OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les data en forme http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/ http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/#comments Tue, 10 Apr 2012 16:24:05 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=105343 Dans sa longue quête de la représentation du réel, le journaliste de données prend soin de s’accomoder des meilleurs compagnons pour réaliser son oeuvre. Sachant manier le code et la palette si possible. Cette semaine encore, nous vous livrons ce que nous avons trouvé de plus remarquable à l’égard de ces associations qui fleurissent, encore et encore, pour le plaisir de nos sens et de nos esprits. Et le printemps est là.

Prenez le studio de design et de technologie californien Stamen. Entre deux projets pour leurs clients ces gars-là sont passionnés de cartographie. Alliant leur plaisir à leurs compétences, les voici – inspirés par le projet “Bicycle Portraits” – à composer une magnifique interprétation artistique d’OpenStreetMap, couchant sur le célèbre service libre de cartes en ligne un effet aquarelle du meilleur effet. Evidemment, il serait trop simple que l’exercice ne consistât qu’à la juxtaposition d’une unique brique opaque sur la carte : le tout fonctionne à chaque niveau de zoom avec une juste répartition de la quantité de détails nécessaires à la bonne lisibilité du tout.

Dans quel état j’erre

Autre lubie cartographique et cartographiée sur la côte ouest, c’est celle d’Aaron Parecki. Pourvu d’une balise GPS durant trois ans, il dévoile aujourd’hui sa passion pour la géographie en exhibant une série de cartes en couleurs qui ont la particularité de ne calquer son travail sur aucune trame physique existante. Les images proviennent uniquement des données fournies par le GPS, sans l’appui d’aucune carte, et les différentes couleurs suggèrent juste sa vitesse de déplacement – la largeur des traits mettant évidemment en valeur la fréquence des parcours usant des mêmes routes.


Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cartographie radicale

Dans le genre association de gens barrés, ceux du “collectif” Radical Cartography se posent nettement en courtisans de la couronne. Pulsations de fanatiques de la simulation du réel – citant Baudrillard qui cite lui-même Borges dans leur profession de foi – cet objet non-identifié est une collection des meilleurs (?) exemples d’infographies et cartographies chatoyantes permettant de se figurer le monde tel qu’il est, à moins que ce ne soit tel qu’il a été, pourrait être ou devrait être. Ou aurait pu être. Ou serait susceptible de devenir. Bref, c’est à voir et à partager.


“An infographist is just a visual journalist.”

Pour vous donner une idée, le prochain “workshop” de SwissInfographics à Genève s’intitule “comment le storytelling peut optimiser le potentiel narratif d’une infographie”. Ce sera tout juste un mois après l’inauguration par cette plate-forme suisse de recherche de l’exposition “Voir c’est croire“, dédiée à l’évolution du design informationnel depuis les hiéroglyphes égyptiens jusqu’aux dernières applications numériques. Autrement dit, on rigole bien dans le bassin franco-valdo-genevois dès qu’il faut causer design. D’ailleurs, si vous n’avez pas le temps d’aller voir l’expo (qui se tient jusqu’au mois d’août), vous irez sûrement lire l’entretien de Michael Stoll, grand collectionneur d’infographies, qui à la question rhétorique “Mais il n’y a plus aucun journal qui mette des infographies sur sa une” répond simplement : “Et bien, c’est pour cela que les médias vivent des moments si difficiles”. Hop.


Cliquer ici pour voir la vidéo.

Restons dans l’infographie, et prenons un peu de hauteur et de légèreté, grâce à deux illustrations particulièrement réussies cette semaine.

La première, Technology timeline (commanditaire : AT&T), est une frise chronologique permettant de comparer les objets de (science) fiction avec les objets de la réalité tels qu’ils ont été “inventés” plusieurs années après leur propulsion dans la littérature et/ou au cinéma. Entre le vidéophone de Métropolis (1926) et son succédané matériel apparaissant 80 années plus tard (Skype, 2006), ou les scanners corporels de Total Recall (1990) ou ceux pullulant dans nos aéroports depuis 2009, cette infographie fait ce qu’on lui dit de faire : elle informe et divertit.

Seconde bonne idée, c’est l’initiative de Channel 4 de dévoiler très différemment sa structure organisationnelle “chiante” en y rajoutant une histoire et de la couleur : “Infographic Turns Boring Corporate Workflow Into Buzzing Metropolis” accueille les nouveaux collaborateurs de la chaîne de télé anglaise et leur évite l’absurde succession de documents internes rébarbatifs, de présentations assomantes de la stratégie du groupe ou encore l’essentiel organigramme représentant l’armée mexicaine se trouvant au-dessus du nouvel arrivant. Idée plaisante qui tente d’humaniser un peu les ressources humaines.

