Depuis l’âge de 7 ans, Jdiggz fait sa musique et même si sa décision d’être mis en avant ne date pas d’il y a longtemps, sont nom est déjà bien connu dans le milieu de la production.

Il a fondé Starbwoyz Music, un collectif de producteur qui produit pour des artistes tels Melanie Durrant et Nate Skeeze. Ils ont aussi participé à l’un des plus gros succès viraux connus à ce jour, la campagne pour Smirnoff Raw Tea.

Le très respecté producteur Rahmel a découvert Diggz avec la chanson “Hypnotic” et le présente au réalisateur LIL x (Nelly Furtado, John Mayer, Usher, Sean Paul, etc). Diggz est recruté pour soutenir The Game (artiste produit par Aftermath/G-Unit) pour sa tournée Canadienne.

Pourrais-tu nous expliquer en quelques mots ton parcours artistique ?

J’ai commencé à faire de la musique quand j’avais 7 ans, j’ai commencé à produire quand j’en avais 11. J’ai sorti mon premier album“Memoirs Of A Playboy” (au Canada) en 2007. J’ai sorti la mixtape Xperiment Tape durant l’été 2010. J’ai désormais un premier single extrait de la mixtape qui s’appelle “This Time”.

Te considères-tu comme une artiste Do It Yourself ? Qu’est ce que cela signifie dans ton cas ?

Je suis un artiste Do It Myself et je l’ai toujours été. Je n’ai jamais eu le choix! Ce que je veux dire par DIY, c’est que je ne dépends de personne pour faire ma musique. Je produis, écris, enregistre et mixe moi-même!

Utilises-tu les réseaux sociaux et si oui quelle utilisation en fais-tu ?

J’utilise internet pour tout! Aujourd’hui, tu as besoin d’internet et des réseaux sociaux pour tout ce qui est promo et marketing! Il n’y a plus lieu de faire du marketing sous d’autres formes aujourd’hui. Tout le monde est sur internet aujourd’hui, même ma mère!

Cela influe-t-il sur ta carrière ? De quelle manière ?

Internet a des conséquences sur la carrière de tous ! Aujourd’hui, tout le monde peut être un artiste, producteur et compositeur. Internet permet à monsieur tout le monde de devenir une star ce qui qui quelque part fait souffrir la musique!

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Internet influe-t-il sur tes productions?

Oui, ça me donne envie de ne pas être catégorisé comme étant “juste un autre musicien”… C’est pour ça que je travaille si dur pour ne pas rentrer dans le moule et faire de la musique que j’aime au lieu de ce qui est au goût du jour.

Aujourd’hui, d’où provient la majorité de tes revenus?

Mon travail de DJ est ma source majeure de revenus. Cela me permet d’observer ce qui fait bouger les gens dans les clubs et de rester à la hauteur pendant les moment off de ma carrière.

Qu’est ce qui t’as le plus aidé dans ta carrière?

Être Canadien! Le Canada est un pays multi-culturel qui te permet de rester ouvert à tout genre de musique. J’ai grandi en écoutant de tout. Dancehall, Reggae en passant par le rock alternatif. Cela m’a permis de grandir avec un esprit ouvert et de créer de la musique sans limitation.

Que penses-tu d’HADOPI en France?

C’est intéressant. Est-ce que ça marcherait aux États-Unis, je n’en suis pas certain. En tout les cas, quand quelque chose est mal utilisé, dans ce cas internet, il devrait y avoir une forme de régulation pour encadrer son utilisation.

Que penses-tu de la France d’un point de vue international?

Pendant des années, le Hip Hop français et l’électro ont été à la pointe de la scène musicale. Tellement de bonnes choses sont venues de France, ca paraîtrait tout à fait naturel que la suite soit aussi bonne. Puisqu’internet a rendu plus évident l’écoute de musique dans le monde entier, je sais que certains des meilleurs sons viennent de France.

Téléchargez gratuitement The X-Periment Tape

Twitter: jdiggzworld

Myspace: jdiggzworld

Youtube: playbwoydiggz

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Artistes: donner votre album a du bon http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/ http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/#comments Fri, 14 Jan 2011 14:42:33 +0000 Jim Grobecker http://owni.fr/?p=29566 Jim Grobecker développe des stratégies marketing pour des artistes et des marques. Il possède son propre site et publie également sur Music Think Tank.

C’est un fait : tout le monde télécharge de la musique gratuitement.

Sean Parker, connu pour être l’un des fondateurs de Napster a récemment affirmé dans une interview si l’on “regarde les chiffres, c’est entre 4 et 10 milliards de titres qui sont téléchargés illégalement chaque année, contre environ 4 milliards de téléchargements légaux”.

