OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 “Allô, c’est Julian Assange” http://owni.fr/2010/10/22/julian-assange-wikileaks-irak/ http://owni.fr/2010/10/22/julian-assange-wikileaks-irak/#comments Fri, 22 Oct 2010 20:48:53 +0000 Nicolas Kayser-Bril http://owni.fr/?p=32835 Le samedi 8 octobre, à 19h30, Nicolas Voisin, directeur de la publication d’OWNI, reçoit un mail à l’adresse ‘contact@owni.fr’. Quelqu’un demande à parler en urgence aux développeurs de l’application Warlogs que nous avions réalisée fin juillet, lors de la publication de plus de 75,000 documents concernant la guerre en Afghanistan. Comme j’avais coordonné le boulot pour OWNI sur ce projet, il me le fait suivre.

« Dear Madam or Sir
I am trying to find the person who did this project: http://app.owni.fr/warlogs/?lang=EN. I am trying to find the technical people who actually put it together.
I would very much like their personal email as I have a very interesting proposition for them which I am sure they will want to hear about.
I look forward to your response.
Kind regards »

Croyant d’abord à une requête de journaliste, je m’apprête à mettre le mail de côté pour y répondre plus tard. Par acquis de conscience, je vérifie quand même le nom de domaine de l’expéditeur, un certain Sunshine Press. Surprise, Wikipédia m’indique que Sunshine Press est l’organisation qui a mis sur pied le site Wikileaks, en 2006. Ça commence à devenir sérieux.

Après quelques échanges de mails, j’en ai la confirmation. Un numéro anglais appelle sur mon portable. C’est Julian Assange, le porte-parole de Wikileaks, au bout du fil. Pour donner quelques éléments de contexte, imaginez quand même que nous avons des posters d’Assange affichés dans l’open-space de la soucoupe, non sans humour, mais ce contexte est « roi ». Mon niveau d’émotion était alors à peu près aussi élevé que celui d’une ado parlant à Justin Bieber. Je caricature, mais ce sera le dernier instant de légèreté.

Le rendez-vous est fixé. Ce sera mardi 12, dans un bar londonien. On s’embarque donc dans l’Eurostar à destination de St Pancras, Pierre Romera, développeur principal de l‘application warlogs et moi-même. Une fois sur place, après 15 minutes d’une attente plus stressante que celle des résultats du bac, on nous mène vers le studio où l’équipe d’Assange se prépare à sa nouvelle action. Les bureaux, partagés avec l’une des grandes organisations journalistiques londonienne, ne ressemblent pas vraiment au local surprotégé qu’on aurait pu imaginer.

Julian Assange est beaucoup moins intimidant en vrai, sans son costume gris et ses longs cheveux blancs bien peignés. Ceci-dit, même s’il n’avait qu’une veste en cuir, des cheveux courts et en pétard et revêtait une barbe de 3 jours, nous n’en menions pas large. Une équipe de 23 ans de moyenne d’âge venue parlementer avec l’homme qui fait trembler le Pentagone, cela avait quelque chose de cocasse.

« Nous avons le même set de données que la dernière fois, mais plus gros. Et pour un autre pays, » commence Assange [toutes les citations sont de mémoire]. « Nous avons beaucoup aimé l’application de crowdsourcing que vous avez réalisé et nous nous demandions si vous pouviez faire la même chose, avec cette fois-ci un peu d’avance. » Combien d’avance? « 6 jours. » Ah.

Conscients des critiques dont avait été victime la fuite afghane – les noms de certains informateurs des armées d’occupation avaient été laissés en clair dans les documents – nous lui demandons si des mesures ont été prises pour retirer les données risquant de mettre des vies en danger. « Tous les noms ont été retirés », affirme-t-il. « Ce qui n’empêchera pas les critiques de fuser, » prévient, goguenard, l’une des personnes travaillant dans la pièce.

Nos exigences :
- 1/ avoir vraiment 6 jours et carte blanche en design comme en développement
- 2/ ne pas avoir connaissance des logs en amont (sauf contrainte technique)
- 3/ avoir la certitude que de nombreuses rédactions ont ces logs depuis des semaines et ont eu le temps de les étudier et que les noms des civils soient masqués.
- 4/ ne pas en être hébergeur (la jurisprudence française, depuis l’arrêt Tiscali du Conseil d’État, fait peser toute la responsabilité sur l’hébergeur)

Assange nous explique également que plusieurs journalistes travaillent sur les documents depuis un certain temps, dans de nombreuses rédactions, « y compris en France, où l’un des plus gros journaux pourrait faire partie de l’aventure ». OWNI n’aura donc aucune responsabilité journalistique, au sens juridique, dans l’étude de ces logs.

Avec ces explications, nous acceptons la mission. Il est certain que nous n’aurions jamais accepté de travailler avec l’organisation si nous n’avions pas obtenu la garantie qu’aucunes vies ne seraient mises en danger par notre travail.

Suite à quoi Assange nous fait signer une close de confidentialité (NDA) stipulant que si nous révélons quelque qu’information que ce soit avant la date fatidique, Wikileaks nous ferait payer 100.000 livres sterling d’amende. Sic. Les NDA étaient toutes pour le 23. Dehors, le web commençait à faire bruit d’un lancement le 18. Nos fameux 6 jours de délais s’annonçaient à dimension variable.

Malgré cette garantie élevée, il nous faut travailler à l’aveugle, à partir d’une base de données expurgée de tout contenu intéressant. Qu’à cela ne tienne, Pierre et moi nous mettons à coder frénétiquement, après avoir défini sommairement les spécifications de l’app. C’est pas dur, il nous suffit de faire ce que nous avions voulu réaliser la fois précédente mais que nous n’avons pas fait, manque de temps (la dimension « serious game » en plus de ce que permettait notre précédente app est l’un de ces aspects).

Le plus clair de l’après-midi et de la nuit et du lendemain est passée à coder les différents modules de l’interface. Nous nous permettons quand même un dîner avec Julian Assange et deux autres personnes présentes dans le studio ce soir là.

De retour à Paris, jeudi matin, nous tenons conseil dans notre « war room ». Chacun à son poste, les rôles sont répartis entre les développeurs et les designers, afin que chacun connaisse sa mission.

Au final, l’application aura été designée en moins de 8h, développée en 4 jours et sera hébergée sur les serveurs de ceux qui hébergent The Pirate Bay, en Suède, et sur un serveur à leur nom. Le samedi 16, nous étions à 95% prêts. Il ne nous restait plus qu’à obtenir les fichiers, dont nous croyions qu’ils sortiraient le lundi matin, après avoir lu l’article de Wired.

Nous savons maintenant que la date du lundi matin était une diversion. Du coup, nous avons passé le reste de la semaine à améliorer et corriger les derniers bugs de l’appli. Wikileaks a repris contact avec nous jeudi pour mettre les fichiers directement sur les serveurs. Avant de lui donner les codes d’accès, une vérification d’identité s’imposait, en lui posant une question dont seuls lui, Pierre et moi connaissions la réponse:

Quel était le parfum du narguilé que nous avons fumé au restaurant, à Londres?

Un vrai film de guerre.

Après les dernières vérifications, nous avons chargé les fichiers sur le serveur suédois et appuyé sur le bouton. Le reste est en train d’être écrit.

C’est en quelque sorte l’histoire d’un « journalisme augmenté » où chemin faisant, les compétences et responsabilités se répartissent, et où certains prennent des voies de traverse pour donner à penser au plus grand nombre. Ce jour, ce n’est rien de moins que la plus grande collaboration de médias indépendants (traditionnels et foncièrement « modernes ») qu’ait connu notre génération. Puisse-t-il en sortir du sens, davantage de vérité et pourquoi pas une autre idée, pour ceux qui mènent des guerres, de la nature du secret qui les préservait de certains cas de conscience.