Traque aux bonus

On ne fermera pas la marche de cette 27e chronique hebdomadaire sans évoquer quelques nouvelles initiatives Open Data en Europe : celle du Tyrol (Autriche), qui contient à ce jour une douzaine de jeux de données, notamment sur la thématique environnementale – on dira que l’intention prévaut. Celle de la ville de Bologne (Italie), dont le portail est beaucoup mieux conçu – au moins demande-t-il son avis aux citoyens de passage, même si les formulaires sont un peu rustiques. En France, on aura aussi noté l’arrivée très discrète du Mans (Sarthe), qui ouvre une partie des données publiques à travers une simple page du site de la ville et non par le biais d’un site dédié. Plutôt de la bonne volonté là aussi malgré tout (hormis la présence du format PDF et l’affichage un poil rude) avec la licence ODbL. Enfin, le tourisme en Provence a officiellement son portail (difficile d’échapper à son excellent service de presse), qui encourage la création d’applications liées au… tourisme en Provence grâce à la libération de jeux de données aussi fous que le CSV des restaurants de la région. Avis aux codeurs amoureux du sud.

Et en parlant de sud… nous vous souhaitons une excellente semaine ensoleillée à l’écoute de Stephen Malinowski et du Véritomètre OWNI/i>TELE :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/04/03/les-data-en-forme-episode26/ http://owni.fr/2012/04/03/les-data-en-forme-episode26/#comments Tue, 03 Apr 2012 21:58:35 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=104648 OWNI. Cette semaine, ils vous proposent un voyage au coeur des data contre vents et marées, avec une Terre qui tourne et des courants marins visualisés en temps réel. Mais aussi des données en 3D qui se promènent au plafond de Grand central station, à New York.]]> Amoureux de la donnée, sortez vos mouchoirs. On démarre ce nouvel opus des data en forme avec un projet fou, “Graphic World”, signé David Mc Candless et le quotidien économique Financial Times. Place au spectacle :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

 
Une gare, des data, du talent, le tour est joué et ça donne des frissons. Faire sortir les chiffres de nos écrans, les donner à voir au coeur d’un lieu aussi fréquenté que Grand Central Station à New York, surprendre les 750.000 passagers qui traversent cette salle chaque jour, un sacré pari. Surtout quand on y ajoute la possibilité de parcourir IRL les données avec une interface simple : nos pieds.

Le résultat est à la hauteur du défi, une série d’animations en 3D isométrique réparties sur trois thèmes : la place de l’économie Américaine dans le monde, l’importance de l’industrie du téléphone mobile et les chiffres positifs au coeur de la crise actuelle.

Pour ne rien gâcher, le site qui relaie l’opération est aussi sobre qu’efficace : contenus accessibles en un clic, jolie mise en forme CSS, vidéos contextualisées et liées à leur fil de discussion Facebook. Cette campagne du Financial Times qui met les data au cœur de la réflexion est une réussite. Seul bémol : son objectif en forme de croisade sous la bannière étoilée…

The US is still the world’s pre-eminent economic superpower – but to stay on top and thrive in the global arena, an in-depth understanding of the global marketplace is critical to the American business community.

Les data au bout des doigts

Restons dans le réel pour jouer avec ce que nous avons tous à portée de main : du papier. Sian Ching, designeuse et graphiste basée à Singapour, est une adepte du DIY. Avec des gabarits, une paire de ciseaux, de la colle et des feuilles aux couleurs intelligemment choisies, elle transforme en quelques heures des tableaux de données en infographies physiques.

Elle a notamment travaillé sur trois jeux de données avec ce principe : la répartition des groupes sanguins parmi les donneurs de Singapour, les réserves des trois principales sources d’énergie dans le monde et une comparaison de cinq causes de décès (le virus du Sida, la malaria, les suicides, l’alcool et les accidents de la route).

Pattern Matters

Le but du projet est double : mettre en avant le rôle essentiel du motif (et de sa répétition) dans tout travail graphique et offrir une source d’inspiration pour tout ceux qui s’intéressent au sujet. On la remercie.

Do it Toi-même !

Si vous n’êtes pas des adeptes des papier-colle-ciseaux mais que le principe de passer à l’action vous parle, causons “outils”. Le datablog du Guardian a publié la semaine dernière un article bien utile pour tous les (data-)journalistes et autres passionnés de la visualisation des données qui voudraient mettre les mains dans le cambouis.

Le généreux Simon Rogers y a listé les services en ligne les plus utilisés par ses équipes. Google Fusion Tables, Tableau, Many Eyes, les bases sont là avec les explications sur le “pourquoi du comment” à chaque fois. Un article à se garder toujours à portée de main car plus nous serons nombreux à les utiliser, plus de nouveaux outils verrons le jour, donc plus nous aurons de possibilités.

Nous y allons aussi de notre modeste contribution avec un nouveau venu parmi les outils de création de frise chronologique : Timeline. Ce projet, créé au sein du Knight News Innovation Lab, rappelle graphiquement Dipity, dans un esprit plus épuré et plus efficace mais c’est surtout son principe qui est innovant.

Ici, pas de compte à créer, pas d’interface graphique parfois chargée pour construire votre chronologie, vous récupérez simplement les différents fichiers du script sur GitHub, vous éditez le fichier .json contenant les données à afficher sur la frise chronologique, vous déposez le tout sur votre serveur (ou dans un dossier public Dropbox) et vous n’avez plus qu’à appeler le script dans l’une de vos pages pour afficher le résultat.