La musique sera toujours présente sur les plateformes de partage de fichiers et les internautes continueront à télécharger de la musique gratuitement, mais pour les artistes, enregistrer est encore plus important qu’avant. Les contenus enregistrés ont une nouvelle raison d’être. En effet, ils ne seront plus une source de revenu directe pour les artistes, mais serviront aux consommateurs de point d’entrée dans la “marque”. Les revenus seront générés par les produits dérivés ou les places de concerts, ou encore par le biais de partenariats avec des marques cherchant à s’associer avec des artistes pour relayer leurs valeurs. La solution au problème du partage de fichiers passe par une meilleur gestion de leurs enregistrements de la part des artistes en créant par exemple sur leur site web une page d’entrée (ou landing page) dédiée à l’hébergement des fichiers en téléchargement.

Votre landing page vous veut du bien.

De nombreux facteurs définissent la manière dont les sites apparaissent dans les moteurs de recherche comme Google ou Bing. Jetons un œil aux facteurs de classement les plus importants qui asseyent l’autorité d’un site (classement basé sur le nombre de liens pointant vers votre site et sur la qualité de ceux ci), afin de souligner l’importance d’avoir une landing page contenant un lien de téléchargement gratuit :

- Les liens entrants : mènent vers votre site depuis d’autres blogs ou sites. Ces liens sont garants de l’utilité et la réelle valeur de votre contenu.  SEOmoz, leader dans le domaine du marketing en ligne et des algorithmes de classement, affirme que dans  24% des cas, le référencement provient de la notoriété globale du domaine, 22%  de la popularité du lien sur la page qui renvoie vers votre site, et 20% du texte utilisé dans ce lien. Les liens représentent donc 66% de la capacité d’un site à apparaître das les résultats d’une recherche.

Exemple : Wikipedia.org apparaît souvent très haut dans les résultats de recherche. Selon le site Yahoo Site Explorer, qui répertorie le nombre de liens d’un site, Wikipedia a plus de 8,2 millions de liens, qui plus est de sources très reconnues. C’est pourquoi Wikipedia apparaît dans les premiers résultats de recherche.

- Mots-clés : ce sont les termes que l’on utilise pour améliorer le référencement en les incluant dans le titre de la page d’entrée, l’url ou partout ailleurs sur la page. Les mots-clé correspondent à 15% environ des algorithmes de référencement. Gardez à l’esprit que même les mots-clés n’ont pas la même valeur que les liens, vous pouvez les contrôler plus facilement que les liens entrants.

Exemple : tapez “Rival Schools Torrent” dans Google et vous verrez que le premier résultat est un lien vers la landing page Piratebay.org. Elle contient les mots “Rival School” dans son titre ainsi que dans l’url ce qui a une incidence sur le référencement de cette page pour cette recherche en particulier.

Les réseaux de partage de fichiers contrôlent les liens de téléchargement gratuit.

Les internautes sont à la recherchent de musique gratuite sur la toile, ce qui bénéficie pour le moment aux sites de partage de fichiers. Il y a 6,2 millions de liens vers Piratebay.org, 6,4 millions pour Isohunt.com, 2 millions pour Utorrent.com et 3,8 millions pour Mininova.org. Ces liens sont attachés à des noms d’artistes et d’albums qui sont des mots clé que les internautes utilisent pour trouver de la musique en ligne. Pour cette raison, les sites de partages de fichiers sont souvent mieux classés dans les recherches que les sites des artistes eux-mêmes. Il suffit d’une fois pour convertir un fans au téléchargement illégal.

Comment capitaliser sur le partage de fichier contrôlé par les artistes ?

Lorsqu’un artiste crée une landing page dédiée contenant un album en téléchargement gratuit, les meilleurs sont souvent linkés. Plus les artistes seront linkés, plus ils supplanteront les sites de file sharing dans les moteurs de recherche et au final détourneront le trafic de ces sites. C’est le principe du file sharing contrôlé par les artistes, qui bénéficie directement aux artistes individuellement. Prenons un exemple :
Girl Talk, aka Gregg Gillis a sorti un nouvel album intitulé “All Day le 15 novembre dernier sur le label Illegal Art en tenant compte de ces concepts. Le disque était gratuit et hébergé sur une landing page, donnant ainsi 4 informations intéressantes:

1. Girl Talk s’est fait linker 14903 fois. Liens qui, sans landing page, auraient orienté vers les sites de file sharing. Le site de Girl Talk a été mentionné par des sites de référence comme Mashable.com et MTV.com, bénéficiant ainsi d’un meilleur référencement.

2. Hausse considérable du trafic le mois de la sortie. En regardant les statistiques grâce à Compete.com, on observe qu’entre mai et octobre, le site avait reçu 3025 visiteurs uniques. Pour le seul mois de novembre, on est passé à 211 111 VU.

3. Lorsque l’on tape “Girl Talk Download” dans Google, la landing page de GT arrive devant les sites de file sharing dans le résultats de recherche. Cela montre que le recours à ces sites devient inutile. C’est exactement comme ça que les artistes devraient utiliser le partage de fichier.

4. Les références à Girl Talk sur les réseaux sociaux ont explosé durant la semaine de sortie de l’album. La semaine du 15 au 22 novembre 2010, on compte 18,5 million de mentions sur Facebook et Twitter, contre 15 tweets la semaine précédente. Ces mentions on développé la “marque”  et encouragé les liens vers le site de l’artiste.