La procédure de dépôt de fichiers de Wikileaks étant actuellement désactivée, si vous avez des informations que vous voulez transmettre de manière sécurisée, utilisez le service Privacy Box, détaillé sur OWNI, à l’adresse suivante

https://privacybox.de/nkb.msg

(n’oubliez pas d’indiquer une adresse où vous contacter si vous voulez une réponse!)



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http://owni.fr/2010/10/22/julian-assange-wikileaks-irak/feed/ 57
[Live] Iraq Warlogs: Interface the leaks http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-iraq-app-interface-leak-visualization/ http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-iraq-app-interface-leak-visualization/#comments Fri, 22 Oct 2010 20:48:45 +0000 Admin http://owni.fr/?p=33091 This article will be updated throughout the day, depending on the evolution of our crowdsourcing work.

Warlogs

Click here to launch the application

[00:00] Live-blogging is now over

To follow the evolution of the situation, please go to our articles tagged with “WikiLeaks”

[23h37] Julian Assange speaks out

Speaking at the Frontline Club in London with Daniel Ellsberg (the man fom the “Pentagon Papers“), Julian Assange highlighted the difference between the media partners in handling the logs, “although they all had the same starting point”, and stressed the role of television to reach the masses. Paying tribute to the “good people in the Pentagon” who provided the documents, the WikiLeaks’ leader has also sent a warning to the governments: “Knowledge will forever govern ignorance.”

[23h45] Dans Mother Jones, Kristin Hrafnsson, an Icelandish spokesperson for WikiLeaks, explained why the organization gave unredacted documents to their media partners:

At the outset, you decide that basically everything in all the reports is harmful until proven otherwise. So little by little, you approach the material and reinstate words, locations, et cetera…There [are] of course limited resources, but the end result, whether it takes weeks or months, should be very limited and just the necessary redactions for harm limitation, so we can possibly call on academic institutions or other media organizations to help out in that progress.

[20:36] A new mission for soldiers: Recovering drones

Browsing through the Warlogs, Aviation Week discovered an unknown reality: with the proliferation of UAVs (“Unmanned Air Vehicles” or UAVs in military terms), the coalition troops had to develop a new skill: how to recover aircrafts shot down behind the enemy lines. Though not as much as the $4.5 million of the Predator drone - heavily used on the Pakistani-Afghan border – the unit cost of an RQ-2 Pioneer is $1 million, a figure which partly explains this new prerogative. Thus, there are no fewer than 322 hits on “UAV crash” and 277 for “UAV recovery“.

As Aviation Week notes, drones are small technology gems that Iraqi insurgents are keen to take apart if found after a crash:

From February [2005], another report details how a UAV crashed in a residential neighborhood, and when American forces arrived, they were told that they are too late—a white car has already picked the wounded bird up and driven off with it in their trunk.

Iraqi Prime minister riled by WikiLeaks revelations

Seven months after the hectic legislative elections in which the coalition Nouri al-Maliki led was overtaken – for two seats – by the Iraqiya movement of Iyad Allawi, al-Maliki blamed Julian Assange’s organization for manipulating the people, while the presidential election draws closer. “The documents are used against national parties and leaders, especially against the Prime minister”, said a spokesperson.

[17:30] Maysoun al-Damlouji, a spokeswoman for the Iraqiya alliance, which owns a majority of seats in the Parliament, said in a statement that the WikiLeaks documents showed the need for power-sharing in Iraq. “Putting all the security powers in the hands of one person who is the general commander of the armed forces [has] led to these abuses and torture practices in Iraqi prisons”, she said.

[16:25] Nick Clegg calls for an investigation over abuse claims

Following the stories of torture and abuse committed by coalition forces against prisoners in Iraq, Deputy Prime Minister Nick Clegg calls for an investigation. Quoted by The Guardian, the leader of the Liberal Democrats estimates that the allegations contained in the WikiLeaks documents are “extremely serious” and considers it vital to know if “the rules of war have been broken”. Interviewed by the BBC1, Clegg also urged the U.S. to give a clear position on the subject:

We can bemoan how these leaks occurred, but I think the nature of the allegations made are extraordinarily serious. They are distressing to read about and they are very serious. I am assuming the US administration will want to provide its own answer. It’s not for us to tell them how to do that.

[23:37] “The ISP should block Wikileaks”, according to the former AOL chairman

On his blog, Barry Schuler, the former AOL chairman violently attacks WikiLeaks, accusing the organization of threatening “the Internet as we know it” . From his point of view, “anyone who holds a classified clearance is committing a crime” if they decide to transmit files to a third structure. The businessman goes even further by drawing an analogy with the debuts of Napster, while insisting on the fact that [Wikileaks] can kill , not peer-to-peer.

For Schuler, the publication of Warlogs shows the need for regulation of the web, in order to avoid information overflow and preserve some form of morality. Mentioning the blocking of pornography websites, he urges the Federal Communications Commission (FCC, the government agency responsible for telecommunications) and Internet service providers to consider the possibility of a blackout, to put Wikileaks our of order.

The question of PMCs

“Death came suddenly, from all sides, in all forms”. That is the conclusion both elliptical and unequivocal that stands the New York Times draws when talking about the role of business companies in Iraq especially the famous private military companies (PMCs), embodied in the popular imagination by Blackwater. The article recalls that the influx of mercenaries in 2004 was related to a simple problem: in the mind of the coalition, there were not enough soldiers to fight.

Looking through the logs, the New York Times is stunned by the general mayhem that prevailed between the U.S. military, Iraqi forces and employees of security companies. In addition, the absence of a protocol on rules of engagement would have killed scores of civilians, while it would have endangered the lives of the employees themselves, as shown in this undated episode:

At a notoriously dangerous checkpoint on the main road to the Baghdad airport, a cement truck entered a lane reserved for Department of Defense vehicles. A guard from Global, a British company, fired a warning shot, and when a man initially identified as an Iraqi opened the door and tried to flee, guards from a tower started firing, too. The man dropped to the ground. Then members of an Iraqi private security team parked nearby also opened fire, shooting through the chest not the driver but a worker from DynCorp International, an American security company.

When the truck driver was finally questioned, he turned out to be a Filipino named José who worked with yet a third company, KBR, the American logistics and security giant.

The conclusion drawn from this chaos was, “IT IS BELIEVED THE DRIVER ENTERED THE DOD LANE BY ACCIDENT.”

According to a recent report by the Congressional Research Service (view PDF), there were 95,461 employees private companies in Iraq in March 2010, for 95,900 troops, a ratio of 1.1.

“Wikileaks goes Iraq”

On the website of Le Monde, the illustrator T0ad delivers his version of the leak coordinated by Wikileaks:

[15:49] How many abuses?

As Le Monde reports:

The “incident reports” published by Wikileaks contains only a forty cases of serious abuse committed by U.S. troops against Iraqi prisoners. This figure is very low. But these forty cases don’t identify all the cases of abuses against prisoners between 2004 and 2009: from mid-2007, a change in procedures did pass this information through another channel. The accusations of abuses are no longer recorded in “incident reports”. In fact, these reports only record the cases detected or suspected by the soldiers on the ground.

If American soldiers apparently followed instructions to back the accusations of brutality against civilians and suspects, a major question remains: the number of brutality that have simply not been the subject of an alert or have been camouflaged. The report on the massacre of Mahmudiyah during which soldiers from the 101st Airborne Division killed a father, his wife and 6 year-old daughter, before raping and kill her 14 year-old one, merely mentions the discovery of the bodies of four civilians “killed by insurgents.”

[18:37] Some examples of visualization

Al-Jazeera developed an interactive timeline that show more than 65.000 incidents in Iraq.

The swedish TV channel SVT chose an histogram establishing the deaths’ typology.

Channel 4 chose to focus on prominent facts, notably listing the Hellfire missiles attacks.