Il faut mettre les mains dans le code, c’est certain mais ce n’est pas aussi compliqué qu’il y parait et les fonctionnalités proposées par Timeline sont vraiment intéressantes : intégration de multiples sources (Twitter, YouTube, Vimeo, Soundcloud, Google Maps, Flickr), affichage pleine page, intégration des données à partir d’un modèle de feuille de calcul Google Documents, affichage sur les supports mobiles (smartphones, tablettes y compris Apple).

Enfin dernier point qui nous fait vraiment aimer ce projet : il est Open Source. À surveiller donc car, c’est certain, de nouvelles fonctionnalités verront rapidement le jour rendant l’outil encore plus performant.

Flux et reflux

Finissons cet épisode entre brises et courants. L’un des points fascinant du travail sur les données est d’arriver à rendre visible (et lisible) des informations qui ne le sont pas à l’origine. Ça l’est d’autant plus lorsque l’on arrive à faire ce travail sur des data qui nous entourent sans qu’on ne le sache.

C’est justement l’objet du dernier projet personnel de Fernanda Viégas et Martin Wattenberg. Modestement en charge du groupe de recherche “Big Picture vizualisation”, financé par Google, ils se sont amusés, sur leur temps libre, à visualiser les vents qui parcourent le territoire américain. En temps réel, bien sûr.

Le projet, intitulé “Wind Map”, offre un rendu visuellement fascinant. Son principe est si simple, pour ne pas dire évident, qu’il n’y a pas grand chose à en dire au-delà de son titre : une carte des vents. Elle est juste astucieusement construite avec les outils d’aujourd’hui. Les données utilisées, issues de l’organisme national de prévisions météorologiques, sont publiques et disponibles depuis longtemps. C’était là, sous nos yeux.

Sur un principe similaire, mais avec des moyens légèrement plus importants, la Nasa a mis sur son compte Flickr une vidéo intitulée “Perpetual Ocean” permettant de visualiser les courants océaniques. C’est le studio de visualisation scientifique maison qui a compilé un énorme flot de données produites par le projet ECCO2 pour obtenir un film d’une vingtaines de minutes visualisant ces flux et reflux entre juin 2005 et décembre 2007.

Là aussi, le résultat est assez hypnotique.

 
À regarder cette vidéo en boucle, on pense même à La nuit étoilée de l’ami Vincent, peut-être l’un des premiers datajournalistes sans le savoir.

À la semaine prochaine et n’oubliez pas, contrairement à la vérité, les données, elles, sont ici, autour de vous.

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Une campagne pas très net http://owni.fr/2012/02/21/une-campagne-pas-tres-net/ http://owni.fr/2012/02/21/une-campagne-pas-tres-net/#comments Tue, 21 Feb 2012 19:29:10 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=99355

“Sarkozy : une entrée en campagne fracassante”. La manchette tapageuse du dernier Figaro week-end pourrait tout aussi bien coller au web. Depuis que celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le nom s’est officiellement déclaré candidat à sa réélection, le 15 février dernier, l’Internet français (aussi) s’est emballé. Et n’entend plus parler que de lui : Nicolas Sarkozy sur Facebook, Nicolas Sarkozy sur Twitter, Nicolas Sarkozy ad libitum. Des débuts assourdissants. Ni marrants, ni réellement emballants. Entre mini-polémiques et passes d’arme, la campagne sur le réseau rase le sol, plus proche du caniveau que de la haute expertise en matière d’interouèbe.

Flux de polémiques

Facebook aime Nicolas Sarkozy

Facebook aime Nicolas Sarkozy

Facebook est accusé par le Parti socialiste de favoriser le candidat Sarkozy en le conseillant pour sa campagne. Un coup de ...

Tout a commencé avec la vraie-fausse affaire d’État mouillant Facebook et l’Élysée. La firme américaine s’est retrouvée sous le feu socialiste, accusée d’avoir tout mis en œuvre afin que le président sortant soit le premier candidat français à lancer sa “timeline”, le chemin de vie made in Facebook, en ses temps électoraux. Si François Hollande n’a pas pâti de ce favoritisme présumé, les relations resserrées du Palais et des équipes du réseau social sont depuis longtemps avérées. Et semblent bel et bien avoir entravé la créativité d’autres prétendants au fauteuil présidentiel, tel Dominique de Villepin.

Au-delà de son aspérité formelle, le “timelinegate” révèle sur le fond l’image que les équipes de la webcampagne sarkozyste se font d’Internet et de ses usages. Aseptisée. Pas faute de s’être entouré de spécialistes : deux équipes web à l’UMP et au QG du candidat, qui compte l’ancien conseiller numérique de la présidence, Nicolas Princen. Le tout appuyé par une agence de communication digitale, emakina. Un “panzer numérique” dont l’expertise semble en décalage avec les cultures numériques.

Sur Facebook, un profil présidentiel où l’interaction se limite aux seuls “j’aime”. Commentaires persona non grata. Sur Twitter, aujourd’hui dans le viseur médiatique, un compte @NicolasSarkozy rapidement “vérifié” (une procédure fermée au grand public), qui fait l’album de campagne du candidat. Et qui simule une certaine proximité avec les internautes, en signant quelques messages “NS”, pour Nicolas Sarkozy. Y compris au beau milieu d’un déplacement à Annecy, où il aurait réussi à causer avec la Maison Blanche “via web” (autrement dit, pas sur son téléphone) entre le fromage et le dessert.