Optimisez votre landing page.

Il est clair qu’un album en téléchargement gratuit attirera les liens et les nouveaux visiteurs. Une landing page bien pensée transformera ces visiteurs en consommateurs. Faites en sorte que cette page soit une meilleure expérience pour l’internaute que les sites de partage de fichiers. Gardez à l’esprit que tout le monde n’attend pas la même chose d’un site web. Chaque visiteur est à un stade différent du processus d’achat. Certains connaissent déjà bien la musique et la “marque”, d’autres non. Considérez le processus d’achat comme un entonnoir. Le contenu enregistré est la partie haute de l’entonnoir, et constitue le point d’entrée dans le cycle d’achat et la marque de l’atiste. Une fois dans l’entonnoir vous devez guider le consommateur jusqu’en bas, jusqu’à la vente.

Les visiteurs qui viennent pour la première fois voudront découvrir l’album. Proposez un formulaire d’inscription à une newsletter, des liens vers vos profils sur les différents sociaux (ShareThis propose un tas de très bons plugins et de boutons personnalisables). Cela permettra à vos consommateurs de rester en contact avec vous et de revenir à la landing page lorsqu’ils seront prêts à passer à l’achat. Pour ces visiteurs “revenants” qui sont tombés amoureux de votre musique, il existe une immense opportunité de vendre du merch, des places de concert, et des coffrets exclusifs réservés aux super-fans. Tout cela doit se trouver sur la landing page. De la bonne musique vous permettra de vendre des produits dérivés.

Enfin, optimisez votre landing page en y plaçant des mots-clé spécifiques pour apparaître correctement dans les recherches. Faites une recherche avec “Google Keyword Tool” (assurez vous que vous avez coché l’option “exact match”). Lorsque vous ajoutez des mots clés sur votre site, mettez vous dans la tête d’un consommateur potentiel à la recherche de nouvelle musique. Essayez de voir à quel niveau de résultat arrive la recherche “votre nom torrent”. Le mot-clé “torrent” fait l’objet d’environ 151 millions de recherches chaque mois. C’est comme ça que les gens cherchent de la musique sur Internet.

Est ce que le fait de vendre 10€ un album qui de toutes façons se retrouvera sur les sites de file sharing a plus de poids que de l’offrir sur le site de l’artiste, générant ainsi un grand nombre de liens vers ce site ainsi que de meilleurs résultats de recherche, des ventes de merch, de places de concert et une présence en ligne plus efficace et durable ? Le partage de fichiers a déjà changé le paysage musical. C’est maintenant aux artistes de changer le paysage du file sharing.

Article initialement publié sur Music Think Tank

Traduction : Loïc Dumoulin-Richet

Crédits photos : FlickR CC Carlos-maya, niklaswikstrom, randradas

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http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/feed/ 3
[ITW] Le bon plan de WAN http://owni.fr/2010/11/03/itw-le-bon-plan-de-wan/ http://owni.fr/2010/11/03/itw-le-bon-plan-de-wan/#comments Wed, 03 Nov 2010 17:49:44 +0000 Charlotte Cordet http://owni.fr/?p=27645 Yann (guitariste) et Fred (bassiste), riches d’expériences musicales diverses, se sont rencontrés en 2006. La volonté de travailler sur un concept original donne naissance à WAN, un groupe aux influences electro rock. Pour appuyer l’aspect original, sortir des sentiers battus, ils créent un site qui leur donne un rythme de création tout en commençant à construire une base de fans. Leur concept, le Plan :

12 Stations = 12 Singles

Suivez la construction du plan en temps réel le 1er mardi de chaque mois

1 mois = 1 nouveauté

Nous les avons interviewé :

Depuis quand avez-vous pris le parti de développer votre “présence en ligne” comme un élément de communication ?

Fred : Pour répondre simplement, je dirais depuis le début. Mais les choses n’étant pas si simples, nous avons suivi l’évolution classique des groupes en ligne.
Nous avons commencé par MySpace car cette plateforme est inévitable pour un groupe, mais insuffisante. Puis une multitude de réseaux sociaux se sont développés, nous sommes donc présents sur Facebook , Twitter, et YouTube.
Etre visible sur tous ces réseaux s’avère incontournable, mais toujours insuffisant.

Nous avons donc décidé de créer notre propre site avec une ligne directrice nous permettant de fidéliser les internautes.
Le site www.wanmusic.net a vu le jour en juin 2010. Son concept est ultra simple :  chaque premier mardi du mois un nouveau titre est mis en ligne. Nos titres sont téléchargeables sur les plateformes de vente en ligne les plus connues : iTunes, Amazone, Fnac,…

Quel a été l’élément déclencheur?