[3:18] Fox New’s website has quoted Pentagon spokesman Geoff Morrell who defined the document release “deplorable” and said he’s concerned about “harm that could come to our forces.”

[3:02] WikiLeaks brings attention to the unprecedented number of articles published in the last four hours : 1400 articles.

Check out the teasing video produced by the Bureau Of Investigative Journalism, which has been given three months ago and has done a really good job.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Blackwater: nothing found

When the Afghan Warlogs came out, WikiLeaks was severely criticized for not having been cautious enough, leaving some informants’ names on some logs.

It seems that Julian Assange took those critics pretty seriously: in the recently released Warlogs, all names have been hidden, whether they were soldiers, locations or private companies. Thus, a search run on ‘Blackwater’ (a private security firm whose actions have been criticized) terms gives no results.

How come news outlets who had been given access to the logs several weeks ago reported on serious casualties caused by Blackwater? Have handed two different versions of the database in order to avoid criticisms?

[01h59] Iraq mourns

The Guardian has published a map of the deaths on Iraqi soil (red dots):

Wikileaks hacked while preparing Warlogs ?

[01:54] According to Andy Greenberg, who runs the blog ‘Firewall’ on Forbes, Wikileaks had been under attack while preparing the War Logs leak. According to an anonymous source, “very skilled” hackers had compromised the server used by the organization to encrypt its instant messages, located in Amsterdam.

This incident might had have them transfer their activities to another server in Germany. While Wikileaks is officially “under maintenance” for long weeks, this intrusion into their system might be the first of its kind, and could be an explanation for the cryptic tweet – who coined the expression “Activate Reston5″ into a meme – posted on the evening of october 21st.

[01:10] Jay Rosen on the BBC: “We don’t actually know that anybody was harmed from the previous releases and the Pentagon has said no significant information was contained in them, however WikiLeaks sustained a lot of criticism for them and has tried harder this time to bolster its legitimacy”

People will always try to characterise WikiLeaks as a rogue actor now matter how legitimate they are

So far the US Govt has only commented through Secretary of State Hillary Clinton and a NATO official who have condemned “in the most clear terms the disclosure of any information by individuals and or organisations which puts the lives of United States and its partners’ service members and civilians at risk”.

[23:50] BBC New reviews tomorrow’s papers. In the UK only The Guardian has put the Iraq War Logs on its front page.

Jay Rosen on the BBC: “We don’t actually know that anybody was harmed from the previous releases and the Pentagon has said no significant information was contained in them, however WikiLeaks sustained a lot of criticism for them and has tried harder this time to bolster its legitimacy”

People will always try to characterise WikiLeaks as a rogue actor now matter how legitimate they are

[0h22] Though the 2003 intervention was partly motivated by the presence of torture chambers built by the Saddam regime, it has emerged these chambers still exist and many cases of torture have been reported since the beginning of the conflict.

Among the plethora of reports collected by Wikileaks, one of them evokes an attempt to escape the prison of Abu Ghraib, on the symbolic date of September 11, 2009. New details shed light on the incident, which had been covered in the press at the time. We learn that the riots started “for myriads of reasons,” and that “a guard opened fire on three prisoners, wounding all.”
In addition, the U.S. military appears to show concern of the negative impact of such an event in the region, at a time when are power relations already fragile.

True to its policy, the Defense Department has sought to minimize the impact of the revelations before their publication, while emphasizing the potential danger they pose to the troops. Dave Lapan, a spokesman at the Pentagon, was particularly concerned about the consequences of a mass exodus of “the troops or Iraqis working with Americans.”

[23:39] – Jeff Jarvis tweets: “Now nothing, even war, can be done in secret. The transparent age will first expose the bad before preventing it“

6:59 pm GMT, Al-Jazeera posts its trailer

Cliquer ici pour voir la vidéo.

WikiLeaks publishes the list of media partners

On its Twitter account, WikiLeaks announces a first list of editors to whom it has sent documents: The Bureau of Investigative Journalism, IBC, The Guardian, Der Spiegel, The New York Times, Le Monde, Al Jazeera, Channel 4, SVT (Swedish television), CNN and the BBC.

“We maximise impact”, the organisation added.

Revelations include details on secret prisons, the role of Blackwater in Iraq and new torture allegations. The US army also neglected reports of torture, rape, murder, and abuse and turned a blind eye on the behaviour of Iraqi police and soldiers, The Guardian reports. The archives show hundreds of reports of beatings, burns, lashes, amputations and dissolving bodies in acid.

We knew that some detainees had been tortured in Iraq by soldiers of the U.S. Army. The newly released documents have also shown that the army and Iraqi police also tortured some of their own prisoners.

The U.S. military documents identify at least six prisoners who died in jails in Iraq. In one of these documents, the U.S. military suspects the Iraqi forces have cut off the fingers of an inmate and then burned his body with acid. The archives show hundreds of reports of beatings, burns, and lashes. Apparently, in most cases, the U.S. military seems to have abandoned any investigation, leaving this responsibility to the Iraqi authorities.

The US army made a conscious decision to not intervene when the abuse concerned an Iraqi victim and an Iraqi offender.

The Guardian is reporting rumours that the electronic archive originates “from the same dissident US army intelligence analyst who earlier this year is alleged to have leaked a smaller tranche of 90,000 logs chronicling bloody encounters and civilian killings in the Afghan war.” This is a clear reference to Bradley Manning.

Almost 400,000 logs have been released, this amounts to more than 38 million words, but as with the previous WarLogs the language used appears to be heavily cryptic.

It has been revealed that despite claiming otherwise, the coalition forces have kept an estimate on civilian deaths since the war began in 2003. The estimate has now been raised to 125,000 civilian deaths – amongst them 66,081 civilians, 23,984 insurgents and 15,196 Iraqi security forces. The raw numbers reveal it was civilians who paid the heaviest toll in this conflict. The civilian deaths are reported only in the areas where the US army was operating. The bloodiest hot spot was Baghdad.

Julian Assange on Al Jazeera explains the decision to publish this information now: “[shortly] before the congressional elections. In terms of media timing it is wise to release this material now, where it can have an impact”.
JA has claimed the FBI had travelled to Wales to seek out people involved with WikiLeaks and put pressure on the UK, Sweden, Australia and Iceland in relation to him or his associates.

“Make no mistake, soldier”

Alarmed by the Bradley Manning case and eager to prevent leaks, the Pentagon has set up an application for soldiers. On a khaki green background, a pixelated GI Joe explains how the SAEDA program (for Subversion and Espionage Directed Against the U.S. Army), established in 1993 to prevent military leakage, can be efficient. On a threatening tone reminiscent of Sergeant Hartman from Full Metal Jacket, the little figure launches a warning, only after citing the example of a first class who spent three years in prison:

Make no mistake about it soldier, this is serious business. And remember, when these guys put our national security at risk, they’re putting your country, and you, and your unit, and your family at risk.

On October 7th, the Defense Department had just amended the SAEDA, encouraging soldiers to report suspicious behavior to their superiors (see the 31-page report in PDF). At the time, Robert Gates’s teams had denied any link between their decision and the threat posed by Wikileaks.


The U.S. government reiterates its warnings

True to its policy, the the Department of Defense has sought to minimize the impact of the revelations of Wikileaks before their publication, while emphasizing the potential danger they pose to the troops. Dave Lapan, a spokesman at the Pentagon, was particularly worried about the consequences of a mass leak for “the troops and Iraqis working with Americans”.

Power struggles around Abu Ghraib

Among the plethora of reports collected by Wikileaks, one of them evokes the attemp of three inmates to escape the prison of Abu Ghraib, on the symbolic date of 9/11, 2009, and sheds new light on the incident, mentioned in the press at the time. We learn first that the riots started “for myriad reasons”, and that “a guard opened fire on three prisoners, wounding all of them”.