Un compte qui a aussi fait table rase des usurpateurs. En clair : tout est propre, tout est cadré. Rien ne dépasse.

Au QG de campagne, on ne se cache pas d’être intervenu sur Twitter pour faire un peu le ménage. Interrogé par OWNI, un membre de l’équipe s’empresse néanmoins d’assurer n’avoir signalé au site “que les comptes qui ont repris l’orthographe exacte de ‘Nicolas Sarkozy’ sans préciser leur contenu parodique”. “Au nom de la transparence que l’on doit aux internautes” ajoute-t-il. Drôle de conception pour un réseau foutraque comme Twitter, où les profils sérieux côtoient les plus absurdes, et où les faux comptes parodiques y poussent en paix comme des champignons.

Dans son règlement, Twitter précise intervenir si des imitations sont susceptibles “d’induire en erreur, de prêter à confusion ou de tromper autrui”, afin de se préserver de toute usurpation d’identité. Et pour peu qu’on lui signale. Mais n’en accepte a priori pas moins l’art du pastiche.

Le “mème” Sarkozy sur Facebook

Le “mème” Sarkozy sur Facebook

Nicolas Sarkozy réécrit sa vie sur Facebook. Un pur moment de communication, qui tombe à pic pour l’annonce, ...

Internet is serious business

Problème : les comptes récemment fermés par Twitter étaient soit manifestement parodiques (@_NicolasSarkozy), soit satiriques et hostiles à la politique du président sortant (@sarkocasuffit ou @mafranceforte). Au QG de Nicolas Sarkozy, on dément formellement être intervenu pour la fermeture de ces comptes. Un étrange hasard attribué à l’action de certains militants, qui auraient signalé en masse les profils incriminés via la procédure “report as spam”. “On respecte les règles du jeu, poursuit-on du côté de la rue de la Convention, la culture Internet, c’est aussi la parodie. On la joue à la régulière.”

Régulière ou pas, la fermeture de comptes ambigus atteste déjà de la communication strictement bordée du candidat Sarkozy sur Internet. Exit les autres contenus : les internautes sont soumis à l’injonction de consommer le seul flux officiel et labellisé. Et s’il s’avère que l’équipe de campagne a fait fermer des comptes anti-Sarkozy, ses velléités de contrôle s’apparenteront simplement à de la censure.

Certains n’hésitent d’ailleurs pas à employer le terme : ce week-end, le hashtag #sarkocensure a fleuri sur Twitter à la suite de la suppression de ces comptes. Les explications données par le site aux utilisateurs lésés ne faisant que renforcer les soupçons de partialité. Ainsi le propriétaire du compte @_NicolasSarkozy, créé en 2010 et pourtant décrit comme “compte parodique”, s’est vu accusé par la firme américaine de “commettre une usurpation d’identité non parodique.” Devant la levée de bouclier, il a finalement été réactivé.

Je te censure, moi non plus

Il n’en fallait pas moins pour que le PS s’engouffre dans la polémique. Dans un communiqué, une porte-parole de François Hollande a aujourd’hui dénoncé la fermeture de ces comptes, en rappelant l’attachement du candidat à “un Internet neutre”. Sans que des propositions concrètes aient encore été proposées en ce sens, la responsable numérique du PS Fleur Pellerin gardant le silence sur le sujet.

La veille, l’affaire tournait à la guéguerre entre socialistes et sarkozystes. Par articles interposés, chacun a joué au petit jeu du “je te censure, moi non plus”. Matthieu Creux, militant UMP affiché, a ainsi affirmé – pièces à l’appui – que le compte parodique @droledegauche, dont il est à l’origine, avait subi les foudres des avocats du PS en août dernier. Une action qui atteste selon lui “d’une volonté forte de la part du Parti Socialiste de vouloir faire taire l’humour politique sur Internet.” Réponse du berger à la bergère sur le site du Nouvel Obs, où l’un des responsables web de Solferino, Émile Josselin, explique que le compte @droledegauche était allé trop loin, justifiant ainsi d’entamer une démarche juridique :

D’un compte militant de droite à l’humour discutable, mais finalement de bonne guerre, on bascule soudain dans la volonté de nuire délibérée.

Ces derniers jours, c’est le “google bombing” qui monopolisait les observateurs de la campagne présidentielle sur Internet. La manœuvre, qui consiste à lier sur Google un ou des mots clés à un site Internet, a d’abord visé le candidat Hollande : l’expression “incapable de gouverner” renvoyant à son site de campagne. Puis le site de l’UMP, auquel a été lié les mots “on va tuer la France”.

Sarkozy détourné de son image

Sarkozy détourné de son image

Sitôt publiée, l'affiche de campagne de Nicolas Sarkozy a été détournée. André Gunthert, chercheur sur l'image et le ...