Yann : pour nous tous, internet fait maintenant partie intégrante de notre vie de tous les jours. C’est un vrai Monde dans le Monde. Il est en perpétuelle évolution et cela ne fait que commencer. On ne peut pas être des artistes proposant une musique dite moderne et ne pas être présent sur la toile ! De plus c’est un terrain d’expérimentation formidable et nous voulions faire partie de cette dynamique.

C’est vrai qu’il y a énormément (trop ?) de réseaux sociaux de toute sorte pour un groupe de musique comme le notre. Ce qui est sûr, c’est que nous voulions proposer un univers qui nous soit propre, qui nous corresponde et qui soit un réel outil d’expression artistique. Bien-sûr, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur les différentes plateformes existantes mais nous nous sentions à l’étroit dans ces pages toutes faites et très peu personnalisables.

Après beaucoup de travail en home studio et en répétitions, nous avons pris un peu de recul sur notre situation, et réfléchi à des solutions pour faire avancer le projet WAN.
Les titres sont là, les musiciens aussi, mais sans label ni tourneur, nous pourrions ne pas aller plus loin. Il devient alors indispensable de trouver une idée directrice que nous appellerons LE PLAN.
Nous créons un site web autour de ce concept et élargissons nos compétences en s’entourant d’un maximum de personnes pouvant nous aider à faire connaître WAN sur la toile.
Notre travail de musiciens s’est transformé en une petite entreprise avec ses propres objectifs et échéances mensuelles dés la création de wanmusic.net.

Faites-vous un usage différencié de ces différentes plateformes et considérez-vous que cela fasse partie de votre travail en tant qu’artiste ?

Fred : Il est vrai que l’arrivée des réseaux sociaux sur internet a inévitablement changé l’approche et les démarches d’un groupe en matière de communication. On ne peux plus se contenter de faires quelques flyers et poser quelques affiches.

Ces dix dernières années les coutumes et pratiques des consommateurs de musique et de concerts se sont complètement métamorphosées, les MAJORS qui tenaient les rênes se sont effondrés, et l’autoproduction à muter dans l’anarchie la plus totale. Aujourd’hui la question est de savoir par quel mécanisme arriver à sortir du lot.

Les solutions sont aussi variées qu’improbables. Grâce au support digital, il est beaucoup plus simple d’être présent dans toutes les grandes boutiques en ligne, chose qui était quasi-impossible en autoproduction il y a encore quelques années. La contrepartie est que le nombre de groupes présents a explosé.

Se contenter de ne travailler que sur la musique et devenu une utopie.

A la base nous sommes des musiciens et pas des commerciaux ! Nous sommes obligés d’apprendre sur le tas des métiers qui ne sont pas les nôtres et dont on se serait bien passé.

Pour nous, faire de la musique est presque devenu un luxe et c’est un problème.

Êtes-vous vous-mêmes lecteurs de blogs, et que pensez-vous du rapport aux lecteurs, à la communauté, que cela induit ?

Yann : j’aime bien me balader sur la toile et découvrir ce qu’il se passe sur les blogs, même si c’est souvent la jungle. Le ton y est franc et on a des gens passionnés qui s’expriment sans langue de bois. Avec un peu de curiosité on trouve son bonheur.
J’avoue être très particulièrement attiré par les podcasts indépendants (je suis par exemple un grand fan de Nowatch). On y vit ce qu’il s’est passé dans les années 80 avec les radios libres de la bande FM. J’aime beaucoup le format audio et vidéo qu’ils proposent. De plus, il est très intéressant de continuer les débats et donner son avis sur les forums avec les autres internautes.
Il faut dire aussi que pour un groupe autoproduit comme le notre, les responsables et rédacteurs des blogs et autre podcasts sont plus facile d’accès que les grands médiats (et ce n’est rien de le dire !!!). On a une réelle opportunité de se faire connaitre de ces personnes-là même si ils croulent de plus en plus sous la demande…

Expliquez-nous le “plan”. Pourquoi, comment? Quel sont vos projets une fois cette première ligne de plan fini?

Fred : Notre démarche a été de mettre en place une dynamique, des échéances précises à notre travail et un concept original lié au développement du groupe.
L’univers musical de WAN est souvent apparenté à un voyage, d’ailleurs c’est notre façon de présenter le groupe : « un voyage entre rock et électro ».
Nous avons tout simplement choisi la métaphore qui nous à parue la plus pertinente : une ligne de métro virtuelle que l’on construirais au fil du temps. Ainsi est né « LE PLAN ». Cela peut-être un nouveau titre mais aussi une vidéo ou un clip.

Les idées ne manquent pas pour agrémenter le contenue du site : sonneries téléphoniques gratuites, wallpapers, mais aussi WANmix gratuits. Les WANmix sont des versions mp3 multipistes de nos morceaux permettant aux internautes de remixer nos titres et de les proposer sur le site. Pour les WANautes les plus novices, nous proposons aussi une WANmixette qui permet de remixer nos morceaux en toute simplicité.
A travers LE PLAN, la partie communautaire est omniprésente, et nous mettons tout en œuvre pour que l’internaute s’y trouve impliqué le plus possible.