In addition, the U.S. military is concerned about the negative impact of such an event in the region, capable of reversing power struggles that are already fragile. “Political leaders are using this incident to draw attention to their party, it says.” Each leader wants to be seen as the voice of the populous, and minority political parties are using this event to cast a negative light on the current ruling parties. The prison abuse scandal and pictures are still fresh in the mind of local citizens, and political leaders draw correlations between abuse at the prison and the ruling political parties.”

Find here our first Warlogs app, our liveblogging of the previous leak, and all our articles tagged with “WikiLeaks”

In the middle of July, Wikileaks released 77,000 confidential documents relating to the U.S. military intervention in Afghanistan, an event we dubbed “the biggest leak in the history of war“. On that occasion, OWNI created an application aimed at untangling the overlap and overload of information. The site administrators, chief among them founder Julian Assange, came under fire from the Pentagon. Despite the internal strife and the attempts to knock the organisation down, this Friday they published a new salvo of 400,000 classified files relating, this time, to the war in Iraq, just two months after as the U.S. military completed its official withdrawal. For the occasion, Wikileaks directly appealed to OWNI to develop a new version of the application.

While the Pentagon has urged the media not to publish the leaks, we feel it represents a step ahead towards conflict transparency, at at time when war remains one of the last taboos, subject to inertia and secrecy. With the rise of augmented wars, it is logical that journalism gets augmented as well, and in our view:

Transparency leads to credibility. In a war started by lies the media were not able to bust effectively, not to give the public all the documents we have access to would amount to nothing less than petty obstruction. On the contrary, publishing them in the most intelligible form possible allows any one to form his or her opinion based on hard documents and reinforces the link of trust between the journalist and his or her audience.

Our interactive timeline, regularly updated, will help you keep track of the events of the past ten weeks (scroll from left to right):

Did the Pentagon try to bypass WikiLeaks?

To anticipate the leak of Iraqi War Logs, the Department of Defense set up a team of 120 soldiers ready to dissect all records posted by Wikileaks. Led by Brigadier General Robert Carr, Director of Defense Intelligence and HUMINT (stands for “Human Intelligence”), this task force also includes employees of the FBI. Contacted by OWNI, the Pentagon provided some clarification. According to press officer Major Christopher Perrine this unit was created “on July 28, at the request of the Secretary of Defense”, three days after the publication of the Afghan War Logs. Since then, the cell studied the materials with a magnifying glass, for “16 hours a day”.

Moreover, on October 17th – a few days before the newest publication – Cryptome, the website run by John Young, a veteran of open government, reported on a publication from the DoD: by posting 236.000 “Significant Activities” (SIGACTS) of the allied forces in Iraq between 2004 and 2007, compiled in 8460 pages, did the Pentagon seek to preempt the operation initiated by Wikileaks?

Once again, the Defense Department is weighing the charges that could be made against them: “These documents were posted on our website following a request for declassification under the Freedom of Information Act (FOIA) and are not connected to Wikileaks”, said Major Perrine. However, this thick glossary is not without interest when analyzing the logs provided by WikiLeaks. On 8,460 pages, 8,451 refer to IED (for “Improvised Explosive Device”), reminding those who have not seen The Hurt Locker that the Iraq war was a counter-insurgency conflict, just like the war in Afghanistan. On a separate note, one can identify “Abu Ghraib” (the city, not the secret prison) in no less than 2,408 pages, showing an intense activity in the suburbs of Baghdad, especially around the airport, viewed as one of the toughest zones in the whole country.


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Martin Clavey, Federica Cocco, Guillaume Ledit, Olivier Tesquet, Martin Untersinger

Credits: Flickr CC The US Army

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http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-iraq-app-interface-leak-visualization/feed/ 0
Warlogs irakiens: l’interface de visualisation http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-irak-application-interface-visualisation/ http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-irak-application-interface-visualisation/#comments Fri, 22 Oct 2010 14:42:14 +0000 Olivier Tesquet http://owni.fr/?p=32849 Cet article sera mis à jour régulièrement, en fonction de l’évolution de notre travail de crowdsourcing.

Warlogs

Cliquer ici pour lancer l’application

00h00: Clôture du live-blogging

Le live-blogging est désormais terminé. Pour suivre l’évolution de la situation et de nos recherches, dirigez-vous vers nos articles étiquettés “WikiLeaks”

23h37: Les dernières mises au point de Julian Assange

S’exprimant devant le Frontline Club à Londres aux côtés de Daniel Ellsberg (l’homme des “Pentagon Papers“), Julian Assange a souligné “le traitement différents entre les médias avec lesquels WikiLeaks avait noué un partenariat, alors que ceux-ci avaient tous le même point de départ”, et a insisté sur le rôle de la télévision pour toucher les foules. En rendant hommage aux “personnes vertueuses du Pentagone qui nous ont fourni les documents”, l’homme fort de WikiLeaks a également adressé un avertissement aux gouvernements de toutes obédiences: “le savoir gouvernera toujours l’ignorance.

[23h45]Dans Mother Jones, Kristin Hrafnsson, un représentant islandais de WikiLeaks, explique pourquoi l’organisation a fourni une version non expurgée des Warlogs aux rédactions partenaires:

Au début, vous considérez que tous les rapports sont nocifs jusqu’à preuve du contraire. Petit à petit, vous prenez conscience de la matière, vous rétablissez des mots, les changez d’emplacement , etc. Même si les ressources étaient limitées, même si cela devait prendre des semaines ou des mois, nous devions nous assurer que les documents étaient suffisamment nettoyés, afin que nous puissions éventuellement faire appel à des institution universitaires ou des médias pour progresser.

20h36: De nouvelles missions pour les soldats

En parcourant les Warlogs, Aviation Week a levé un lièvre: avec la multiplication des drones (“Unmanned Air Vehicles” ou UAV dans le jargon militaire), les troupes de la coalition ont du développer une nouvelle aptitude: la récupération d’appareils tombés derrières les lignes ennemies. Sans atteindre les 4,5 millions du drone Predator massivement utilisé à la frontière afghano-pakistanaise, le coût unitaire d’un RQ-2 Pioneer s’élève à 1 million de dollars, ce qui explique en partie cette nouvelle prérogative. Ainsi, on recense pas moins de 322 occurrences sur “UAV crash” et 277 pour “UAV recovery“.

Comme le relève Aviation Week, les drones sont de petits bijoux technologiques que les insurgés irakiens n’hésitent pas à démembrer quand ils s’écrasent. “En février 2005, un rapport signale qu’un UAV s’est crashé dans un quartier résidentiel, et qu’à l’arrivée des troupes américaines, celui-ci avait déjà été évacué, jeté à la hâte dans le coffre d’une voiture blanche”, peut-on lire.

Le Premier ministre irakien s’en prend à WikiLeaks

Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien, est très remonté contre WikiLeaks. Sept mois après des élections parlementaires mouvementées au terme desquelles la coalition qu’il emmenait avait été devancée d’une courte tête par le Mouvement national irakien d’Iyad Allawi, al-Maliki accuse l’organisation de Julian Assange de manipulation, alors que l’élection présidentielle se rapproche. “Les documents sont utilisés contre les partis nationaux et leurs dirigeants, particulièrement contre le Premier ministre”, ont déclaré ses porte-paroles.

[17h30] Maysoun al-Damlouji, une porte-parole de l’alliance Iraqiya, qui détient la majorité des sièges à l’assemblée, a estimé dans une allocution que les documents de WikiLeaks montraient la nécessité d’un partage du pouvoir en Irak. “Mettre tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne – qui dirige les forces armées – a mené aux abus et à la torture”, a-t-elle estimé.

