Découvrez I Don’t Wanna by Eric Bling

Le 22 mars 2011

La semaine dernière, les Left Lane Cruiser nous ont fait découvrir leur blues. Cette semaine c'est au tour d'Eric Bling de nous faire vibrer au son de sa musique grandie de ce côté de l'Atlantique.

Une Guitare en bois bien poussiéreuse, des cordes qui claquent à s’en casser, les mélodies recollées avec du scotch à réparer les vieux films de celluloïd… Éric Bling est chercheur en blues des origines et song writer. Entre Skip James et Léonard Cohen, son trip hop / Nu-blues et ses roots songs nous transportent dans un paysage sonore riche et subtil…

Nous avons découvert “What’s Nu” de Eric Bling comme souvent, en écoutant sans savoir qui s’exprimait par cette voix cassée. Quelque chose de viscéral, un peu décalé, off-beat et tonique à la fois, blues inside and on the guitare. Le son nous interpelle c’est Eric Bling, un Bordelais qui joue du blues. Comment ??!

Troisième album

Son prochain album, “A room over my head”, va sortir prochainement et nous ne pouvions nous empêcher de l’annoncer. Dans cet opus, le récit n’est pas le même, plus sombre que le dernier album, plus réfléchi, le beat a ralenti, chaque note est posée, chargée d’une certaine profondeur qui reflète une période donnée pour l’artiste. La pochette de son futur disque illustre des géométries variables qui forment une pièce et une tâche noire au dessus d’”Eric Bling”… Eric, que t’est-il arrivé entre “What’s Up” et “A room over my head”?

“Il est moins bricolé, j’ai beaucoup tourné mais il comporte moins de live. Il y a eu de la réécriture. En studio, il y a une écriture nouvelle qui s’est faite. Enregistré en studio, il est plus propre, j’y ai ajouté des samples de percussion, ça amène un univers un peu plus profond.”

Eric sait transmettre ses émotions et pour ce projet unique, il a donc passé un peu plus de temps en studio, a profité d’un espace dédié et de moyens qui lui ont permis de se concentrer sur des choses différentes qu’avec “What’s Nu”.

“What’s nu”, son dernier album à avoir touché les bacs est une tuerie de 13 titres au son et au sens plutôt parfaits. Nous avons retenu ce commentaire sur son dossier de presse :

Eric Bling serait une réincarnation moderne de Robert Johnson qu’il ne s’y prendrait pas autrement pour marquer son époque, faisant évoluer son blues dans le sens de l’avenir et lui offrant un souffle nouveau que le public n’est pas forcément encore prêt à accepter dès aujourd’hui mais qui, à n’en point douter, sera la règle à suivre impérativement pour être dans le coup d’ici quelques années. C’est avec des gens comme Eric Bling et des morceaux comme «The Gran’ Rail Road », « Wood Guitar » ou « I’m A Man » que l’histoire avancera sans trop se répéter … Et vous ne viendrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenus!
ZICAZIC

En fait, il y a déjà eu deux album. Un premier, bricolé maison en 2003 intitulé “Get out of here”. Un vrai travail de “collage professionnel”. Eric s’amuse à reprendre et distordre des riffs. Le père d’Eric écoute Otis Reding et vit au rythme du blues, le groove lui est resté et il nous affirme ne savoir jouer que ça même s’il écoute tous styles de musique. N’empêche que ce bricolage parfois teinté de légère sonorités empruntées à l’électro arrive dans les mains de la Fnac et séduit en Angleterre avant d’atterrir aux Etats-Unis. S’ensuit une période de tournée pendant laquelle il écrit, “What’s nu”. Eh oui, Eric est un peu comme ça, c’est sur le vif qu’il écrit, et il sait vous transmettre ses sensations quand il est sur scène. C’est un homme du in et du out, le yang et le ying, la pression et la raison, le live et le studio.

Mais dites donc, c’est comment d’être un jeune Bordelais passionné de Blues, c’est pas vraiment le folklore de la région?

“Mon projet était complètement décalé, on me disait “ça ne marchera jamais”. Je continue à faire ma petite recherche dans mon petit coin.”