A l’heure actuelle, nous avons cinq titres en ligne, et le PLAN en comportera douze. Il est encore un peu prématuré pour dire ce qu’il se passera une fois la ligne 1 terminée. Les réactions des internautes nous aiderons à élaborer les futures stratégies, une seconde ligne peut-être…?

Quelle utilisation faites-vous des réseaux sociaux ?

Yann : les réseaux sociaux sont une manière très intéressante de se faire connaitre, ça c’est sûr ! Ce qui est sûr aussi c’est que dans notre cas (nous sommes deux à gérer notre projet, même si heureusement des personnes nous soutiennent et viennent nous aider) cela demande un temps et une énergie que nous ne pouvons malheureusement pas toujours fournir!
En effet, les tâches que nous devons accomplir sont multiples et variées. Gérer et programmer le site, sortir un morceau par mois et créer son visuel, préparer la suite des événements (composition, arrangements, mix et mastering des titres; conception et réalisation des futurs clips avec des réalisateurs que l’on doit trouver; communiquer sur le groupe et bien d’autres choses).
De plus, nous devons travailler sur la partie live de Wan. Ceci implique des répétitions avec les musiciens qui nous suivent et la conception d’un spectacle proposant un univers cohérant avec ce que nous faisons sur internet en le développant et l’adaptant pour la scène.
Et je ne parle pas de la partie prospection pour trouver des concerts car c’est une autre histoire ! ;-)

Quels sont les réactions auxquelles vous faites face avec ce plan ? Comment les gens réagissent-ils ?

FRED : De manière générale, les gens trouvent le concept original. Nous essayons de réagir aussi vite que possible aux éventuelles incohérences de notre site web, et proposons un forum de discussions en ligne.
Il est évident que ce sont les concerts qui nous emmènent le plus de retours. Notre trafic en ligne est très lié à notre actualité live.
Nous avons d’ailleurs étés assez surpris de l’étendue géographique des visiteurs du site.
Même si le nombre de visiteurs s’intensifie chaque début de mois, il reste difficile de se faire une idée précise des retombées de notre plan après seulement six mois d’existence.

Sept titres vont venir compléter ce concept d’ici l’été 2011, un premier clip sera en ligne en novembre 2010, donc nous aurons des retours de plus en plus précis ces prochains mois.

On m’a souvent dit que l’on aimait beaucoup écouter WAN dans la voiture ou pausé tranquillement au fond d’un canapé, alors je le demande : à quand le web dans les autoradios ?

Que pensez-vous de la loi Hadopi, et plus généralement des possibilités d’évolution du modèle économique de l’industrie de la musique liées à la dématérialisation des contenus (plateforme de streaming, projets alternatifs) ?

Yann : Hadopi…ils ne savent même pas encore quelles offres légales proposer contre les “méchants usagers” qui téléchargent et sont un énorme manque à gagner pour les maisons de disque qui se sont bien gavés sur leurs dos et les artistes multi disques d’or qui passent en rotation sur les radios et à la télé !

Et oui, il y a un truc bizarre qui est arrivé dans les foyers et qui s’appelle internet. C’est sûr que ça doit faire tout drôle de constater qu’on a beaucoup moins de millions qu’avant en faisant les mêmes choses…qu’avant !
Le marché a changé et il faut s’adapter, proposer des choses nouvelles et intelligentes.
Contrairement à ce que dise certain, il n’est pas plus dur pour un artiste de se faire signer aujourd’hui car ça a tout simplement toujours été la galère.

Il faut arrêter avec l’argument : « on ne peut plus signer beaucoup d’artistes car cela demande de l’argent pour son développement et l’argent se fait rare à cause du piratage ». Repensez plutôt à votre manière d’investir sur vos poulains!

Les solutions de streaming avec abonnement semblent aller dans le bon sens! De toute façon, de nouvelles offres et solutions se profilent mais tout cela prend un peu de temps, c’est normal.

Vous êtes-vous fixés des objectifs à atteindre ?

Fred : Notre objectif premier est d’aller jusqu’à la douzième station du Plan !
Plus sérieusement, notre concept nous permet d’avoir une actualité tous les mois, et pas seulement ponctuelle comme lors de la sortie d’un album. C’est un plus pour nous car cela nous laisse du temps pour nous développer et rencontrer un public et des gens susceptibles de nous aider. Il faut rester dynamique pour que Wan vive, évolue et que de nouvelles idées jaillissent.

Nous comptons sur le fait que des labels et tourneurs puissent être intéressés par un groupe proposant de lui-même des idées pour se développer tout en étant créatif du point de vue artistique.

Notre démarche a par exemple séduit un réalisateur avec qui nous avons tournés notre premier clip qui sort en novembre sur le site.
De plus, une communauté se forme au fil des mois et ceci est important pour notre crédibilité face aux professionnels de l’industrie musicale.

Pour finir, avez-vous une date pour la sortie d’un album, des concerts de prévus, un coup de cœur musical à partager ?