16h30: Nick Clegg demande l’ouverture d’une enquête

A la suite des récits de torture et d’abus commis par les troupes de la coalition contre des prisonniers en Irak, le vice-Premier ministre Nick Clegg réclame l’ouverture d’une enquête. Cité par le Guardian, le leader des Démocrates libéraux estime que les allégations contenues dans les documents de WikiLeaks sont “extrêmement sérieuses”, et estime qu’il est vital de savoir si “les règles de la guerre ont été enfreintes”. Interrogé par la chaîne BBC1, Clegg a également enjoint les Etats-Unis à donner une position claire sur le sujet:

Nous pouvons déplorer la manière dont ces fuites sont coordonnées, mais je pense que la nature des allégations formulées sont extrêmement graves. [Ces rapports] sont pénibles à lire, et ils sont très sérieux. Je suppose que l’administration américaine veut donner sa propre réponse. Ce n’est pas à nous de leur dire comment faire cela.

23h37: “Les fournisseurs d’accès à Internet devraient bloquer WikiLeaks”, selon l’ancien président d’AOL

Sur son blog, Barry Schuler, l’ancien président d’AOL s’en prend violemment à WikiLeaks, accusant l’organisation de menacer “l’Internet tel que nous le connaissons”. De son point de vue, toute personne “disposant d’un accès à des documents classifiés commet un crime” dès lors qu’elle décide de transmettre des fichiers à une tierce structure. L’entrepreneur va même plus loin en dressant une analogie avec le Napster des débuts, tout en insistant que “[WikiLeaks] peut tuer”, au contraire du peer-to-peer.

Pour Schuler, la publication des Warlogs montre la nécessité d’une régulation du web, afin d’éviter les débordements et de préserver une certaine forme de morale. En invoquant le blocage de sites pédophiles, il incite la Federal Communications Commission (FCC, l’agence gouvernementale en charge des télécommunications) et les fournisseurs d’accès à Internet à se pencher sur la possibilité d’un blackout, pour mettre WikiLeaks hors d’état de nuire.

L’essor des entreprises privées en question

“La mort est arrivée soudainement, de toutes parts, sous toutes les formes”. C’est le constat à la fois elliptique et sans appel que dresse le New York Times au moment d’évoquer le rôle des entreprises en Irak, et plus spécialement des fameuses sociétés militaires privées (SMP), incarnées dans l’imaginaire populaire par Blackwater. L’article rappelle notamment que l’afflux de mercenaires dès 2004 était lié à une problématique simple: dans l’esprit de la coalition, il n’y avait pas assez de soldats pour combattre.

En parcourant les logs, le New York Times s’étonne du chaos généralisé qui régnait entre l’armée américaine, les forces irakiennes et les employés des sociétés de sécurité. En outre, l’absence d’un protocole concernant les règles d’engagement aurait causé la mort de très nombreux civils, en même temps qu’elle aurait mis en danger la vie des employés eux-mêmes, comme le montre cet épisode non daté:

Sur la route principale qui mène à l’aéroport de Bagdad, au niveau d’un checkpoint particulièrement dangereux, un camion de chantier emprunta la file réservée aux véhicules accrédités par le Ministère de la Défense. Un garde de Global, une entreprise britannique, tira un coup de sommation, et quand un homme identifié comme Irakien ouvrit la porte pour s’échapper, des gardes postés sur un mirador se mirent à tirer également. L’homme tomba. Les membres d’une équipe de sécurité privée irakienne ouvrirent également le feu, transperçant la poitrine non pas du chauffeur, mais d’un travailleur de DynCorp International, une entreprise de sécurité américaine. Quand le chauffeur fut finalement interrogé, on s’aperçut qu’il s’agissait d’un Philippin nommé José, travaillant pour une troisième compagnie, KBR, un géant de la logistique américain.

La conclusion de ce chaos fut la suivante: “TOUT PORTE À PENSER QUE LE CHAUFFEUR A PENETRE LA VOIE RESERVEE AUX VEHICULES DU MINISTERE DE LA DEFENSE PAR ACCIDENT”.

Selon un récent rapport du Congressional Research Service (consulter le PDF), il y avait 95.461 employés d’entreprises privées en Irak, pour 95.900 soldats, soit un ratio de 1,1.

“WikiLeaks se fait l’Irak”

Sur le site du Monde, le dessinateur T0ad livre sa version de la fuite coordonnée par WikiLeaks:

15h49: Combien de brutalités?

Le Monde.fr a publié un article intitulé Chroniques de la violence ordinaire en Irak, dans lequel on peut lire:

Les “rapports d’incidents” publiés par WikiLeaks ne contiennent qu’une quarantaine de cas de sévices graves, commis par des troupes américaines contre des prisonniers irakiens. Ce chiffre est très faible. Mais ces quarante cas ne constituent pas l’ensemble des cas de brutalités à l’encontre des prisonniers entre 2004 et 2009: à partir de mi-2007, un changement dans les procédures fait transiter ces informations par un autre canal. Les accusations de mauvais traitements ne font plus alors l’objet que d’un signalement d’une ligne dans les “rapports d’incidents”. Surtout, ceux-ci ne consignent que les cas constatés ou suspectés par les soldats sur le terrain.

Si les soldats américains appliquent semble-t-il les consignes de faire remonter les accusations de brutalités dont sont victimes les civils et les suspects, une importante inconnue demeure : le nombre de brutalités qui n’ont tout simplement pas fait l’objet d’un signalement ou ont été camouflées. Le rapport sur le massacre de Mahmoudiyah, durant lequel des soldats de la 101e division aéroportée ont assassiné un père de famille, sa femme et sa fille de 6 ans, avant de violer et de tuer sa fille de 14 ans, se borne à mentionner la découverte des corps de quatre civils “tués par des insurgés”.

Quelques exemples de visualisation

Al-Jazeera a mis au point une chronologie dynamique qui affiche de manière accélérée plus de 65.000 incidents en Irak.

La télévision suédoise SVT a choisi de son côté un histogramme qui établit la typologie des morts.

De son côté, la chaîne britannique Channel 4 a choisi de se concentrer sur les faits saillants, en recensant notamment les attaques de missiles Hellfire.

Torture: l’U.S. Army préfère fermer les yeux

Les 20 journalistes d’investigation du Bureau of Investigative Journalism, une ONG britannique lancée en avril 2010 sur le modèle (non commercial) de la fondation américaine ProPublica, ont passé 12 semaines a étudier les WarLogs.

Sur IraqWarLogs.com, le site lancé à cette occasion, on apprend notamment que les insurgés compensaient le déficit de candidats aux attentats suicides en poussant des handicapés mentaux à se faire exploser, et qu’ils camouflaient également parfois leurs bombes dans des barres chocolatées.

Ils ont aussi identifié 303 allégations d’abus imputables aux forces de la coalition alors même que, suite au scandale d’Abu Ghraib, les USA s’étaient engagés à mettre un terme à ce type de pratiques.

Dans 42 cas, les soldats ont torturé à l’eau ou à l’électricité, procédé à des simulations d’éxécutions, battu les prisonniers. Dans près de la moitié de ces cas, des médecins assistaient les soldats. Dans certains cas, les soldats filmaient aussi leurs prestations.

Un rapport rapporte également que des soldats ont obligé un prisonnier, après l’avoir frappé, à déterrer une bombe. Un autre mentionne l’utilisation de civils, à de nombreuses reprises, pour “nettoyer la route” lorsque les soldats suspectaient la présence de bombes cachées. Le soldat incriminé risquait la court martiale, il ne fut que “réprimandé“, et renvoyé dans une base militaire aux USA.

Les violations des droits de l’homme, et de la convention de Genève, ne sont pas l’apanage des soldats américains, mais également des soldats et policiers irakiens. De nombreux rapports mentionnent les tortures infligées aux prisonniers dans les prisons irakiennes. Mais les soldats américains ont reçu l’ordre de ne pas enquêter à ce sujet. Et cela n’a nullement empêché l’administration Obama de confier aux Irakiens des milliers de prisonniers.

La torture, pratique courante des policiers irakiens

L’article Morts au checkpoint du Monde.fr s’intéresse aux civils tués aux checkpoints de l’armée américaine.