Il y a cinq ans, la campagne s’était illustrée par la prolifération de ce genre de coups bas sur Internet. Interrogés dans le cadre de l’enquête Partis en ligne, les responsables web de l’UMP comme du PS nous avaient assurés récuser ces pratiques. Aspirant à une plus grande profondeur, souhaitant éviter les “petites phrases” pour aller vers du contenu de qualité et une relation plus approfondie avec “les internautes”. Nous étions alors en octobre, à l’orée de la campagne. Qui a déjà de faux airs de 2007.

Et pendant ce temps-là, les internautes sont morts de rire. Dès sa mise en ligne, ils se sont emparés de l’affiche de Nicolas Sarkozy. La détournant à l’envi et se poilant en chœur, bien loin de ces bisbilles de communicants.

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Propriété intellectuelle mutante http://owni.fr/2011/10/24/acta-propriete-intellectuelle-mutante-union-europeenne-parlement-lobby-etats-unis/ http://owni.fr/2011/10/24/acta-propriete-intellectuelle-mutante-union-europeenne-parlement-lobby-etats-unis/#comments Mon, 24 Oct 2011 16:30:58 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=83939

Cela fait quelques années que l’ombre du traité Anti-conterfeinting trade agreement (plus connu sous le nom d’Acta) plane sur la réglementation internationale de la propriété intellectuelle. Touchant tant la santé que la culture, et menaçant au passage certaines libertés publiques, les négociations entourant ce texte ont longtemps été frappées du sceau du secret. A l’heure où certains pays ont signé l’accord, retour sur une chronologie mouvementée.

L’Acta ruse

Comme le montre notre chronologie, cela fait quelques années que les négociations ont discrètement été entamées. Sous l’égide d’un certain nombre de lobbyistes. Les télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks et analysés par la Quadrature du Net, prouvent que le concept même de l’Acta a été pour la première fois évoqué par Stan McCoy, le négociateur en chef chargé de l’application des mesures liées à la propriété intellectuelle. Depuis, c’est Kira Alavarez qui négocie l’Acta pour le compte des États-Unis. Sa biographie sur le site de réseautage professionnel Linkedin est édifiante : lobbyiste pour Time Warner, elle a fait ses armes dans l’industrie pharmaceutique. Un profil idéal pour porter la voix des ayants droit.

Au début du processus de négociation, certains documents préparatoires auxquels le Parlement européen n’avait pas eu accès ont atterris entre les mains du lobbyiste Steven Metalitz. Ce juriste suivait le dossier pour l’International Intellectual Property Alliance (IIPA) et travaillait à Washington pour le compte de quelques importants acteurs de l’industrie du divertissement: laMotion Picture Association of America (MPAA), la Business Software Alliance (BSA) ou encore la Recording Industry Association of America (RIAA).

Côté français, la transparence concernant les négociateurs n’est pas de mise. Le ministère de l’Economie et des Finances semble être à la manœuvre, par le biais de la Direction Générale du Trésor et de la Politique Économique (DGTPE), comme le révélaient nos confrères de Numerama en février 2010.

Comme nous l’expliquait la semaine dernière Marietje Schaake:

[Le traité] a été négocié en secret avec les principaux acteurs du monde industriel mis autour de la table. Les parlements ont été largement contournés, ainsi que le processus démocratique.

Ce n’est aujourd’hui plus le cas, les parlementaires européens et associations ayant réussi à rendre les négociations publiques. L’occasion pour le Parlement de faire valoir ses droits dans le jeu institutionnel européen qui l’oppose à la Commission et au Conseil de l’Union européenne.

Au cœur de la machinerie européenne

Certains parlementaires comptent bien faire d’Acta l’un des combats de leur mandature. A l’instar de la députée Sandrine Bélierqui faisait récemment référence à plusieurs études mettant en relief les contradictions du traité à l’égard de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) ou de la Charte européenne des droits fondamentaux (CEDF).

La qualification de l’accord commercial en “accord mixte” exige le vote du Parlement européen pour être ratifié. Un membre de l’équipe du Conseil européen tente de nous éclairer. Si la Commission européenne a le droit d’initiative, c’est au Conseil européen qu’il revient de prendre la décision de signer l’accord. Et, depuis la ratification du traité de Lisbonne, le Parlement Européen doit également donner son consentement, avant un retour devant le Conseil pour enfin le conclure. De plus, il est nécessaire que chacun des parlements nationaux donne son accord.

Aux États-Unis, on ne s’embarrasse pas : l’accord est considéré comme un “Sole executive agreement“, qui ne nécessite pas la validation du Parlement. La procédure est ainsi simplifiée, ce qui permet de faire passer plus facilement l’un des points d’achoppement de l’Acta : la mise en place de mesures répressives, notamment en s’appuyant sur les fournisseurs d’accès à Internet (FAI), encouragés à collaborer avec les sociétés de gestion de droits de propriété intellectuelle. Une version augmentée de la Hadopi, avec filtrage et censure à la clef.

Le Parlement européen et les Parlements nationaux ont jusqu’au 1er mai 2013 pour s’opposer à la signature de l’Acta. Un seul non suffirait à arrêter tout le processus de ratification.

L’année 2012 s’annonce chargée pour les lobbyistes.