Yann : Il y a 12 stations sur Le Plan, donc il est fort possible qu’un album sorte plus tard mais rien n’est encore défini. Je pense que si un album doit voir le jour, il aura forcément quelque chose de particulier par rapport au Plan tout en maintenant une cohérence. On verra bien le moment venu.
Nous avons fait quelques concerts mais nous voulons concevoir un spectacle dont nous serons fiers ! C’est un voyage, à l’image de notre musique, que nous proposerons au public. La scène est pour nous un élément essentiel que nous voulons développer au mieux. Nous sommes ultra motivés.

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Mark Nuyork, l’homme qui rappait à l’oreille des passants http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/ http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/#comments Thu, 26 Aug 2010 19:26:12 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=26236 A chacun de mes déplacements à Miami depuis deux ans, j’ai été interpellée par un jeune artiste qui rappait en bas de Lincoln Road, rue très passante de South Beach.  Il accoste les passants, part en free style, sautille sur place, distribue des CD….Il fait son show. Cette année, je me suis laissée accoster…

Je lui ai demandé de me raconter pourquoi il allait glisser ces CD gratuitement dans les mains des passants

Mark Nuyork est un jeune rappeur (« Hip Hop Master » me précise-il !) né à New-York. Même si à priori, on ne doit pas aborder la question de son passé new yorkais… Jamais.

En Floride maintenant depuis plusieurs années, il cherche tout d’abord  à percer dans le milieu du hip hop et recherchait un agent et un manager. Et puis Soulja Boy est arrivé. Et cela a tout changé pour lui. Alors qu’est ce qu’a bien pu faire Soulja Boy ?  En septembre 2007, Soulja Boy, rappeur et producteur américain  devient n°1 du top américain avec le single Crank That pendant 7 semaines consécutives. A seulement 16 ans, cela a fait de lui le plus jeune auteur compositeur interprète producteur d’un titre numéro 1 du top.

Sauf qu’au départ, aucun label n’avait voulu de ce single. Soulja Boy avait donc lancé le titre et le clip sur son MySpace et sur Youtube. Les deux vus des millions de fois. Accompagnant le clip, il avait également lancé une danse le «crank».  On connait la suite….

Mark s’est donc dit qu’il n’avait peut-être pas besoin de faire le siège des labels, des producteurs et des managers pour lancer quelque chose. Et il a donc décidé qu’il serait le meilleur représentant de lui-même pour lui-même.

Il a monté son propre label et s’auto-diffuse

Il est présent sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci lui servent surtout de cartes visites (son Facebook, son MySpace, son Twitter. ), mais est très présent dans la rue. Tous les jours, il va se poser au coin de Lincoln Road et de Washington avenue, ouvre sa petite valise avec son merchandising et propose ses CD gratuitement. Pourquoi gratuitement ? « Parce que tu crois que les gens ils achètent sans connaître maintenant ? Non, moi je veux qu’on retienne mon nom, qu’on voit le CD traîner chez soi et qu’on l’écoute. Je ne suis pas un mendiant moi, je diffuse ma musique (sic) ».

Il répond aussi à toutes sollicitations, répond aux questions, fait son show devant les caméras des touristes du monde entier, prend le temps d’expliquer son parcours…

Il marque les oreilles, et les esprits

Le résultat : une fan base locale de plus en plus importante, et un réseau international en plein développement . Il est connu maintenant dans toute la Floride, court de concerts privés et de showcase en featuring et me dit n’avoir rencontré sur son bout de rue que des gens qui se sont arrêtés pour l’aider.

Il me dit recevoir aussi recevoir des featuring, et des vidéos du monde entier de gens en vacances qui l’ont vu, et qui veulent développer quelque chose avec lui .

Alors en vit-il ? Il ne vit pas de la vente de son titre (en vente sur Itunes, Amazon..), par contre, il s’aperçoit qu’assez naturellement, on lui donne donne entre 10 et20$ pour son CD, sans même l’avoir écouté. Certainement car il explique ce qu’il fait à chaque passant et pourquoi  il le fait.

Mais il tourne beaucoup, de plus en plus. Des concerts privés de gens qui l’ont vus et qui le veulent pour une soirée, des boites branchées de Miami qui sentent le phénomène, ou des salles de concerts hip hop qui en ont entendu parlé. Et puis il commence à faire de plus en plus de featuring….

Et si ça ne décolle pas plus ? « Si tu veux vivre comme un millionnaire, il fait penser comme un millionnaire ». Oui, mais, quand même ? « je me reconvertirai comme Soulja Boy, “From now on, i’m just gonna do some weed and make big money”.