Les 400 000 rapports jettent un regard nouveau sur le lourd tribut que les populations civiles ont payé à la guerre. Les cadavres de milliers de femmes et d’hommes, victimes d’exécutions sommaires, ont été découverts par les soldats américains. Ces mêmes soldats ont tué au moins six cent civils en six ans aux checkpoints, ou en ouvrant le feu sur des véhicules pris pour une menace. Un nombre indéterminé, et minimisé dans les rapports, d’Irakiens ont été les victimes collatérales des frappes aériennes contre les insurgés.

Les soldats ouvrent souvent le feu directement sur le conducteur lorsque celui-ci n’obtempère pas, et les rapports regorgent d’incidents impliquant des handicapés mentaux, des malvoyants, ou simplement des conducteurs qui n’ont pas vu les soldats ou n’ont pas entendu les signaux sont l’objet de tirs. Dans de très nombreux autres cas, ce sont des passants qui sont fauchés par une balle, parfois dès le coup de semonce.

Sur son site, le Guardian revient sur cet aspect sombre dans une vidéo:

Le Monde, qui a pu consulter en avant-première les rapports de l’armée américaine, conjointement avec le New York Times, le Guardian, le Bureau of investigative journalism et le Spiegel, estime également que les documents montrent l’ampleur de la torture dans les commissariats irakiens, “des pratiques que l’armée américaine ne pouvait ignorer, tout au long des six années couvertes par les rapports, mais face auxquelles les soldats semblent impuissants” :

Lorsqu’ils constatent des cas de mauvais traitements de la part des policiers irakiens, les soldats américains sont tenus d’en faire le signalement. En revanche, ils ne sont pas chargés d’enquêter ou de prendre des sanctions : une procédure n’est enclenchée que s’il y a un soupçon d’implication de soldats de la Coalition. La phrase “Les forces de la coalition n’étant pas impliquées dans ces accusations, une enquête plus poussée n’est pas nécessaire” parsème les rapports sur les sévices infligés par la police, et constitue parfois la première ligne du rapport.

150 000 morts, dont 80% de civils

Iraq Body Count (IBC), qui répertorie le nombre de civils tués depuis l’intervention américaine en Irak en 2003, et qui a commencé à analyser la base de données de Wikileaks, estime à 15 000 le nombre de civils dont la mort n’avait jusque là pas été documentée.

Pour IBC, qui avait déjà répertorié 107 000 civils tués en Irak à partir d’articles de presse et de rapports d’ONG, cette découverte souligne l’importance de la publication de ces rapports “secrets” de l’armée américaine par Wikileaks.

IBC, qui a également pu recouper 64 000 morts dans les “logs“, précise que cela permet aussi de mieux savoir quand, et comment, ils ont été tués, mais également de mettre des noms sur les personnes tuées, les rapports étant souvent plus précis que les articles de presse et rapports d’ONG.

D’après ses calculs, la guerre en Irak a fait 150 000 morts, dont 122 000 civils (80%). La base de données de Wikileaks en dénombre 109 032, dont 66 081 civils, 15 196 soldats irakiens, 23 984 “ennemis“, et 3 771 soldats de la coalition, de 2004 à 2009.

2h45: Le Pentagone dénonce des méthodes “cavalières”

Un peu moins de quatre heures après la fuite, Geoff Morell, le porte-parole du Pentagone, a communiqué à la presse la position officielle de l’administration:

Nous déplorons le fait que WikiLeaks incite des individus à transgresser la loi, que l’organisation publie des documents classifiés et partage de manière cavalière ces informations secrètes avec le monde entier, y compris nos ennemis. Nous savons que des organisations terroristes ont parcouru les documents afghans à la recherche d’informations pouvant nous nuire, et cette fois-ci, la fuite est quatre fois plus importante.

En rendant publiques de telles informations sensibles, WikiLeaks continue de mettre en danger les vies de nos troupes, de celles des troupes de la coalition, et de celles des Irakiens ou des Afghans qui travaillent à nos côtés. La seule attitude responsable de WikiLeaks serait de nous retourner ce matériau volé et le radie de son site aussi rapidement que possible.

Alors que le porte-parole du Département de la Défense insiste sur le fait que “ces documents n’apportent en aucun cas un éclairage nouveau sur la guerre en Irak”, WikiLeaks dénonce cette position officielle comme étant “un pur mensonge”, en invoquant notamment le fait que les documents publiés ont été purgés de leurs informations sensibles.

WikiLeaks attaqué juste avant la fuite?

Selon Andy Greenberg, qui anime le blog Firewall sur Forbes, WikiLeaks aurait été victime dans la semaine d’une attaque lancée par des hackers “particulièrement doués”. Selon une source anonyme, un pirate aurait compromis le serveur utilisé par l’organisation pour crypter ses messages instantanés, situé à Amsterdam. Cet incident les aurait obligés à transférer momentanément leurs activités vers un autre serveur, en Allemagne celui-ci.

Alors que le site de WikiLeaks est officiellement “en maintenance” depuis de longues semaines, cette intrusions sur leurs systèmes serait la première du genre, et expliquerait le tweet cryptique – qui a transformé l’expression “Activate Reston5″ en mème – posté le soir du 21 octobre.

1h27: L’Irak compte ses morts

Le Guardian publie une carte qui recense l’ensemble des morts sur le sol irakien, matérialisés par des points rouges:

Blackwater: aucun résultat trouvé

Après la divulgation des Warlogs d’Afghanistan, WikiLeaks avait été sévèrement critiqué pour n’avoir pas pris toutes les précautions nécessaires en laissant notamment des noms d’informateurs afghans visibles dans ses rapports.

Il semble que Julian Assange ait pris ces critiques très au sérieux: dans les Warlogs publiés vendredi soir, aucun nom n’apparaît, qu’il s’agisse de celui d’un soldat, d’une base ou d’une entreprise. Ainsi, une recherche sur les termes Blackwater (société de sécurité privée aux activités irakiennes contestées) ne donne aucun résultat.

Comment expliquer alors que les médias ayant eu accès aux logs il y a plusieurs semaines rapportent les agissements condamnables de la société militaire privée? WikiLeaks aurait-elle appliqué un traitement différencié aux journaux afin de parer les critiques?

Le 17 octobre 2006, une journée comme les autres

Par le biais d’une chronologie interactive détaillant les logs minute par minute, le Guardian propose de revivre le 17 octobre 2006, “une journée de guerre comme les autres”, pendant laquelle 136 Irakiens et 10 soldats américains ont perdu la vie, tandis que des centaines d’autres étaient blessés.

L’Iran aurait formé les milices chiites d’Irak

Les précédents Warlogs avaient déjà mis en évidence le double jeu des autorités pakistanaises dans le conflit afghan, officiellement alliées des forces de la coalition mais soutenant également les milices rebelles. Les documents publiés aujourd’hui montrent quant à eux une nouvelle réalité. Les forces iraniennes joueraient un rôle crucial dans le support et l’entraînement des milices chiites en Irak. Plus précisément, les Gardiens de la révolution et le Hezbollah auraient joué un rôle-clé dans l’entraînement de ces milices. Ces informations confirment l’importance du combat mené par les Etats-Unis et l’Iran afin d’étendre leur influence respective sur la région, les premiers cherchant à étendre leur contrôle et les deuxièmes à contrôler leur étranger proche.

Selon certains rapports, les services secrets iraniens auraient également joué un rôle crucial dans les différentes attaques contre des officiels irakiens. Selon un rapport publié en mars 2007, le Ministre de l’industrie était notamment dans l’oeil du viseur de ces services, “afin de montrer au monde, plus particulièrement au monde arabe, que le plan de sécurité à Bagdad n’avait pas réussi à ramener la stabilité”, précise le rapport.