Merci à Nicolas Patte et Julien Goetz (aka Paule d’Atha) ainsi qu’à Romain Renier pour leur aide dans la réalisation de la timeline.



Image de Une par Geoffrey Dorne

Crédits photos CC FlickR par Lucas Braga

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Embeddons dans le tramway de Reims http://owni.fr/2011/04/25/embeddons-dans-le-tramway-de-reims/ http://owni.fr/2011/04/25/embeddons-dans-le-tramway-de-reims/#comments Mon, 25 Apr 2011 15:00:02 +0000 Carole Lardot http://owni.fr/?p=58303 Billet initialement publié sur le datablog d’OWNI

Quand nous avons lu la chronique Jean-Marc Manach, nous avons tout de suite eu envie de réagir et de faire partager nos expérimentations de timeline sur lunion.presse.fr, le site du quotidien régional L’union/L’Ardennais. OWNI nous a ouvert ses colonnes. Visite de notre « laboratoire de campagne »…

Nous avions dans notre ligne de mire l’inauguration du tramway de Reims pour le 16 et le 17 avril. Tous les médias locaux étaient positionnés sur l’événement : notre quotidien bien sûr, des hebdos, les radios, la télé.
Nous nous sommes alors demandé ce que nous allions pouvoir apporter de plus, de neuf, à nos internautes. Nous voulions les surprendre. Il nous fallait une timeline ! L’idée s’est imposée mais les contraintes techniques qui vont avec nous ont très vite ramené sur terre.

Deux de nos sites (L’Est Eclair et L’Aisne Nouvelle) sont en train de changer de CMS et migrent vers Drupal. Les journalistes sont réquisitionnés pour les tests sur la version bêta, l’équipe informatique débogue au fil de l’eau. Leur demander de développer une timeline est juste… exclu.

User friendly, pas trop chronophage, gratuit

Comme nous utilisons déjà des outils comme Wix, Vuvox ou CovertitLive, nous sommes partis à la recherche de LA timeline qu’il « suffirait » d’intégrer sur notre site grâce à un simple code embed.

Après avoir longuement travaillé sur une Google Map pour dresser la carte noire des écoles qui ferment et monter l’ampleur de la mobilisation dans la région, toute l’équipe était favorable à un outil « user friendly »… et pas trop chronophage.
Dipity est ressorti grand gagnant de notre banc d’essai : esthétique, intuitif et gratuit. Nous avons été séduits par cet outil. Seul bémol : l’intégration des vidéos ne nous a pas semblé optimum.

Multiplier les niveaux de lecture

La timeline, la liste, le flipbook, la localisation très simple (pour une fois pas besoin d’aller chercher la latitude et la longitude de Reims sur Wikipédia), la visualisation d’images, de vidéos et l’ajout de liens offrent autant de niveaux et modes de lecture.
L’internaute est acteur de ses choix, il construit sa navigation, ce n’est pas le journaliste qui lui impose sa propre lecture, il lui soumet les éléments estimés pertinents.
Cette timeline que nous avons titrée « La trame de l’histoire » retrace les histoires du tramway à Reims depuis 1897, mais aussi la bataille politique et économique qui ont accompagné sa réalisation.

Nous n’avons pas (encore) exploité l’aspect contributif de Dipity, mais ce n’est que partie remise puisqu’il ouvre les portes du crowdsourcing.

Tous fans de code « embed »

Une fois les données renseignées dans Dipity, restait à intégrer le code embed sur notre site. Un peu de bricolage dans Drupal nous a permis d’offrir un espace respectable à notre timeline, nous avons optimisé le confort de lecture et ajouté un compte à rebours à J-15 du D-day. Et le tour était joué.
Dans notre service web on est tous fans de code embed ! Plus par obligation que par conviction d’ailleurs. Comme beaucoup de quotidiens régionaux nous sommes avant tout un journal avant d’être une entreprise multimédia. Nous sommes dans le flux et nos informaticiens dans le code. Le cloisonnement des métiers contrarie régulièrement nos élans. Dans ce contexte rien de tels que ces outils clés en main à la portée de tous.

Pas « faire beau » mais faire sens

Une simple démo a convaincu le rédacteur en chef. Nous avons diffusé l’info sur nos comptes Twitter et Facebook ainsi que dans un supplément spécial de notre journal quotidien.
Au lendemain de l’inauguration du tram, nous avons relevé les compteurs. Et le bilan est très positif : plus de 9.300 vues et de très bons retours en termes d’image. lunion.presse.fr a fait +25% de pages vues dans le week-end.

Nous avons remporté notre pari : intéresser, surprendre tout en mettant les informations en perspective. Il ne suffisait pas de faire beau, mais de donner du sens. La tentation de l’esthétisme sans fond journalistique étant ce qui nous semble être le principal écueil.

PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales zyplox

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“Internet civilisé”: la timeline http://owni.fr/2011/04/12/internet-civilise-la-timeline/ http://owni.fr/2011/04/12/internet-civilise-la-timeline/#comments Tue, 12 Apr 2011 09:30:24 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=56480

Billet initialement publié sur le datablog d’OWNI

La semaine passée, notre éminent confrère Marc Rees se fendait d’une petite anthologie de la notion, tant chérie par Nicolas Sarkozy, de “l’Internet civilisé” (Avec l’Internet civilisé, l’UMP s’échine). Las : à l’exception d’une photographie de fossiles préhistoriques, l’article se bornait à enfiler des dates, des noms, et des citations, en mode texte.