Crédits photos : Streetlife.ipanemic.com & Page Facebook de l’artiste

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[LeWeb] Open source sex – Sur le divan avec Violet Blue http://owni.fr/2009/12/10/leweb-open-source-sex-sur-le-divan-avec-violet-blue/ http://owni.fr/2009/12/10/leweb-open-source-sex-sur-le-divan-avec-violet-blue/#comments Thu, 10 Dec 2009 15:24:59 +0000 [Enikao] http://owni.fr/?p=6063 violet-blueChaque année, Loïc et Géraldine Le Meur invitent des personnalités qui sortent des champs habituels technophiles et hyperconnectés à l’événement LeWeb. Après Philippe Starck et Paolo Coelho, cette année parmi les surprises “outside of the box” figure en bonne place la sexologue, blogueuse et auteur Violet Blue. Son approche de la sexualité et des relations humaines, pour le moins originale et décalée, rapproche technologies informatiques et sexualité sous une formule devenue célèbre : Open source sex.

Disponible et curieuse, Violet Blue a accepté de répondre longuement à mes questions pour la soucoupe, dont voici un (trop court) résumé.

Quel est le principe de l’Open source sex ? D’où vient cette idée ?

Je suis de San Francisco, je baigne donc dans l’univers technologique mais aussi dans la contre-culture de la cote Ouest, où la liberté sexuelle a un sens tout particulier. Le rapprochement des deux univers me paraît naturel pour peu qu’on regarde à travers le prisme des problématiques et des réponses pratiques.

Au cœur de la sexualité et de la technologie, il y a des enjeux communs comme le mystère, la peur de la technique, la honte de ne pas savoir, l’expérience et la pratique régulière ou occasionnelle, mais aussi l’accès aux informations et aux outils de compréhension.

Une fois que l’on a établi ces parallèles, ce qui fonctionne pour la technologie doit pouvoir fonctionner pour le sexe. Certaines problématiques comme la monétisation (prostitution, porn business), l’évangélisation, ou l’ouverture de la technique au grand public sont tout à fait actuelles pour les deux sujets.

Comment devient-on une sexologue médiatisée, écoutée et respectée ?

L’exercice est toujours un peu périlleux mais il y a quelques règles de base à suivre pour rester crédible, protéger sa vie intime et continuer à porter un discours clair. Finalement ça tient en peu de choses : ne pas juger, ne pas se présenter comme un exemple, dépassionner, prévenir des risques à tous les niveaux (santé, émotions, famille, réputation personnelle), être descriptif et non prescriptif, et répéter aux gens qu’il n’y a rien d’anormal à partir du moment où il s’agit de choix de personnes conscientes, adultes et responsables.

Je m’occupe d’une hotline (rire) qui vient en aide à des personnes qui se posent des questions, et je dois me montrer à l’écoute avant de parler. Analyser les besoins doit intervenir avant le conseil lui-même. Il faut illustrer les choses avec des exemples, mettre la “mécanique” au second plan.

Je donne les outils, j’explique enjeux et usages, après c’est à chacun de s’amuser et de faire ses propres expériences. Je suis un peu comme un service qui propose une API du sexe à des développeurs, avec comme leitmotiv un classique de la culture informatique et punk : do it yourself. C’est en quelque sorte du hacking : bidouillez, explorez des choses imprévues, mais évaluez les risques et prenez vos responsabilités.

Vous avez pourtant des opposants très déterminés, que vous reprochent-ils ?

Qu’il s’agisse de ligues familiales, de mouvements religieux de type new-born christian, d’associations prônant l’abstinence ou de conservateurs plus traditionnels, ils font l’amalgame entre pornographie et éducation ce qui est particulièrement dangereux. Maintenir les gens dans l’ignorance, c’est garder un pouvoir sur eux et surtout générer une forme de frustration pour vendre des béquilles aux blessés de la vie ou aux gens fragilisés à un moment donné.

Le problème c’est qu’ils dissocient, parce que ça fait partie de la tradition occidentale depuis longtemps, le corps et l’esprit. Je suis désolée, mais le software ne peut exister sans un bon hardware, et il faut en prendre soin ! Mon rôle est de faciliter le rapprochement des deux en prenant le parti de l’expérience personnelle. Je rappelle qu’il faut prendre des précautions : safe sex, ne pas piéger et ne pas se faire piéger, gérer ses émotions, parler à son partenaire avant de lui faire une surprise trop importante (chérie, devine qui vient avec nous dans notre lit ce soir ?), ne pas avoir peur de faire marche arrière et de dire stop, ne pas maltraiter son corps, dire si quelque chose ne convient pas et parler si cela a été traumatisant.

Vous êtes attaquée personnellement ? Comment réagissez-vous ?

Le fait d’intervenir régulièrement dans les médias, par exemple dans des tribunes pour le San Francisco Chronicle ou à la radio, fait de moi une cible de choix. Je reçois un courrier abondant, parfois aussi des menaces de mort. Surtout, je fédère des inimitiés de la part de groupes qui deviennent des alliés objectifs, par exemple les ligues féministes m’en veulent autant que les groupes religieux et s’associent parfois à eux parce que je ne m’inscris pas dans leur rejet frénétique de la femme-objet. Les gays de San Francisco ne comprennent pas que je m’insurge contre leur pression à l’encontre des bisexuel. Ils leur intiment l’ordre de choisir leur camp, on croit rêver !