23h59: Amputations et corps dissous dans l’acide

On savait déjà que certains détenus en Irak avaient été torturé par des soldats de l’armée américaine. Selon le New York Times, les documents de WikiLeaks de ce soir révèlent que l’armée et la police irakienne ont aussi torturé certains de leurs prisonniers.

Les documents de l’armée américaine recensent au moins six prisonniers morts dans les geôles irakiennes et la plupart dans les dernières années. Dans un de ces documents, l’armée américaine suspecte les forces irakiennes d’avoir coupé les doigts d’un détenu puis d’avoir brulé son corps à l’acide. Des centaines de rapports compilent des cas de coups, de brûlures, de coups de fouet. Apparemment, dans la plupart des cas, l’armée américaine semble avoir abandonné toute investigation, laissant cette charge aux autorités irakiennes.

“Il est sage de divulguer les fichiers maintenant”

Presque 400.000 logs ont été divulgués, ce qui équivaut à presque 38 millions de mots, mais comme pour la précédente version, le vocabulaire spécialisé est opaque et cryptique. Malgré des affirmations contraires, les forces armées américaines ont tenu le compte des morts civiles depuis le début de la guerre en 2003.

Les estimations s’élèvent aujourd’hui à 125.000 morts, dont 66.081 civils, 23.984 insurgés et 15.196 forces de sécurité irakiennes. Ces chiffres montrent bien que ce sont les civils qui ont payé le plus lourd tribut au conflit. Les morts civils ne sont recensés que dans les zones où l’armée américaine opérait. Le point le plus sanglant semble être Bagdad. Sur Al-Jazeera, Julian Assange a expliqué la décision de publier cette information maintenant:

[Nous voulions les publier] peu avant les élections au Congrès. En termes de timing, il est sage de divulguer les fichiers maintenant, quand ils peuvent avoir un grand impact.

Julian Assange a affirmé que le FBI s’est rendu au pays de Galles pour rechercher les individus impliqués dans WikiLeaks et mettre sous pression ses collaborateurs au Royaume-Uni, Suède, Australie et en Islande.

WikiLeaks publie la liste des médias partenaires

Sur son compte Twitter, WikiLeaks annonce une première liste des rédactions auxquelles elle a transmis les documents: The Bureau of Investigative Journalism, IBC, The Guardian, Der Spiegel, le New York Times, Le Monde, Al Jazeera, Channel 4, SVT (télévision suédoise), CNN et la BBC.

“Nous maximisons l’impact”, a ajouté l’organisation.

Les révélations comprennent des détails sur les prisons secrètes, le rôle de Blackwater en Irak et de nouvelles accusations de torture. L’armée américaine aurait également négligé des témoignages de torture, de viol,de meurtre, d’abus, et aurait fermé les yeux sur le comportement de la police irakienne et des soldats, affirme le Guardian.

Le Guardian évoque des rumeurs que les documents proviennent de “la même source dissidente au sein de l’armée américaine que celle qui aurait transmis les 90.000 documents chroniquant la sanglante guerre d’Afghanistan”. Difficile de ne pas y voir une référence à Bradley Manning….

18h59 GMT, Al-Jazeera poste sa bande-annonce

Luttes de pouvoir autour d’Abu Ghraib

Parmi la foultitude de rapports collectés par WikiLeaks, l’un d’entre eux évoque une tentative d’évasion à la prison d’Abu Ghraib, à la date symbolique du 11 septembre 2009, et apporte un éclairage nouveau sur l’incident, évoqué dans la presse au moment des faits. On y apprend d’abord que les émeutes ont démarré “pour des myriades de raisons”, puis qu‘”un garde a ouvert le feu sur les trois détenus, les blessant tous”.

En outre, l’état-major américain s’inquiète de l’impact négatif d’un tel événement dans la région, susceptible de renverser des rapports de force déjà fragiles. “Les leaders politiques se servent de cet incident pour attirer l’attention sur leur parti, peut-on lire. “Chaque leader cherche à incarner la voix du peuple, et les partis minoritaires instrumentalisent l’émeute pour discréditer les partis au pouvoir. Certains d’entre eux cherchent également à corréler la mauvaise réputation de la prison – depuis que les photos de mauvais traitements ont été publiées dans la presse – aux partis en place”.

Le gouvernement américain réitère ses mises en garde

Fidèle à sa ligne de conduite, le Département de la Défense a cherché à minimiser l’impact des révélations de WikiLeaks avant même leur publication, tout en soulignant le danger potentiel qu’elles pourraient représenter pour les troupes. Dave-Lapan, le porte-parole du Pentagone, s’est notamment inquiété des conséquences d’une fuite massive “pour les troupes ou les Irakiens qui travaillent avec les Américains”.

“Ne vous y trompez pas, soldat”

Echaudé par l’affaire Bradley Manning et soucieux de prévenir les fuites, le Pentagone a mis en place une application destinée aux soldats. Sur un fond vert kaki, un G.I. Joe pixelisé explique le fonctionnement du programme SAEDA (Subversion and Espionage Directed Against the US Army), établi en 1993 pour prévenir les fuites militaires. Sur un ton menaçant qui n’est pas sans rappeler le sergent Hartman de Full Metal Jacket, le petit personnage lance une mise en garde après avoir cité l’exemple d’un première classe condamné à trois ans de prison:

Ne vous y trompez, soldat, c’est une affaire sérieuse. Et souvenez-vous, quand ces gars mettent la sécurité nationale en danger, ils mettent votre pays, et vous, et votre unité, et votre famille en danger.

Le 7 octobre, le Département de la Défense avait justement amendé la directive SAEDA, en incitant les soldats à signaler tout comportement suspect à leur hiérarchie (consulter le rapport de 31 pages en PDF). A l’époque, les équipes de Robert Gates avaient réfuté tout lien entre leur décision et la menace représentée par WikiLeaks.

Retrouvez l’application War Logs V1, notre live-blogging de la précédente fuite, ainsi que tous nos articles étiquettés WikiLeaks

En plein mois de juillet, quand WikiLeaks publiait 77.000 documents confidentiels de l’armée américaine sur le conflit afghan, nous évoquions “la plus grande fuite de l’histoire de la guerre”. A cette occasion, OWNI vous proposait de contribuer au recoupement des informations par le biais d’une application dédiée et collaborative. Mis sous pression par le Pentagone, les administrateurs du site, au premier rang desquels son fondateur, Julian Assange, ont ensuite traversé une zone de turbulences. Malgré les dissensions internes et les tentatives de mise en échec, ils publient ce vendredi une nouvelle salve de 400.000 fichiers classifiés, relatifs cette fois-ci à la guerre en Irak, alors même que l’armée américaine s’est officiellement retirée à la fin du mois d’août. Pour l’occasion, WikiLeaks a directement fait appel aux équipes d’OWNI afin de développer une nouvelle version de l’application, conçue comme “une interface d’intelligence technologique”.

Alors que le Pentagone exhorte les médias à ne pas publier les documents de WikiLeaks, il s’agit peut-être d’une étape supplémentaire vers la transparence des conflits, alors même que la guerre reste l’un des derniers champs soumis à l’inertie et au secret. A l’heure de la guerre augmentée, il est logique que le journalisme le soit lui aussi, et tel est notre point de vue:

La transparence est moteur de crédibilité. Dans une guerre lancée sur des mensonges que les médias n’ont pu ou su dénoncer, ne pas donner au public tous les documents auxquels nous avons accès n’est rien d’autre que de l’obstruction. Les publier dans une forme aussi intelligible que possible, au contraire, permet à chacun de juger les conclusions des observateurs sur pièces et renforce le lien de confiance entre l’utilisateur et le journaliste.

Pour mieux retracer le calendrier mouvementé des dix dernières semaines, voici une chronologie interactive, régulièrement mise à jour (déplacez-vous en scrollant vers la gauche ou vers la droite):

Cliquer ici pour voir une version grand format de la chronologie

Le Pentagone a-t-il essayé de court-circuiter WikiLeaks?