Il existe pourtant de nombreux outils de “timeline” (frise chronologique, en bon français), créés précisément pour visualiser des informations, dans le temps, mais également d’y associer des images, de les mettre en contexte…

Ceux qui voudraient garder la main sur leurs données installent Timeline sur leur serveur, ou encore TimelineSetter que Propublica vient de rendre public.

Pour aller plus vite, on peut aussi passer par Tiki toki, qui est très joli, mais payant, ou encore par Xtimeline, TimeToast, TimeRime… Mais rien ne vaut Dipity, le plus connu des outils de Timeline, ne serait-ce que parce qu’il permet d’afficher la chronologie sous forme de timeline, mais également sous forme de Flipbook, ou encore, et plus simplement encore, de liste :

Une timeline avec des images, c’est encore mieux. Pour cela, Flickr est une véritable mine d’or, truffées d’images en Creative Commons (ainsi de cette série, publiée par LoppsiLol) :

Flickr, c’est bien, mais pas suffisant : ceux qui s’intéressent aux Créative Commons utiliseront aussi à l’envi le nouveau moteur de recherche de CC, en phase beta, qui permet également de chercher des vidéos sur Blip.tv, les images CC de Fotopedia, Google Images, Open Clip Art Library, les médias de SpinXpress, Wikimedia Commons, Europeana, et la musique de Jamendo :

PCInpact a finalement embeddé ladite timeline. Problème : la largeur du texte autorisé ne permet pas vraiment d’en profiter, tout comme la “largeur” de Politis.fr ne permet pas vraiment d’apprécier son Baromètre des dérapages racistes de l’UMP, fait lui aussi avec Dipity.

Webmasters, directeurs artistiques & créateurs de sites web, encore un effort pour être data-compatibles… En attendant le développement d’autres outils, plus riches, malléables, complexes, il est donc relativement simple d’augmenter un article de la sorte, et donc de proposer autre chose qu’un simple texte.

J’aurais bien voulu pouvoir rajouter de la musique à cette timeline, mais Dipity ne le propose pas (encore). Et comme je n’ai trouvé aucun morceau sur Jamendo au mot-clef Hadopi, concluons donc ce petit billet avec ce détournement chansonnier de l’ami JcFrog :


Image Paternité loppsilol

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http://owni.fr/2011/04/12/internet-civilise-la-timeline/feed/ 2
[App] Quand l’Internet se manifeste [V1] http://owni.fr/2011/03/11/app-quand-linternet-se-manifeste-v1/ http://owni.fr/2011/03/11/app-quand-linternet-se-manifeste-v1/#comments Fri, 11 Mar 2011 18:47:14 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=42712

Certains y verront une preuve supplémentaire de l’ampleur de l’impact de l’Internet : depuis que le réseau est apparu, avant même que le terme Internet n’entre dans les usages, de nombreux usagers ont éprouvé le besoin d’écrire des textes pour encadrer ce nouvel espace et indiquer dans quelle direction il fallait l’orienter, esquissant chacun une vision du Net. Curieusement, le Minitel ne semble pas avoir eu cet honneur.

Les petits cons d’OWNI, conscients qu’il y avait un Internet avant eux, ont voulu les rassembler. L’objectif n’était pas de sélectionner les textes fondateurs mais au contraire d’en accumuler un maximum et de les intégrer dans une timeline, indiquant leur(s) thème(s) principal(aux), les auteurs, le pays d’origine et une présentation synthétique s’appuyant, dans la mesure du possible sur un entretien avec leur(s) auteur(s). Sur la forme, nous avons le choix de ne retenir que les textes dont la réflexion s’articule autour de l’Internet ou y trouve un écho significatif.

In fine, l’ambition de ce projet, c’est bien de raconter l’histoire de l’Internet à travers ce panorama : dans quelle mesure chacun se fait l’écho du contexte d’alors ? Ces préoccupations sont-elles toujours d’actualité ?

« Internet est notre société,

notre société est Internet »

Libertés numériques. Depuis trente ans, les internautes répètent la nécessité de défendre un Internet libre, face aux tentatives de régulation, c’est même leur première raison, historiquement, de publier ce genre de texte. Triste constat, doublé d’un autre : de « Towards an electronic bill of rights » (1981, États-Unis) jusqu’au « Manifeste “en défense des droits fondamentaux sur Internet” » (Espagne, 2009) en passant par le « Manifeste du web indépendant » (France, 1997), les internautes chinois n’ont pas le monopole de la défense des libertés numériques.

Hacker. Communauté fondatrice de l’Internet, les hackers ont été parmi les premiers à prendre position pour défendre ce nouvel espace de liberté qu’est le réseau. Rassembler leur production sur le sujet, c’est s’aventurer dans une faune parfois borderline aux noms obscurs pour les profanes, cypherpunks et autres crypto-anarchistes.

