Découvrez Cheyenne by Left Lane Cruiser

Le 14 mars 2011

A l'occasion de SXSW, Left Lane Cruiser, un groupe originaire de Fort Wayne dans l'Indiana et basé au Texas nous propose de découvrir le tout premier titre qu'il ait composé.

Alors que le festival international SXSW (South By Southwest) a ouvert ses portes le 11 mars et se prolongera jusqu’au 20, nous avons voulu en profiter pour remettre la culture musicale du centre-sud de l’Amérique sous les projecteurs. SXSW, c’est à Austin, Texas que ça se passe. Situé à quelques centaines de kilomètres de la Nouvelle-Orléans en Louisiane, de Memphis ou de Nashville dans le Tennessee, de Clacksdale dans le Mississipi ou encore Little Rock dans l’Arkansas, Austin appartient à une région dont le foisonnement culturel est certain. Vous pourrez trouver plus de détails quand à l’histoire musicale de cette région ici.

Mais finalement, quoi de mieux que la musique pour illustrer notre propos ? C’est en ce sens nous vous avons sélectionné un titre des Left Lane Cruiser composé de Brenn Beck (harmonica, voix et batterie) et Fredrick “Joe” Evans IV (slide guitare et voix). Tous deux sont signés par Keith Malette (interviewé pour l’occasion), fondateur du label légendaire Hillgrass Blubilly qui, comme son nom l’indique se fait le gardien des genres et de leurs croisements le Hillbilly, le bluegrass et le blues. Cheyenne, c’est la toute première chanson que le duo ait composé, c’est l’histoire d’un coup de foudre, que nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui.

Interview Left Lane Cruiser :

Pourrais-tu nous raconter l’histoire de Left Lane Cruise ? Quelles sont vos influences ?

J’ai connu la femme de Joe longtemps avant de le rencontrer. Elle nous a présentés puis nous avons commencé à jouer. Ce premier jour, le courant est passé. Nous avons en fait écrit Cheyenne ce jour là. C’est la toute première chanson que nous avons écrite. Nous avons aussi beaucoup joué de R.L Runside ce jour là. Joe et moi sommes tous deux de grands admirateurs de Fat Possum Records. R.L Burnside, Junior Kimbrough, T-Model Ford. Nous avons aussi grandi avec le rock classique.

Comment en êtes-vous arrivés à la musique? et au blues?

La musique fait partie intégrante de nos deux familles. Mon père joue de la batterie alors j’ai grandi en jouant sur ses kits. Pendant des années j’ai eu un groupe avec mon oncle et mes cousins. Joe a aussi grandi entouré de musique. Son père avait l’habitude de lui jouer de la guitare quand il était enfant. La musique coule dans nos veines depuis longtemps. En ce qui concerne le blues…eh bien pourquoi pas ?

Peux-t-on dire que le mix que vous représentez “Blues / Garage / Punk” soit la conséquence de ces genres ce soient mondialisés et sont donc plus accessibles?

J’imagine qu’on peut dire ça. On voit clairement de plus en plus de groupes essayer différents mélanges et différents genres. Pour nous, il se trouve que nous adorons les trois genres, ils se retrouvent donc tous dans notre musique.

Quel est la différence selon vous entre le blues, la country, le gospel et la musique chrétienne ? Chaque communauté a-t-elle tendance à rester séparée ou les mélanges sont-ils de plus en plus fréquents ? Si oui depuis quand ?

Man, ça fait longtemps que le blues et la country dansent ensemble ! Les deux sont imprégnés de whisky et de travail harassant. J’imagine que la country à toujours eu tendance à être plus “blanche”. Comme tous les genres, ils se sont inspirés de ce que les vieux loups du blues faisaient. Mais bon, eux aussi ont du s’inspirer de quelqu’un d’autre. La différence entre le Gospel et la musique chrétienne, c’est que le gospel a une âme. Les gens jouent du gospel pour évoquer une sorte de connection spirituelle. A mon avis, les gens qui joue du rock chrétien le font pour l’argent d’après un concept qui est exploité depuis longtemps.

Quel est votre ressenti par rapport à internet ? L’utilisez-vous à des fins personnelles ? Le blues y survivra-t-il ?

Internet, c’est génial. Personne ne saurait qui on est si internet n’existait pas. Le blues survivra toujours. Il y aura toujours des puristes qui aiment jouer les mêmes 12 mesures à l’infini. Mais ce qui intéressant à mes yeux, ce sont les gens qui poussent le blues à au delà de ses limites et qui l’amènent à un niveau supérieur.