Pour anticiper la fuite des War Logs irakiens, le Département de la Défense a mis en place une équipe de 120 militaires, prêts à disséquer l’ensemble des documents postés par WikiLeaks. Dirigée par le Général de brigade Robert Carr, directeur du renseignement de terrain (HUMINT, pour “Human Intelligence”), cette task force regroupe également des employés du FBI. Contacté par OWNI, le Pentagone apporte quelques précisions. Comme l’explique le Major Christopher Perrine, officier de presse, cette unité a été créée “le 28 juillet, à la demande du Secrétaire à la Défense”, soit trois jours après la publication des War Logs afghans. Depuis cette date, la cellule étudie à la loupe les documents, “16 heures par jour”.

Par ailleurs, le 17 octobre, un peu moins d’une semaine avant cette nouvelle publication, Cryptome, le site animé par John Young, vétéran de la transparence gouvernementale, faisait état d’une publication en provenance directe du Département de la Défense américaine: en postant plus de 236,000 informations répertoriant les “Significant Activities” (SIGACTS) de la coalition en Irak entre 2004 et 2007, compilées dans 8460 pages, le Pentagone a-t-il cherché à préempter la manoeuvre amorcée par WikiLeaks?

Là encore, le Département de la Défense vient pondérer les accusations qui pourrait être formulées à son encontre: “Ces documents ont été postés sur notre site à la suite d’une demande de déclassification dans le cadre du Freedom of Information Act (FOIA), et ne sont pas reliés à WikiLeaks”, explique le Major Perrine. Pour autant, cet épais glossaire n’est pas dénué d’intérêt au moment d’analyser les logs fournis par WikiLeaks. Sur 8.460 pages, 8.451 font référence aux IED (pour “Improvised Explosive Device”), rappelant à ceux qui n’auraient pas vu Démineurs que la guerre d’Irak a été un conflit contre-insurrectionnel, au même titre que la guerre d’Afghanistan. Dans un autre registre, on peut recenser l’occurrence “Abu Ghraib” (la ville, pas la prison secrète) dans pas moins de 2.408 pages, signe d’une activité intense dans la banlieue de Bagdad, et notamment autour de l’aéroport, considéré comme l’une des zones les plus dangereuses du pays.

Live-blogging assuré par Martin Untersinger, Federica Cocco, Martin Clavey, Guillaume Ledit et Olivier Tesquet.

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Crédits photo: Flickr CC The US Army

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http://owni.fr/2010/10/22/wikileaks-warlogs-irak-application-interface-visualisation/feed/ 26
Wikileaks: The leak before the storm http://owni.fr/2010/10/20/wikileaks-the-leak-before-storm/ http://owni.fr/2010/10/20/wikileaks-the-leak-before-storm/#comments Wed, 20 Oct 2010 14:26:25 +0000 Olivier Tesquet & Noor Chandler http://owni.fr/?p=32221 In the middle of July, Wikileaks released 77,000 confidential documents concerning the U.S. military intervention in Afghanistan, an event we dubbed the biggest leak in the history of war. On that occasion, OWNI created an application aimed at giving an order to the overlap and overload of information. The site administrators, chief among them founder Julian Assange, came under fire from the Pentagon. Despite the internal tension and the attempts to knock it down, they are now about to publish a new salvo of classified files relating, this time, to the war in Iraq, just two months after as the U.S. military completed its official withdrawal.

Our interactive timeline, regularly updated, will help you keep track of the past ten weeks (scroll from left to right):

You can also find a larger version by visiting this link.

Monday, October 18. Julian Assange posted a statement on Twitter, attempting to put an end to international speculation about the imminent publication, by Wikileaks, of nearly 400,000 classified documents on the U.S. military intervention in Iraq.

Sources, Where art ye?

The founder of Wikileaks took the opportunity to settle accounts with the mainstream press by exposing its lack of journalistic rigour. He especially singled out an article which appeared on the Wired blog ‘Threat Level’. SInce then, hundreds of articles have announced the release of new leaks, expected for October 18. Defending “scientific journalism“, Assange regrets that dozens of newsrooms were duped by such a “sensationalist blog”, guilty of not having adequate sources and information.

In their article dated September 27, 2010, reporters Kevin Poulsen and Kim Zetter of Wired revealead internal struggles within the organization, especially between Assange and his right-hand man Daniel Schmitt. The transcript of a chat conversation between the two activists was published on the blog: “Wikileaks is set to release the Iraq trove on October 18, according to ex-staffers  - far too early, in the view of some of them, to properly redact the names of U.S. collaborators and informants in Iraq”.

But what does it mean to be a “Wikileaks staffer”?  According to John Young, a veteran of open government through his site, Cryptome, this is the particular DNA of the organization:

I believe there is nobody inside Wikileaks, that is a mistaken assumption about its existence. Various people participate in common activities but there is no formal organization, no officers, no employees, no legal existence. The WL “advisory board” is an informal arrangement with no legal existence, no responsibility, no legal liability. WL remains only a concept, an initiative, and as far as I know does not exist legally. However, Cryptome is also the same, only a concept without formal existence; it too is only an activity not a legal entitity, it has no resources, no employees, no responsibility; it is a philosophical fiction somewhat like Wikileaks but there are considerable differences…

Much ado about nothing?

Wikileaks was quick to castigate Wired, and with it the entire body of journalism, for these inaccuracies. Scolded by Assange, Wired published a sort of self-acquittall this Tuesday, pointing out “[they] do not hate Wikileaks”. They do, however, claim to be victims of Assange contravening Kerckhoffs’s principle by taking up “security through obscurity.” The head of Wikileaks often contradicts himself, and in fact, in his statement, he does not deny the imminent publication of a new burst of War Logs. He does, however re-articulate the rules of the game: Wikileaks will never let their agenda known. For its part, Mother Jones’s website didn’t hesitate to poke fun at the behavior of the former hacker. Facing an obscure horizon, the next few days should help settle the hasty media.

Below, the statement released by Julian Assange:

Where do all these claims about WikiLeaks doing something on Iraq today (Monday) come from? A single tabloid blog at Wired Magazine.
That’s right. Over 700 articles, newspapers all over the world, and newswires fooled by a tabloid blog–and each other.
Of course you won’t see this blog cited, generally, in the mainstream press articles, because that would lessen the credibility of these articles back to where the belong — unsubstantiated, and indeed, false claims made by a source that is not credible. What is journalism coming to?
But, Wired’s blog is not just any source that lacks credibility. It is a known opponent and spreader of all sorts of misinformation about WikiLeaks. This dramatically ramped up since we demanded an investigation into what role they played in the arrest of the alleged journalistic source, US intelligence analyst, Bradley Manning
We condemned Wired magazine for that conduct and the magazine has been oppositional ever since. The two blogs concerned, “Threat Level” and “Danger Room”, while having produced some good journalism over the years, mostly now ship puff pieces about the latest “cool weapons system” and other “war tech toys” as befits their names — “Threat Level” and “Danger Room”.
These two blogs, and in particular editor Kevin Poulsen, have been responsible for a tremendous amount of other completely false information WikiLeaks.
A post today on “Danger Room” begins with:
“We’re still waiting for WikiLeaks to make good on its pledge to reveal hundreds of thousands of U.S. military documents on the Iraq war.”
Another fabrication.
WikiLeaks does not speak about upcoming releases dates, indeed, with very rare exceptions we do not communicate any specific information about upcoming releases, since that simply provides fodder for abusive organizations to get their spin machines ready.

Julian Assange
Editor-in-chief

Have a look at our first War Logs application, our live-blogging of the previous leak [FR], and all our articles on WikiLeaks

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Translation by Federica Cocco.

Photo credits: Flickr CC The US Army, mira 66

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http://owni.fr/2010/10/20/wikileaks-the-leak-before-storm/feed/ 0