Économie. Comme l’Internet se diffuse, il devient un terrain de business. On voit alors apparaître des textes soulignant la nécessité de s’adapter à ce nouveau terrain, voire d’y aller tout court, tant il a suscité des frilosités dans un premier temps. C’est par exemple le fameux « Cluetrain manifesto » ou « Manifeste des évidences » (États-Unis), qui demeure une référence bien qu’il ait été publié en 1999. Depuis plus de dix ans, les « évidences » qu’il déroule dans ses thèses ne le sont toujours pas pour certains, comme en témoigne la difficulté des marques à communiquer sur les réseaux sociaux.

Société. « Internet est notre société, notre société est Internet » affirme « Un Manifeste » (2010, Allemagne). Devenu mainstream, Internet modifie, voire bouleverse certains domaines. Une partie des textes s’attache ainsi à décrire ces changements sur un secteur en particulier. Le « Healthtrain manifesto » (États-Unis, 2006) évoquait ainsi les mutations de la santé, en faisant au passage un clin d’œil au « Cluetrain manifesto ».

Technique. Internet ne se nourrit pas uniquement de grands principes. Son architecture et ses infrastructures sont autant de paramètres à prendre en compte pour mettre en place lesdits principes. Le « Manifeste de l’Arche » ne décorelle pas son analyse économique des « NTIC » des aspects pragmatiques, appelant au développement des « autoroutes de l’information ».

Cette première version comprend une trentaine de textes. Le tropisme américain devrait se confirmer : Internet est né aux États-Unis et les libertés numériques sont vite devenues un cheval de bataille, en vertu du premier amendement. Ainsi, c’est en leur nom qu’est née en 1990 l’Electronic Frontier Foundation (EFF). En revanche, l’importance des écrits d’origine française doit être relativisée. Cela fait partie des axes de recherche de la V2 d’aller chercher des textes en espagnol, en russe, en arabe… L’essor de l’Internet est tel qu’on peut parier sans trop se mouiller que la littérature est abondante hors États-Unis et Europe.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que les auteurs soient aussi bien des grandes figures de l’Internet, à l’image d’un John Perry Barlow, fondateur de l’EFF et auteur de la déclaration d’indépendance du cyberespace, que des internautes anonymes, comme Didier Lebrun, cet habitant du Tarn-et-Garonne auteur du « Manifeste du Rural Area Network » (France, 1995). Un des apports majeurs de l’Internet, c’est d’avoir permis à tout un chacun de publier des textes et surtout de les rendre facilement accessibles, même quinze ans après leur parution.

Régulièrement, en fonction des retours et de nos découvertes, cette timeline sera mise à jour par paquets, et un ebook devrait voir le jour. Si vous voulez signaler un texte, écrivez à sabine@owni.fr :) Pour éviter de recevoir des textes déjà repérés mais pas encore synthétisés, nous les avons quand même inclus. N’oubliez pas que cette timeline n’intègre que des manifestes, déclarations, chartes, etc. Lorsqu’elle sera beaucoup plus complète, sa présentation sera encore plus éditorialisée, en la découpant par « tranche » historiquement significative. Si le code le permet /-)

Comme vous pourrez le constater, certains textes n’ont pas été traduits. Nous lançons du coup un appel à bonne volonté pour corriger ce point :)

Textes : Sabine Blanc, avec la relecture attentive de Jean-Marc “j’ai connu le Minitel” Manach, Claire Berthélémy, Pierre Alonso, Ophélia Noor et Andréa Fradin.

Développement : Julien Kirch

Design app Marion Boucharlat

Une : Elsa Secco pour OWNI

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http://owni.fr/2011/03/11/app-quand-linternet-se-manifeste-v1/feed/ 0
[App] Trente ans d’éducation aux médias en Europe http://owni.fr/2011/02/28/app-trente-ans-deducation-aux-medias-en-europe/ http://owni.fr/2011/02/28/app-trente-ans-deducation-aux-medias-en-europe/#comments Mon, 28 Feb 2011 20:32:10 +0000 Sabine Blanc et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=48427 Ne pas se fier aux effets d’annonce sur la déclaration de Bruxelles sur l’éducation aux médias tout au long de la vie, dévoilée officiellement jeudi prochain : avant elle, bien des initiatives similaires ont été publiées, depuis la déclaration de Grünwald en 1982.
Autant de textes destinés à plaider la cause de l’éducation aux médias auprès des législateurs européens, pour que les principes se transforment en politiques concrètes dans chaque pays. Des processus lents, aux résultats concrets faibles. Inversement, le législateur n’a pas traîné pour mettre en place la dérégulation des télécoms quand, en parallèle, l’environnement médiatique évoluait à grande vitesse.

Cette timeline présente les principaux éléments nécessaires pour comprendre les enjeux de l’éducation aux médias et son évolution depuis trente ans.

RETROUVEZ NOTRE DOSSIER SUR LA DÉCLARATION DE BRUXELLES ET SUR L’EDUCATION AUX MEDIAS TOUT AU LONG DE LA VIE.

Textes : Ophelia Noor et Sabine Blanc
Design : Marion Boucharlat
Développement : Julien Kirch

Image CC Flickr Aggie Morganti

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