Depuis que vous avez commencé à jouer, quels sont les changements majeurs que vous avez observé dans l’industrie, dans le style que vous jouez et plus généralement, dans votre région?

On note clairement un plus grand enthousiasme et une plus grande conscience du genre. Il y a 5 ans, quand on parlait de R.L Burnside, personne ne savait de qui il s’agissait. Maintenant, les gens se battent pour faire des covers de R.L. C’est aussi, le grand retour du vinyl. Les gens préfèrent un vinyl qu’un CD ou un téléchargement.

La plupart des grands labels ayant leurs siège à Nashville, comment expliquez-vous qu’il y ait une scène aussi active à Austin?

Keith Mallette (du label Hillgrass Bluebilly Records). Pour nous, c’est aussi simple que ça.

Qu’est que SXSW signifie pour toi?

Une belle exposition. Nous avons toujours beaucoup profité du fait de jouer à SXSW. Tout le monde y est, alors aux concerts on voit toujours des gens qu’on avait jamais vus avant.

Interview Keith Malette de Hillbilly Bluegrass :

Pourrais-tu nous raconter un peu l’histoire de Hillgrass Bluebilly?

Nous sommes le premier mouvement “punk roots” à s’être fait connaître en tant qu’agence de communication, tourneur et maison de production. Nous avons une mission : être le meilleur tremplin, et proposer les meilleurs deals ! Nous sommes des hommes, nous vous traitons comme des hommes, nous vous parlons comme des hommes. Nous sommes là pour vous défendre et vous protéger, nous sommes aussi là pour vous nourrir et vous permettre de vous réaliser.

Quelle est la vision de Hillgrass Bluebilly ? Qu’est que vous défendez?

Ha ha, vous avez un train d’avance sur moi ! Je vous ai à l’oeil ! Notre vision est de représenter, tenir le sol, et de TOUJOURS sortir de bons disques, du début à la fin, pas d’excuses. C’est ça le vrai deal. C’est naze que je doive instaurer cette règle moi-même, mais je suis soutenu. C’est une bataille quotidienne mais en fin de compte ça n’est pas le but en soi. Je sens que nous défendons une conduite, une lutte, de la passion et les mouvements de l’âme et du coeur, de la determination, une unité spirituelle de l’incontrôlable, incontestable, dangeureuse, une molécule brute & primaire.

Quelles sont les principales différences marketing entre les genres que vous défendez?

Les préférences personnelles des gens, les contenus, les contextes et l’orchestration. Certains fans ont besoins de pleurer… d’autres ont besoin de remuer leurs fesses.

Vos auditeurs vous suivent-ils sur le web ? Réussissez-vous à toucher plus de monde grâce à internet? Comment votre label s’est-il adapté à ce nouveau medium?

Le nouveau medium nous a adopté. Je me souviens d’avoir ouvert tous les comptes myspace de tous les artistes du label et d’autres comme Weary Boys, Joe Lewis et plusieurs autres… La rue nous aide beaucoup, mais internet à beaucoup compté pour nous… comment pourrait-il en être autrement ? Mais je suis prêt à retourner dans la rue et j’ai déjà prévu deux trois trucs qui nous le permettra cette année.

Quels sont les pays où vous exportez le plus?

L’Allemagne, l’Australie, la France, l’Amérique…nous avons une diffusion plutôt homogène en fait.

Certains acteurs prétendent que la musique chrétienne et le blues sont à deux doigts de devenir mainstream, pensez-vous la même chose?

Le blues est un sujet délicat, quel genre de blues devient mainstream? Aux Etats-Unis, on s’attend à ce que la communauté blues se meure petit à petit. La moyenne d’âge de ces acteurs est à plus de 46 ans, alors il ne faudra pas longtemps avant que ce soit fini. Nous, nous sommes dores et déjà placés de manière stratégique dans les conseils d’administration et en tant que dirigeants de certaines de ces communautés, ce qui signifie qu’il existe encore de quoi se battre. Peut-être restera-t-il des acteurs qui sait ? (rires).

Qu’est ce que SXSW signifie pour vous ?

C’est plutôt, “qu’est ce que je signifie pour SXSW?” !

Sur la même thématique et dans le cadre du focus sur le folklore Américain, vous pouvez lire les articles suivants sur OWNImusic :

- OWNI X SXSW : un petit air de country

- Découvrez I Don’t Wanna by Eric Bling

- Le blues vu de l’hexagone

Crédits photos CC flickr : Jackie Kingsburry; Insomnigrass, waltarrrrr ; crédit cover : Anderson Design prettygoodposters.com

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