Pantouflage numérique à Bercy

Le 2 décembre 2011

Le directeur adjoint du cabinet de François Baroin deviendra en janvier 2012 directeur général d'une filiale de CapGemini, sous traitant de premier ordre de Bercy et de ses ministères.

Entraîné dans le mouvement de migrations des fonctionnaires vers le privé, l’ex-directeur adjoint du cabinet de l’actuel ministre de l’Économie quittera son poste pour la direction générale d’une branche de CapGemini, société liée par plusieurs contrats avec Bercy. Soumis à l’approbation de la Commission de déontologie, ce recrutement verrait Christophe Bonnard, entré en 2007 au service de Christine Lagarde, prendre la tête de Sogeti France, filiale du géant français des services informatiques.

Un contrat à 120 millions décroché en janvier avec Bercy

Leader européen des services informatiques, CapGemini est depuis 2001, avec l’allemand SAP, l’un des champions des appels d’offre du ministère de l’Économie et des finances et des autres secrétariats d’État et services logés à Bercy. Présent lors de la mise en place des nouveaux systèmes informatiques de l’Économie censés mettre en application la nouvelle Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), l’entreprise a remporté en ce début d’année l’un des plus gros contrats informatiques publics du quinquennat : en duo avec Steria, l’entreprise a été chargée de la maintenance six ans durant du “projet Chorus” pour un total de 120 millions d’euros. Se félicitant de la nouvelle [en], Jean-Philippe Bol, PDG France du groupe, déclarait :

Capgemini’s strategy is to accelerate its commitment to public institutions, by building on its international experience and ability to support the Administration in its large-scale modernization projects.

La stratégie de CapGemini est d’accélérer son engagement auprès des institutions publiques en s’appuyant sur son expérience internationale et ses talents pour accompagner l’administration dans ses projets de modernisation à grande échelle.

Contacté par OWNI, CapGemini a insisté sur le fait que le recrutement était “en cours et soumis à l’avis de la commission de déontologie”. Au ministère de la Fonction publique dont dépend cet organisme, le service de communication nous signale qu’aucune information n’est communiquée aux journalistes sur les examens des différents cas, leur déroulement et la date de rendu des avis. Renvoyé aux rapports annuels de la commission de déontologie, nous n’avons pu consulter que le dernier rapport mis en ligne, portant sur l’année 2009 [pdf]. Pour trouver trace de l’audition et de l’examen du cas de Christophe Bonnard, il faudra attendre l’édition 2011. Laquelle devrait paraître, selon le ministère, à la fin 2012. Contacté par OWNI, le bureau de M. Bonnard n’était pas joignable au moment de la rédaction de cet article.


Illustration via FlickR [cc-by] Alexandre Vialle

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