C’est Rick Sanders qui l’a fait venir aux Etat-Unis et c’est après seulement qu’il est invité dans les prestigieux festivals de blues tels que le Festival des Tremblants (Quebec – CA), le Spitz Blues Festival (Londres-UK), le Festival Blue Passion de Cognac (Cognac – FR), le Festival Blues autour du Zinc (Beauvais – FR)…

Internet = Voyage

“Mon projet de toujours “c’est bien que la musique voyage”. Donc je trouve ça très bien que tout le monde y accès.”

Eric voyage, sa musique avant et après lui. Ayant vite compris qu’internet lui permettrai de se faire connaître ailleurs, il a utilisé Myspace dès ses début, s’en sert comme carte de visite, une démo en réseau qui lui permet aussi de rencontrer des musiciens qui le soutiendront et participent à rendre sa musique crédible.

“J’ai monté un myspace parce qu’un journaliste de Bordeaux me l’avait conseillé. J’ai mis en ligne quelques titres. J’ai fait une première tournée au Canada. C’était la base de communication sur ce projet là. J’y ai notamment rencontré pleins d’amis musiciens. Amis car on se voit souvent en festival et qu’on se supportent mutuellement.”

Mais la gratuité, c’est un peu gênant non?

“La gratuité. De toute manière, aujourd’hui, tout coûte cher. Le cinéma, les bouquins, donc c’est très bien que la musique, qui est vitale, soit libre d’accès. L’accès à une culture, universellement.”

Les réseaux sociaux, il ne s’y est pas encore penché mais y voit très bien le potentiel au niveau communication et en plus l’aspect qui lui plait c’est que “ça décentralise la gestion et c’est très bien”. La stratégie web, ce sera donc évidemment pour la sortie de ce nouvel album. Il ne sait pas très bien comment il va s’embarquer dans cette nouvelle expérience mais en tous les cas sans à priori, sans hantise et il nous a même semblé un peu excité par ces inconnus que sont Twitter, Facebook et autres à ses yeux.

Frédéric Martel nous fait part de plusieurs témoignages dans son ouvrage intitulé “Mainstream” par lesquels certaines personnes de l’industrie voient le Blues, et la Christian music devenir peu à peu “mainstream”. Nous demandons donc à Eric s’il perçoit la même chose d’ici puisque mainstream égal international.

“Le Trip hop blues, ça commence à arriver. Des artistes américains comme Son of Dave ou Saesik steve commencent à sérieusement attirer l’attention des auditeurs sur ce style “de niche”.”

Eric voyage toujours quasiment seul. Son spectacle est travaillé de manière à ce qu’il n’ai besoin de déplacé que lui et sa guitare. Il a cependant un personnage fétiche qui, s’il peut l’amener, l’aide à sublimer sa musique. Ce personnage, du nom de Valoy, le suit depuis toujours sur scène en temps qu’ingénieur du son (personnage clé pour tout musicien qui respecte son travail) et la compréhension qu’il a de la musique d’Eric est telle qu’il a cette fois accompagné Eric en studio et a participer à l’artistique de ce nouveau projet.

Cet album nous est offert par Banzaï Lab, un label d’expérimentation Bordelais dont nous avions déjà parlé lors de la mise en avant de Senbeï, The Kid, un autre de leur artistes surprenant qui nous avait séduit.

Eric nous demande aussi de remercier La pépinière du Krakatoa et la Nef (Angoulême), des acteurs de l’ombre qui l’ont soutenus dans la réalisation de cet album qui paraîtra d’abord en version “collector” en mai puis une sortie “standard” à l’automne.

Eric est un artiste passionné qui travail dur pour que nous autres, en partageant et en optimisant le talent qui lui a été offert, lui permettions de participer à “la diversité culturelle” du paysage français et mondial. Afin de sauvergarder et soutenir une culture saine, diverse et de qualité, nous vous suggérons fortement d’acheter les oeuvres de ce bonhomme. En attendant “A room over my Head” rattrapez le temps perdu si ce n’est déjà fait avec “What’s Up“.

Retrouvez Eric Bling sur Myspace

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Crédit cover: Jérôme Charbonnier

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