Je suis souvent calomniée ou interprétée, dans le mauvais sens bien entendu. Quand je parle du “sexe positif“, les gens entendent “la porte ouvert à tout et n’importe quoi“. Face à tout cela, il n’y a qu’une ligne qui tienne : les faits, les données, les exemples non personnels, la constance, et aussi une petite dose de paranoïa pour protéger efficacement sa vie privée. Heureusement, je suis souvent soutenue par les éditeurs, ce qui est souvent un bon signe (sourire).

Vous parlez des féministes avec distance, vous ne vous sentez pas proche d’elles ?

Pas du tout ! Elles s’entredéchirent pour des prises de position qui sont légèrement différentes, le mouvement est morcelé et s’est aussi énormément radicalisé. Pour faire un parallèle, elles sont dans le logiciel et non dans le processus. Elles se disent de la première vague, ou de la troisième, la cinquième… avec des querelles de clocher sans fin, un peu comme ceux qui préfèrent la version 1.5 à la version 3.2.

Mais la vie est un processus évolutif, en temps réel ! Je me sens bien plus près de l’Electronic Fronteer Foundation (une association de protection des libertés numériques), avec laquelle je collabore, que des féministes. Leur combat est un combat d’arrière-garde largement mythifié sur certains plans comme la femme-objet. Surtout, elles sont aussi contestables dans leurs amalgames que les ligues pour l’abstinence. Elles souhaitent par exemple criminaliser la pornographie en s’appuyant sur des récits d’anciennes actrices X qui ont affirmé (puis se sont rétractées) avoir été contraintes de tourner après avoir pris de la drogue. C’est ridicule.

Le sexe est encore un tabou très fort et source de débats très virulents aux Etats-Unis, le web libère-t-il la parole ?

En un sens oui parce que l’anonymat favorise l’échange sous forme de questions ouvertes et secrètes à la fois, mais le tabou est à différents niveaux et révèle des tabous plus profonds dans la société américaine. Le marketing de l’industrie pornographique est un signe intéressant à analyser : parler de “sexe interracial”, par exemple.

Je suis plutôt nominaliste, alors je ne comprend pas quand une amie me dit : “ce soir je coucherai avec mon premier partenaire noir”. Il reste sans doute des traces dans l’inconscient collectif qui datent de l’époque de la ségrégation, ce qui donne un goût d’interdit à quelque chose pourtant simple : deux personnes vivent quelque chose ensemble.

Pour prendre un exemple plus large de rejet mental, presque partout dans le monde les transsexuels sont perçus comme des être étranges alors que dans certaines cultures, dans certaines région du Mexique ou en Thaïlande, le troisième sexe fait partie de la société sans jugement moral. L’âme et le corps ne coïncident pas, alors la personne s’adapte et adopte un corps plus en harmonie avec son esprit.

Voilà le sens de mon approche : parler, expliquer, laisser les gens décider, ne pas juger.

Comment se fait-il que dans la culture populaire américaine, la France soit autant objet de fantasmes sur notre rapport à la sexualité ?

Il y a un rapport de répulsion et d’admiration à la fois, c’est sûr. Vous nous avez apporté des choses étonnantes comme Sade, le ménage à trois (en français dans le texte), l’esprit libertin, la soubrette, et le chic à la française. En tout cas nous avons une représentation très romantique et pleine d’allure, de panache et d’érotisme autour de votre hédonisme, qui lui est attesté. Nous envions vos vacances, votre gastronomie, votre patrimoine historique et touristique, vos discussion, les déjeuners tardifs avec des croissants, le vin… Tout cela rend le stéréotype du mode de vie français particulièrement attractif par le mélange d’intellect et de mystère.

Pour prendre un exemple évident, vos présidents ont des mœurs bien plus libérées que les nôtres, par exemple, et ça ne choque pas autant. Bill Clinton a dû s’excuser platement et publiquement, même si Hillary l’a soutenu.

Savez-vous pourquoi il n’y a quasiment pas de blogs d’hommes hétérosexuels parlant de leur sexualité à la première personne ?

C’est une question que je me pose souvent. Il y a en effet des blogs gays, des blogs de sexologues masculins, et parfois de temps en temps des blogs anonymes qui apparaissent et disparaissent très vite. Ces derniers ressemblent à des exutoires ou bien à compétitions façon tableaux de chasse ou concours de lieux, mais il n’y a pas de suivi et très peu d’engagement avec l’audience dans les commentaires.

Je crois que les hommes hétéros se protègent pour ne pas montrer leurs faiblesses, les émotions qu’ils ressentent, leur empathie. Ils intériorisent et ne montrent à l’extérieur que l’aspect compétition et performance. Tout ce qui ne correspond pas au stéréotype traditionnel du “mâle” est perçu comme autre chose qu’un homme. Entendre par là, un” sous-homme”, une “tafiole”, une “gonzesse”… C’est tout ou rien, il faut remplir toutes les conditions.

Je trouve cela dommage car c’est le genre d’écrits que j’aimerai bien lire !

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